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Résumé Le Provencal

du 26 novembre 1962

 

NOUVELE DEFAITE DES HOMMESDE PENVERNE EN BRETAGNE

Ce fut pour l'O.M.

La journée des cadeaux

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

Rennes - Le gris de la Bretagne, pas plus que l'azur de Provence, ne paraît porter chance à l'O.M.

Pourtant, sous ce ciel gris, la pelouse était en parfait État, la température douce l'équipe rennaise réduite à 10 joueurs dès la dixième minute.

Mais quand on n'a pas de chance, ou plutôt quand on ne sait pas saisir sa chance, les meilleures occasions de gagner un ou même deux points s'envolent.

Car hier, contrairement à ce qui s'était passé contre Strasbourg trois jours plus tôt, c'est l'O.M. qui domina de bout en bout, qui tira le plus souvent au but et qui cependant s'inclina.

L'O.M. joue bien

et encaisse deux buts.

Dès le début de la rencontre, nous avions pu croire que l'équipe marseillaise allait nous surprendre agréablement.

Aygoui et Milazzo occupant le centre du terrain tandis que Sansonetti, Stopyra et Viaene, de la gauche à la droite se tenaient en pointe. Elle mit à son actif les premières offensives.

La défense, groupée autour de Knayer, faisait son devoir et Bruneton manifestant un assez net retour en forme, on pouvait espérer en une victoire, ou du moins en un match nul.

D'autant qu'en face, les Rennais jouaient avec un dilettantisme certain.

Cette impression allait s'accentuer, quand, dès la dixième minute, Goujon victime d'un coup tête involontaire de Bruneton dut quitter le terrain.

Or, c'est pendant que les Bretons jouaient à dix privés précisément de leurs grande vedette internationale, que l'O.M. allaient encaisser deux buts particulièrement stupides.

Le premier consécutif à une passe de Tellechea à Moreira, mal contrôlée par ce dernier. Le second du a un tir placé, mais pas très fort, de Loncle, de 23 à 25 bons mètres "comme dans du beurre !"

Quand Goujon, paraissant encore choqué par le coup qu'il avait reçu à la tête entra sur le terrain, le principal été déjà fait.

D'ailleurs, à peine Goujon venait-il de reprendre sa place que Pellegrini, victime d'une entorse du genou se dirigeait vers les vestiaires pour ne plus quitter.

C'est donc à dix que les Rennais jouèrent presque du commencement à la fin.

Espoirs et déceptions

Quand commença la deuxième mi-temps, on s'aperçut immédiatement que, malgré son retard de deux buts, l'O.M. avait tout de même une chance sérieuse de l'emporter. Il y avait qu'une équipe sur le terrain : la marseillaise.

Curieux mais vrai, le leader breton et sa fameuse triplette armoricaine "ne touchait pas une balle" devant les olympiens.

Quand Aygoui, ayant pris par d'Armenia à contre-pied d'un tir du gauche, donné de la ligne des 18 yards, on pensa que le sort, pour une fois allait être favorable aux olympiens.

Mais alors que l'on espérait l'égalisation, une faute de Bruneton suivie d'une deuxième faute de Moreira permettait à Rennes de prendre un avantage encore plus grand.

Comme dans du beurre encore !

Certes, un peu plus tard, Ascensio et d'Arménia conjuguant leurs efforts, offraient-ils un but compensateur à Viaene.

Mais cela ne faisait que 3 à 2 et en dépit d'une fin de partie menée au sprint - un tir de Sansonetti sur la transversale et un de Stopyra par-dessus alors que la cage était vide - l'O.M. se retirait avec une nouvelle défaite.

Une belle occasion

perdue

Il semble que bien que l'O.M. ait surtout perdu parce que ses joueurs n'ont plus l'habitude de gagner. À force de laisser des oints ici et là - leur dernier succès remonte au 19 septembre - les olympiens n'y croient plus suffisamment.

