Résumé Le Provencal du 20 novembre 1962 |
L'O.M. résiste soixante douze minute à MONACO puis s'incline avec les honneurs (1-2) (D'un de nos envoyés spéciaux : Louis DUPIC) |
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MONACO - L'après-midi avait assez mal commencé pour l'O.M., puisque les juniors marseillais emmenés par Joseph, s'était inclinés 2 à 0 devant leurs correspondants monégasques en lever de rideau. Ensuite, on avait attendu vingt bonnes minutes Leurs Altesses Sérénissimes. Mais le ciel était bleu, la mère aussi, le soleil inondait le fameux rocher. Ce n'était pas un après-midi pour l'amertume. Les premières banderilles étaient posées pour Monaco par Douis qui crocheté Bruneton, puis tirait à ras de terre à la gauche du but de Moreira (5me minute). Une minute plus tard, Djibrill l'imitait et sa balle frôlait le montant droit, cette fois. Jusqu'alors on n'avait guère vu les avants de l'O.M. Ils allaient se réveilla à l'occasion de deux actions successives menées par Dogliani puis Sansonetti (8me et 10me minutes). À la 15me minute, le gauche d'Aygoui fusait à côté de la cage. L'O.M. remontait le courant et allait jusqu'à la pause faire largement jeu égal avec son adversaire. À la 19me minute, Sansonetti décochait de la limite de la surface de réparation un tir violent, renvoyé par une tête monégasque. Tellechea survenait et ajustait un tir aérien, extrêmement précis que Hernandez récupérait après que la balle ait heurté l'angle supérieur de ses buts. Monaco avait eu chaud. Mais Cossou ouvre le score Le temps pour les Marseillais de regretter leur manque de réussite, et Monaco contre-attaquait par Carlier, dont le centre aérien ne pouvait être contrôlé par Moreira, gêné par un assaut de Douis. La balle revenait en jeu, Djibrill la passait involontairement ou non à Cossou qui contrôlait et marquait de près. Déception marseillaise, tandis que les locaux se congratulaient (20me). Dogliani égalise Leur joie allait être de courte durée. Une minute plus tard, Roy passait Thomas sur la droite et centrait parallèlement à la ligne de but. Dogliani surgissait et marquait d'une tête magistrale, Hernandez n'ayant pas esquissé un geste. L'O.M. raté le coche Sur sa lancée, l'O.M. appuyait ses actions sous l'impulsion de Dogliani et d'Aygoui, remarquables. Stopyra sortait de sa coquille. Alerter par Roy, il tirait sec, à côté (25me). A la minute suivante, Roy profitait d'un loupé aérien de Forcherio pour partir et placer la balle quelque peu à côté. Puis c'était une offensive de Stopyra qui, parti de la ligne médiane, trompait plusieurs adversaires. Arrivé à la limite des 16 mètres, il ne voyait pas Roy et Sansonetti démarqués à ses côtés et il tirait nettement à côté (28e). À la 33me minute, l'O.M. développait encore une très belle action à laquelle participé les cinq avants. Elle échouait de justesse. |
Pendant ce temps, Monaco ne restait pas inactif. Théo (25me), Cossou (30me), à nouveau Cossou (32me), Djibrill (35me), Biancheri (37me), Douis sur coup franc (38me), Carlier (40me) passaient eux aussi assez près de la réussite. L'occasion de Dogliani Peu de temps avant la pause (44me minute), Roy donnait sur la gauche à Dogliani qui évitait Forcherio, dribblait Hernandez sorti à sa rencontre, mais envoyer trop mollement d'une position difficile, il est vrai, la balle vers la cage ou l'arrière central local Artelesa la récupérée in extremis. L'O.M. venait peut-être de rater la balle de match. Deux réflexes de Moreira Seconde mi-temps après qu'Aygoui, à la suite d'une offensive de Moulon ait tiré de très peu à côté, Monaco dominait nettement et se créait à son tour les meilleures occasions. À la 48me minute, sur centre aérien de Carlier, prolongé par une tête de Cossou, Moreira s'envola littéralement pour aller cueillir en coin une balle extrêmement difficile. Deux minutes plus tard, Cossou échappait à Tellechea, sur la gauche, et centrait au cordeau. Douis surgissait en courant et plaçait un coup de tête terrible que Moreira réussissait à relever en corner au-dessus de la transversale. Il semblait alors que Monaco ait manqué ses meilleures occasions de prendre l'avantage. Dominés, les