Résumé Le Provencal du 02 novembre 1962 |
La ligne médiane marseillaise reine de la bataille presque gagnée contre l'O.G.C. NICE (1-1) |
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Un à un contre le premier du moment, même si celui-ci ne justifie pas complètement sa place, peut être considéré, de la part d'une équipe mal classé, comme une performance honorable. D'autant que l'O.M., puisque c'est de lui qu'il s'agit, joua pratiquement à dix à partir de la 25me minute et était privé de quelques titulaires indiscutables. Sans doute, le passif de l'équipe marseillaise s'est-il accru d'un point, mais on a pu entrevoir, hier après-midi, quelques signes de redressement. Ce n'est pas question de crier au miracle. "L'O.M. n'est pas sorti de sa tombe la veille du jour des morts". Cependant on aurait pu craindre le pire en ce jour de Toussaint. Contentons-nous pour l'instant de cette légère amélioration. Georges Boulogne déçu La rencontre dans son ensemble, a généralement déçu. L'entraîneur national Georges Boulogne, bien que venu pour examiner Rustichelli, ne nous a pas caché qu'il n'avait rien appris. Il semble que le pauvre "Doumé" n'ait gagné hier qu'un billet pour Budapest, où jouera l'équipe de France B. Une excuse de taille pour les 22 joueurs : le violent mistral balayant le terrain dans le sens de la longueur. On sait que le vent et, avec le gel, l'ennemi n1 des footballeurs et du bon football. Le premier tir de Nice fut le bon L'O.M., avec et contre ce vent, a dominé le plus souvent. Le tir raté de Barrou, qui trompa Moreira (53me minute), était la première tentative sérieuse des aiglons, depuis le début de la rencontre. Un "leader" ne réussissant pas à placer une seule balle dans l'encadrement du but de l'adversaire en 53 minutes de jeu, n'est pas digne de sa place. Au demeurant, l'offensive niçoise se borna à une seule bonne période de cinq minutes. Cette période, faisant suite aux buts heureux de Barrou, ayant se surtout été illustrée par un très bon tir de Giner repoussé, brillamment cette fois par Moreira. L'O.M. toujours inefficace L'O.M., pour sa part, ne tira qu'un minimum de sa domination : le but égalisateur de Stopyra. Réduite, il est vrai, à deux joueurs de pointe, l'attaque de l'O.M. a péché une nouvelle fois par inefficacité. Il suffisait pourtant d'assez peu de choses pour que la décision fut faite au bénéfice des Olympiens. Un peu plus de vitesse, un rien de plus d'adresse et d'esprit de décision. On peut croire que la rentrée de Sansonetti apportera à cette attaque un indispensable supplément de punch. Mais cette rentrée n'est pas encore pour dimanche à Sedan. Les demis en vedette Le mieux constaté dans l'équipe marseillaise est dû essentiellement à l'existence tenue de la ligne médiane. Tellechea, excellent, Milazzo et Moulon ayant abandonné le 4-2-4, assurèrent à l'équipe une stabilité certaine. |
Ils furent, il est vrai, bien couverts aux ailes par Palpacuer et Ugolini. Palpacuer dans le placement, l'attaque de la balle et de l'adversaire sont ceux d'un défenseur intelligent fit une entrée très remarquée dans le grand bain professionnel. Ayant devant lui adversaire tout d'une pièce, Barrou, Ugolini pu faire valoir ses qualités athlétiques sans que l'on ait à noter ses imperfections tactiques. Moreira réussit un difficile arrêt sur un tir de Giner, mais la façon dont il encaissa le but de Barrou et incompréhensible. Un espoir : Temarii Temarii, pour un garçon sortant en droite ligne du championnat de Tahiti nous a été agréablement surpris. Il mit à son actif le meilleur tir de la partie, les meilleures passes et des meilleurs dribbles. Le but de Stopyra eut pour origine une remarquable feinte de corps de ce charmant garçon. Certes, il accusa quelques temps morts, son attaque de l'adversaire est assez faible ; mais que demander de plus à un joueur ayant coûté 0 franc 0 centimes ancien ou nouveau et à peine adaptés à la vie marseillaise ? Ne nous emballons pas, mais disons que ce Temarii doit être considéré comme un très sérieux espoir. Du bon Stopyra Stopyra, que la critique semble avoir réveillé, fut hier le meilleur attaquant olympien. Il a de la classe nous l'avons souvent écrit, il ne lui reste plus qu'à persévérer dans ces bonnes intentions. Le poste d'ailier droit en tout cas, lui va comme un gant. Dogliani nous a paru être sur le chemin de la forme. Ce ne fut pas encore du grand Dogliani ; mais on doit continuer à faire confiance à ce jeune homme plein de talent. Viaene, claqué, fit preuve de beaucoup de courage. Roy, enfin, se bat, sans grand succès, contre lui-même et contre l'adversaire pour égaliser ses performances monégasques. On souhaite que cette lutte d'un joueur, dont la bonne volonté mérite d'être pris en considération soit victorieuse. Les deux blonds niçois A Nice, dont le jeu à franchement déçu, on a surtout remarqué les deux blonds de la défense Van Mol et Cornu. Maison se distingua également par sa grande activité. Giner et De Bourgoing prouvèrent épisodiquement leur classe. Lamia ne joua pas en gardien international et Rustichelli, à la limite du claquage, hésita à s'engager franchement. Maurice FABREGUETTES |