C'est vraiment dommage car ils ne retrouveront pas de longtemps les conditions aussi franchement favorables.

Non seulement leur équipe était-elle hier dans d'excellentes dispositions générales, mais encore l'adversaire se trouvait-il diminué et en toute petite forme, sans doute parce que trop certain de gagner à l'avance.

En définitive, ce match illustré par cinq buts tous arrêtables à notre avis, n'avait fait que des regrets :

Chez les Rennais qui estimaient avoir très mal joué ; et chez les Marseillais, conscients d'avoir laissé échapper un ou deux points qui s'offraient à eux.

Dans l'équipe marseillaise, le meilleur joueur a certainement était Aygoui redevenu inter, et qui occupa avec bonheur le centre du terrain.

Viaene, à l'aile droite, a fait une bonne rentrée, surtout en première mi-temps.

Milazzo, Knayer et Tellechea méritent également une citation. Sansonetti revient en forme. C'est une certitude heureuse.

Stopyra, et c'est regrettable eu égard à ses possibilités parut parfois manquer de conviction.

Barellas a fait ce que l'on attendait de lui ; et Leonetti si a semblé encore lent au démarrage nous a paru en bien meilleure condition physique précédemment.

Moreira fut malheureux au possible. Lui-même en était le plus peiné ; et Bruneton eut le tort de jouer deux fois avec le feu, ce qui coûta un but à son équipe et aurait pu lui en coûter deux.

Le trio armoricain

méconnaissable

A Rennes, le trio armoricain fut méconnaissable, surtout pour Jubert et Loncle. Car Goujon bien que touché, fit quelques démonstrations de sa grande classe.

Ascensio aurait été le meilleur de son équipe s'il n'avait été à l'origine du deuxième but de l'O.M.

Tant et si bien que l'ailier droit Levaud, Zimzack et Boutet furent les plus satisfaisants d'une équipe rennaise dont le gardien d'Armenia, a semblé très faible.

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Il a manque un souffle à l'O.M.

qui méritait le "nul"

(D'un de nos envoyés spéciaux : Marcel SERRES-SUBES)

Rennes - C'est sous un ciel breton, c'est-à-dire gris, que 10.559 spectateurs (35.832 NF 25 de recette) ont assisté à ce match Rennes - O.M.

Le premier quart d'heure de cette rencontre a vu les Marseillais tenir en échec les Rennais et même fabriquer les meilleurs moments du jeu.

L'O.M. pratiquait une politique offensif très méritoire et très sympathique puisque, dès la première minute, les Marseillais obtenaient un corner, corner suivi d'une contre-attaque bien arrêtée par Moreira.

On remarqua que Sansonetti joue en fait en position d'ailier gauche, Aygoui étant avant-centre et Milazzo inter de soutien.

Hélas, deux buts assez heureux allaient être marqués à Moreira avant la mi-temps.

Le premier de ces buts se situe à la 15me minute. Sur un départ de Levaud, Tellechea contrôla balle et veut la passer à son gardien de but : mésentente, Moreira lâche la balle, Jubert l'avant-centre breton est bien placé pour ouvrir le score, ce qu'il fait aussitôt.

La situation, sans être désespérée, est déjà compromise pour les Provençaux. Pourtant, depuis la 10me minute, Rennes joue à dix joueurs. Goujon étant sorti à la suite d'un choc avec deux Marseillais.

Touché à la tempe gauche, il ne sera fera sa rentrée que 15 minutes plus tard.

À la 18me minute, une action d'Aygoui est bien proche d'amener le but, à la suite d'une faute de d'Arménia.

Rennes s'en sort avec le passif d'un corner.

Pour Loncle

le second but

Deux minutes plus tard (c'est-à-dire à la 20me minute), Loncle marque le second but du match en reprenant une balle renvoyée de l'arrière. C'est un but marqué de 22 mètres et qui surprend Moreira sur sa ligne de but. À cela Marseille essaie de rétorquer par une échappée de Viaene, qui centre du point de corner. D'Arménia sort, Stopyra tire, mais deux secondes trop tard pour pouvoir faire mouche car l'action trop prévisible de l'inter de l'O.M. fait que les défenseurs bretons ont le temps de renvoyer en corner.