Marseillais gardèrent la tête froide et réalisaient un bon match défensif. Le but vainqueur Mis à la 72me minute, à la suite d'un renvoi de la tête de Palpacuer, Stopyra, bien placée pourtant, hésitait et laissait la balle à Théo. Ce dernier tirait violemment de 25 mètres et la balle frappée sous la transversale, rebondissait au sol à l'intérieur de la ligne. Moreira dégager immédiatement mais l'arbitre, M. Lacoste, montrait le centre du terrain. Dès lors, les réactions marseillaises ne devaient pas modifier le résultat, Monaco joua prudemment au cours du dernier quart d'heure. Ultime réaction et incident Mais cette rencontre, extrêmement fertile en rebondissements et en action dangereuse, devait se terminer par un incident. À la suite d'une dernière offensive marseillaise, Aygoui se trouvait avec la balle au bout du pied gauche, à 15 mètres du but d'Hernandez. Le tir partait très sec. La balle passait à côté et toute l'équipe marseillaise se retrouvait gesticulant retour de M. Lacoste... qui secouait la "meute" et sifflait la fin du match. C'est aux vestiaires que nous avons appris que Hidalgo aurait dévié d'une "manchette", la balle qui prenait la direction de la cage. Mais du haut de notre perchoir, dans le soir tombant, nous devons avouer que nous n'avions rien vu. |
Pas encore la guérison mais déjà la convalescence (D'un de nos envoyés spéciaux : Maurice FABREGUETTES) |
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MONACO - En présence de la princesse Grace et du Prince Rainier, les footballeurs de la Principauté ont bien failli tenir l'éclat de la fête monégasque. À la 72e minute de la rencontre, les deux équipes étaient encore à égalité : et l'on peut écrire sans faire preuve de chauvinisme que ce résultat nul reflétait assez bien la physionomie du jeu. Le gauche fameux de Théo C'est alors que le très calme Théo, récupérant une balle renvoyée par la défense de l'O.M., prit son temps et celui d'ajuster son célèbre gauche. La balle heurta l'angle inférieur formé par la transversale et le poteau gauche, puis sembla hésiter avant de franchir de très peu la ligne. L'équipe marseillaise venait ainsi de perdre un point qui n'eut pas été immérité. L'O.M. aurait pu mener à la mi-temps Comme une pièce de théâtre, la rencontre avait été divisée en trois actes assez distincts. Durant la première mi-temps l'O.M., manifestant comme ses deux blessés Bruneton et Sansonetti des signes très net de convalescence, avait tenu en échec son redoutable adversaire. Un but de chaque côté, de Cossou pour Monaco, de Dogliani pour Marseille, mais les occasions les plus nettes d'augmenter ce score avaient été à l'avantage des Olympiens. Les Monégasques paraissant trop décontractés avaient adopté un style professoral, tandis que, au contraire, les Marseillais semblaient contractés à l'extrême. Nous avions l'impression de voir une équipe marseillaise qui, pensant trop à tous les malheurs qui n'accablèrent récemment n'osait pas croire résolument à sa chance. Il est certain qu'avec un peu plus d'audace, ou simplement de culot, les Olympiens auraient été très bien pu marquer au moins un but de plus durant cette première mi-temps. Une grande période de Moreira Au début de la deuxième mi-temps, l'A.S. Monaco sans doute sermonnée par son entraîneur passa franchement la quatrième. Ce fut alors la grande période de Moreira. En deux occasions principales, sur une tête de Cossou et sur une autre tête, à bout portant celle-là, de Douis, petit gardien marseillais accomplit deux arrêts miracles qui lui valurent les applaudissements du public, les félicitations de ses partenaires et l'estime de ses adversaires. Le troisième acte fatal Comment rebutés par le brio de Moreira, les Monégasques ralentirent nettement le rythme de son leur jeu. On paraissait alors s'acheminer vers le match nul quand Théo marqua le but que vous savez. C'est donc pendant ce dernier acte le moins enlevé et le moins bon en apparence que l'O.M. devait connaître une nouvelle défaite. Un mieux indiscutable Il est certain que cet échec n'est pas fait pour arranger les affaires de l'O.M., de plus en plus distancé au placement. Toutefois l'impression générale non seulement la nôtre mais aussi celle de toutes les personnes présentes au stade Louis II est que l'équipe marseillaise est sur la voie du redressement. |
