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Résumé Le Provencal

du 05 novembre 1962

 

A SEDAN, l'O.M.

n'a pas fait le poids !

( De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

SEDAN - Par un après-midi d'automne tellement gris et triste qu'à Marseille il eut été qualifié de crépuscule, nous venons de voir l'O.M. se faire dominer et battre par un adversaire indiscutablement plus fort dans tous les domaines du jeu.

Dès le milieu de la première mi-temps, on comprit que l'équipe marseillaise, malgré son évidente bonne volonté, n'avait aucune chance de l'emporter.

Sous l'impulsion d'un Roubaud, omni-présent, passant de la position de bétonneurs à celle d'inter en retrait, avec une égale facilité, Sedan se contenta, le plus souvent, de faire courir la balle pour assurer le résultat.

Autour de ce remarquable maître à jouer, Chiarelli, Michelin, Fulgenzy et Breny manoeuvraient comme à la parade, tandis que derrière eux, Maryan se contenter de mettre un dernier frein aux timides offensives marseillaises.

L'O.M. malchanceux aussi

Déjà visiblement inférieur à son rival du jour, l'O.M. eut encore l'insigne malchance d'encaisser quatre buts en trois ans au moins particulièrement stupides.

Le premier (15me minute) eut pour origine un penalty justifié mais quand Moreira eut repoussé du poing le tir de Jacob, il semblait bien que Fulgenzy et Breny qui se présentèrent seuls devant le gardien marseillais étaient nettement hors-jeu en vertu de la nouvelle réglementation en la matière.

Passons sur le second but, consécutif à un départ sur l'aile droite de Fulgenzy, hors-jeu nous ont affirmé les défenseurs marseillais. De notre place, qui n'était pas mauvaise, la faute ne paraissait pas évidente.

Mais il est certain que le 3e et 4e but sedanais sont dus à des fautes assez grossières de Moreira et d'Ugolini.

Une infériorité manifeste

Cependant, là n'est pas l'essentiel. On peut discuter, ergoter sur les buts, mais une impression générale demeure : celle de l'insuffisance de l'équipe marseillaise par rapport à celle de Sedan.

Il faut appeler un chat un chat. Hier, sur la pelouse du stade Émile Albeau, l'O.M. n'a pas fait le poids.

C'est bien la première fois de la saison que nous le voyons aussi nettement dominer et battu de même, sans que l'on puisse invoquer autre chose que de mauvaises excuses.

À qui la faute ?

Bien difficile à dire. Cette défaite est avant tout, collective.

Dire ou écrire qu'elle a pour cause l'infirmité de tel joueur plutôt que de tel autre, serait mentir.

Nous n'avons vu hier aucun joueur marseillais pécher par manque de conviction, l'esprit de corps de cette équipe reste encore bon, en dépit de ses nombreux et récents déboires.

Mais, si aucun joueur ne mérite d'être sévèrement critiqué, aucun également ne mérite d'être sorti du lot. Les uns sont trop jeunes ou trop inexpérimentés ; les autres, si plus vieux ou ayant plus de métier, ne tranchent pas sur l'ensemble, un ensemble qui, hier, faisait gris comme le temps.

La déception des supporters

La meilleure preuve nous en vint du public.

Pendant le premier quart d'heure les Marseillais attaquaient aux cris de "Allez l'O.M.", tandis qu'un drapeau, aux couleurs du club flotté au-dessus des gradins populaires.

Ses supporters inattendus étaient des militaires méridionaux du 1er Régiment de Hussards parachutistes cantonnés à Sedan.

Or, au fil des minutes, on vit le drapeau disparaître et les clameurs s'éteindre.

Le jeu de l'O.M. en ce décevant après-midi avait même découragé ces bouillants jeunes gens, prêts pourtant à s'enthousiasmer et à le manifester.

Il faut dire qu'en 90 minutes de jeu, le gardien de Sedan, Tordu - qui vient d'ailleurs de Nice - n'eut qu'un tir franc de Stopyra à arrêter.

Pour le reste, Maryan, Jacob et Barre n'eurent pas à se surpasser pour endiguer les quelques offensives marseillaises.

Dogliani a plu

à M. Laurent

Qu'ajouter à ces commentaires désabusés ?

Que Moreira ne commit qu'une faute, mais quelle faute !

Que Moulon se claquait à l'autre cuisse.

Que Milazzo et Tellechea furent extrêmement courageux.

Que Palpacuer n'a pas grand-chose à se reprocher.

En attaque, Roy, après un bon départ, s'exila à l'aile gauche, ou on ne le vit plus guère. Stopyra fit assez bien quelques bonnes petites choses. Joseph ne paraît pas encore mûr pour de telle entreprise et Temarii ne tira pas tellement mal son épingle de ce difficile jeu.

Quant à Dogliani, il fut le seul jour marseillais qui a trouvé grâce aux yeux du célèbre dirigeant sedanais M. Laurant.

Il est grand temps que l'O.M. récupère ses blessés et se renforce encore s'il veut éviter la chute en 2e division.

On ne fait pas une bonne équipe avec onze sympathiques garçons si courageux soient-ils.

Ce sera la conclusion marseillaise de cet article.

Roubaud déjà bordelais

De Sedan, nous avons déjà, à peu près tous dit.