Milazzo, puis Sansonetti, tentent leur chance sans plus de succès.

Peu avant la mi-temps l'ailier Breton Pellegrini sort du terrain. Il est, à la suite d'une chute qui s'est produite à la 35e minute, victime d'une entorse du genou.

La seconde mi-temps va nous faire assister à des coups de théâtre spectaculaire, qui auraient pu annuler complètement l'avantage pris par les Bretons en première mi-temps.

Hélas, le sort est contraire aux maillots blancs qui n'arriveront pas à arracher ce match nul pourtant bien mérité.

Mais voyons les faits.

De la 45ème à la 90ème minute, nous avons noté :

A la 50me minute, Loncle passe à Levaud, qui manque son tir face à Moreira, sorti de ses buts.

À la 51me minute, tir timide de Stopyra.

En ce début de seconde mi-temps, l'O.M., comme en première mi-temps, fait le jeu.

Un but pour Aygoui

A la 57me minute, Aygoui, après une tentative de Sansonetti, tente un tir assez lointain (17 mètres environ) et trompe le gardien breton, gêné par ses partenaires.

Les efforts marseillais sont ainsi récompensés partiellement. 3 minutes plus tard, Viaene manque de très peu l'égalisation. Son centre shoote passant devant les buts rennais dégarnis.

Jubert creuse l'écart

A la 5me minute, sur une faute de Bruneton qui, au lieu de dégager, talonne le ballon, Jubert tir sans trop de conviction. Et Moreira dans un mauvais jour, laisse entrer le ballon.

Cela fait 3 à 1.

Nous voyons ensuite un corner tiré contre Rennes, puis une belle attaque Milazzo - Sansonetti, qui échoue de très peu.

Un but de Viaene

A la 75me minute, Ascensio laisse partir Viaene, qui se présente seul devant d'Arménia. Celui-ci en voulant intervenir, glisse et Viaene marque sans opposition aucune.

Nous voilà à 3 à 2.

À la 78e minute, Sansonetti tente sa chance, mais le ballon n'est pas d'accord avec l'avant-centre marseillais.

À la 81me minute, le même Sansonetti envoie le ballon sur la barre transversale. Le goal était battu, mais les bois suppléent le goal.

L'O.M. attaque à outrance pour enlever le match nul. Une ultime échappée de Viaene et le dernier espoir (déçu) des Marseillais, et la partie se termine sur se 3 à 2.

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BARELLAS :

"Pas trop difficile"

L'arrière amateur Barellas qui faisait son entrée dans l'équipe professionnelle, disait :

"Cela était dur sans être trop difficile. Je pensais que l'équipe bretonne serait plus forte que cela. Hélas, le match nul que nous méritions, nous ne l'avons pas ramené..."

Goujon : 22 de tension

L'international Goujon était victime d'un violent coup à la tempe gauche pendant la première mi-temps. Rendu presque aveugle par le choc, Goujon dut se faire soigner pendant plus d'un quart d'heure. Lorsqu'il sortit du terrain, Goujon avait 20 de tension.

Lorsqu'il revint prendre sa place, la tension évait pris des proportions plus normales avec le chiffre 14.

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VIAENE :

"Nous avons perdu

l'habitude de gagner"

Le mécontentement était général après le match dans les vestiaires marseillais.

Le ciel était maintes fois pris à témoin de la malchance insigne - et réelle - qui desservit l'O.M.

Viaene était un des plus amer :

"Ce n'est pas possible. Nous se savons plus gagner. Pourtant ce match était à notre portée. Cela valait au moins le match nul !"

Milazzo pensait qu'en jouant ainsi à l'avenir, l'O.M. verrait revenir l'époque des succès.

 

 

 

 

 

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