STOPYRA (80me minute) répondit à un but de BARROU (53me minute) |
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2me minute : l'O.M. vient d'obtenir deux corners. Temarii place de 20 mètres une balle haute que Van Mol, suppléant Lamia, met en corner. Sur le corner la balle et à deux doigts de rentrer dans la cage. 7me minute : débordement de Stopyra. La balle sort du terrain de quelques centimètres. 13me minute : bon tir de Milazzo qui pas au ras d'un montant. 25me minute : échappée et tir croisé à ras de terre de Stopyra. Lamia lâche la balle en plongeant, mais Van Mol la récupère et le la lui redonne, sauvant pour la 2me fois. 27me minute : Viaene attaque sur la gauche, roule à terre avec un défenseur azuréen et ne reprendra le jeu, un peu plus tard, qu'en boitant bas, victime d'un profond claquage à la cuisse. 29me minute : premier tir niçois par Rustichelli. La balle passe à côté. En première mi-temps aidé par le vent, l'O.M. a obtenu 8 corners. Nice 0. À la pause : O.M. 0 - Nice 0. 48me minute : l'O.M. obtient un 9me corner. 50me minute : montée de Milazzo terminée par un tir à côté. 53me minute : sur une longue balle à suivre. De Bourgoing et Barrou percent par le centre. Barrou, de la limite, place un tir à ras de terre très tourmentée, qui frôle le montant et trompe complètement Moreira. O.M. 0 - Nice 1 54me minute : Rustichelli s'en va sur la droite et effectuée un bon centre. Il semble que Barrou soit bien placée pour marquer. Ugolini dans un ultime effort, lui prend la balle et la dévie en corner. |
55me minute : Lacaza réussit un excellent dribble et son centre sème la panique dans la défense marseillaise. 56me minute : Giner perce seul au centre et décoche un tir terrible sur lequel Moreira réussit une parade sensationnelle. Sans le savoir, il vient de sauver le nul de son équipe. 58me minute : Teissère est blessé à son tour. On le soigne sur la touche, puis il rentre à l'aile gauche. 70me minute : sur un corner en faveur de l'O.M., la balle passe entre Moulon et Roy. 73me minute : très bon tir de Stopyra. La balle frôle un montant et sort. 76me minute : tir appuyé de Milazzo, bien stoppé par Lamia. 80me minute : une feinte de Temarii, une passe de Dogliani et Stopyra est lancé sur la gauche. De l'angle des 16 mètres et malgré une charge violente de Boragno, il renvoie la balle du gauche dans les filets de Lamia, qui plonge à retardement. O.M. 1 - Nice 1. 83me minute : Dogliani, de la droite, donne la balle un peu mollement à Stopyra, bien placé. Cornu intercepte. 85me minute : Dogliani, à 15 mètres des buts niçois, reçoit une passe à mi-hauteur. Il rate un peu son contrôle, et ne peut tirer immédiatement. Il se fait contrer ensuite. FINALEMENT : O.M. 1 - Nice 1. |
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MILAZZO : "C'est le début de la remontée Dans le camp, il y avait un orage inattendu. Boragno et Lamia étaient aux prises. Boragno disait à son gardien : "C'est de ta faute si nous avons encaissé un but. Lamia répliquait : "Ne dis pas cela car ce n'est pas vrai ! " Ferry, qui remplaçait Numa Andoire, apaisa la querelle en s'exclamant : "Je ne vous comprends pas. Avant le match, vous auriez été heureux d'être sûrs de prendre un point !" M. Albert nous dit : "Ce fut un mauvais match ! Andoire ne l'a pas vu car il est parti en Espagne pour ramener un Bolivien du nom de Benitez. Il s'agit d'un intérieur ! Le masseur Ahmed Firoud constatait : "Ils se disputent alors que nous faisons match nul, qu'est-ce que ce serait si nous avions perdu !" Dans le camp marseillais, on regrettait le succès entrevu mais qui n'était pas apparu. Entraîneur Armand Penverne soupirait : "Dire que Nice est en tête du championnat, ce n'est pas croyable !" M. Zaraya faisait remarquer : "On ne peut pas terminer un match au complet. Ce n'est pas croyable !" Temarii qui avait effectué ses débuts nous confia : "J'espère avoir bien aidé mes camarades !" Milazzo soulignait : "Nous revenons du fond, espérons que c'est le départ d'une remontée nécessaire ! "Remarquez, il n'y avait pas une grosse différence entre Nice et notre formation." Alain DELCROIX |
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Serge ROY pris à partie par un exalté A la sortie du stade l'avant-centre marseillais Serge Roy, qui est un homme flegmatique, a été pris à partie par un exalté qui lui a dit des choses peu amènes et même vexantes. Roy a réagi, et le spectateur trop violent lui a décoché un coup de poing ! Cette attitude antisportive a provoqué la désapprobation générale. "C'est une honte, nous a dit un supporter ; on n'a pas le droit d'attaquer un joueur même s'il a mal joué !" |