Derrière Roubaud, qui est déjà à moitié vendu à Bordeaux, nous ont affirmé les dirigeants sedanais, Michelin, Chiarelli, Breny et Fulgenzy se distinguèrent tout le long du match. Maryan qui, légèrement claqué, faillit ne pas jouer, se ménagea visiblement en vue de France - Hongrie.

Stamm fut un bon remplaçant et Lebert un ailier gauche percutant, mais paraissant dépourvu d'intelligence de jeu.

Les deux arrières latéraux et le jeune gardien niçois Tordo, n'ont pu être jugé par manque de besogne.

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PENVERNE compte sur...

... SANSONNETTI et BRUNETON

SEDAN - Dans les vestiaires sedanais, l'atmosphère était gaie et détendue, comme si l'on respirait après avoir éprouvé une certaine crainte.

C'est en effet, après la preuve performance réalisée par Marseille devant les Niçois, les dirigeants locaux craignaient quelque peu la venue des Phocéens.

M. Maurice Laurent, directeur sportif nous disait :

"Après avoir dû remplacer Roszak dans les buts et Salaber à l'aile droite par les amateurs Tordo et Barre, samedi c'était Salem qui déclarait forfait, si bien que Stamm un autre amateur, était appelé en renfort.

"Mais c'est l'international Maryan qui nous fit la plus belle peur. Blessé à Grenoble jeudi dernier, il hésitait à prendre la responsable de jouer avant le match international contre la Hongrie.

"L'arrière Lemasson, à peine rétabli d'une blessure, se mit en tenue, mais Maryan, après s'être échauffé, se déclara capable de tenir sa place.

"Nous avons joué prudemment au début, en nous contentant de contrer l'adversaire, puis la confiance revint avec la cohésion. La suite, vous la connaissez.

Entraîneur Dugauguez se montrait surtout satisfait du comportement de Roubaud, de Michelin et de Maryan, ainsi que des jeunes recrues.

Quel dommage disait-il que l'épouse du grand Roubaud ne puisse s'acclimater à notre dur climat ! Nous serons sans doute obligés de nous séparer de lui et ce sera une grosse perte pour le club.

Penverne morose

Chez les Marseillais, l'entraîneur Penverne montrait un visage fermé et peu avenant. Il fulminait surtout contre la tactique adoptée par les Ardennais qui accusait d'avoir bétonné.

Comme nous lui faisions remarquer qu'il est difficile d'inscrire 4 buts en sacrifiant tout à la défense, il répliqua que la réussite avait été totalement du côté des Ardennes.

On comprend la mauvaise humeur de l'entraîneur phocéen, mais on admet moins la tenue de Milazzo tant sur le terrain - où il fut rappelé à l'ordre - que dans les vestiaires ou il s'en prit, à la mi-temps, à M. Laurent.

Pourtant, Milazzo raisonnait sainement après le match et disait avec justesse qu'il était difficile de fournir un jeu cohérent dans une équipe dont les éléments sont si disparates.

On affirmait également que le second but des locaux était entaché d'un hors-jeu préalable, non signalé par le juge de touche.

Quant au dernier but marqué par Ugolini, il ne pouvait guère être qualifié que de malheureux.

Penverne compte sur la rentrée de Sansonetti et de Bruneton pour redonner de l'assise à son équipe, mais on santé que le moral était atteint dans cette formation marseillaise que nous avons connue si brillante.

Pour terminer, reconnaissait que le score reflétait à peu près la physionomie du match, mais en aurais aimé que les buts aient été plus nettement acquis, surtout le penalty : la balle étant repoussée puis reprise par Breny, hors-jeu, selon les nouvelles règles.

R. PERRIER

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Deux buts par mi-temps

Première mi-temps à l'avantage de Sedan, dont le jeu en piston a surpris la défense individuelle de l'O.M.

4 corners, 2 buts pour Sedan. 1 corner, 1 seul tir dans l'encadrement, pour l'O.M.

1er but (15me) Breny, qui avait percé au centre, est arrêté irrégulièrement par Moulon, dans la surface de réparation. Penalty. Jacob le tire, Moreira plonge et repousse le ballon du poing, Breny, qui a suivi, marque de près.

2me butte (29me). Fulgenzy part, d'autant plus facilement, sur l'aile droite que la défense marseillaise croyant au hors-jeu, s'était arrêté. Très joli centre en reyrait plongeon et coup de tête en extension de Lebert, qui marque à bout portant. Le seul tir de l'O.M., parfaitement arrêté par Tordo, fut l'oeuvre de Stopyra (20me).

LE K.O. DES LA REPRISE

La deuxième mi-temps débuta par un coup de théâtre.

3me but (47me), Fulgenzy tire de la droite, sous un angle assez fermé. À la surprise générale, le ballon après avoir touché le sol, glisse par-dessus le goal Moreira qui avait plongé. L'O.M. n'avait vraiment pas besoin de ça.

Ce but heureux, décontracte complètement les Sedanais qui terminent la partie au pas, sur un rythme d'entraînement.

Mais à la 84me minute, nouvelle surprise, le 4me but sedanais : sur centre de Stamm de l'aile droite, Ugolini reprend de la tête et bat admirablement son gardien de but Moreira.

Au cours de cette mi-temps qui fut constamment à l'avantage de Sedan, 7 corners pour Sedan, 2 pour Marseille.

 

 

 

 

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