Pour notre part, nous ne l'avions pas vu jouer d'une façon aussi encourageante depuis un bon bout de temps. Il y a donc un mieux indiscutable. Moreira, Palpacuer, Dogliani et Aygoui De manière générale, l'O.M. a paru plus homogène, plus soudée dans toutes les lignes que lors des dernières rencontres. L'équipe, dans son ensemble, méritait des félicitations. Tous les joueurs firent de leur mieux - et ce mieux n'est pas toujours négligeable - pour défendre les couleurs. En premier lieu, il est juste de citer Moreira, sans lequel addition eut été plus lourde ; Palpacuer, excellent et le tandem Dogliani - Aygoui auteur des meilleures combinaisons en première mi-temps et du football le plus pur et le plus subtil. Roy en progrès Roy, que l'on vit dans la majorité des actions collectives dangereuses de son équipe, peut être crédité également un assez bon match. Stopyra, dans un rôle qui n'avait jamais tenu, celui de l'inter en retrait, se dépensa avec un certain bonheur. Lui aussi participa aux meilleures combinaisons affectives de l'O.M. Moulon bien que nous l'ayons déjà vu meilleur, n'a pas grand-chose à se reprocher, ainsi que le laborieux et combien utile Tellechea. Ugolini, ayant devant lui le côté le complet et le plus habile de l'attaque monégasque se donna un mal fou pour contenir Carlier et Théo. La rentrée de Bruneton et de Sansonetti peut-être qualifié de timide. Ces deux joueurs ont dû cependant terminer la partie ce qui est l'essentiel. Théo et Douis ces deux remarquables techniciens L'équipe monégasque eut sans doute le tort de sous-estimer au départ la valeur de son adversaire. Très bonne équipe de démonstrations, l'A.S. Monaco sacrifia trop au jeu arrêté et aux centres aériens. Quoi qu'il en soit, c'est un ensemble d'une haute valeur technique que devrait cependant corriger une tendance trop accusée à jouer au pas. Il est vrai que la moyenne d'âge de ces Monégasques d'importation - si l'on excepte Forcherio, seul enfant de la Principauté du onze - est relativement élevée. On n'apprendra à personne en écrivant que Douis et Théo dans des genres très différents, sont de remarquables techniciens et que Hidalgo et Biancheri forment une ligne de demis dont la précision est le point fort. Cossou, l'Endoumais, tout en faisant une assez bonne partie, n'a pas semblé tout à fait à son aise au poste d'avant-centre. Quant à Djibrill, nous l'avons connu souvent meilleur. On citera également Carlier et l'arrière central Artelesa. Par contre gardien Hernandez nous a légèrement déçu par le côté hasardeux de ses sorties. L'arbitre M. Lacoste fut impartial et la plupart du temps bien inspiré, encore qu'il ait été desservi par un arbitre de touche recruté sur place en l'absence du titulaire. |
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AYGOUI : "Mon tir allait dans la cage" MONACO - Attitude très mitigée des Marseillais aux vestiaires. L'entraîneur Penverne tentant de calmer ses hommes qui fulminaient contre l'arbitre. Gérard Aygoui : "Je vous donne ma parole que si Hidalgo n'avait pas détourné la balle d'une manchette, elle allait dans la cage !" Serge Roy bien placé lui aussi été également formel : Hidalgo a nettement dévié la balle du bras." Sansonetti estimait qu'il avait fait une entrée modeste, mais que le jeu ne s'était guère orienté de son côté. Enfin, Armand Penverne disait : "Vous navez pas à rougir de votre match. Nous allons vers une nette amélioration. Il ne faut pas désespérer. Si l'on considère la sortie très honorable de l'O.M. c'est également notre avis. ------------ Leduc : "L'O.M. a un jeu de Première Division" "Nous avons gagné d'extrême justesse nous confiait le sympathique entraîneur monégasque Leduc dans les vestiaires. L'O.M. ne m'a pas déplu. C'est une équipe qui, avec les éléments dont elle disposait aujourd'hui, à fait un jeu digne de la première division. Qu'elle persiste dans ses louables intentions et je crois qu'elle pourra améliorer rapidement son placement. En tout cas, c'est ce que je souhaite. |