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Résumé Le Provencal

du 03 décembre 1962

 

Un petit pas de plus vers la Division II

Et l'O.M. est toujours à la recherche

De son équipe type

Faut-il en rire comme Armand Penverne, ou en pleurer comme Salvador Artigas ?

Cette question, nous nous la sommes posée, après la traditionnelle visite d'après match dans les deux vestiaires.

Paradoxalement, nous n'avions trouvé aucune gaieté chez les vice-champions d'automne ; tandis qu'on se congratulait presque dans le camp de la vice-lanterne rouge.

Pourtant, si les chiffres veulent encore dirent quelque chose, Bordeaux venait de gagner un point et l'O.M. d'en perdre un.

Un point de plus (sept en tout maintenant) que les Marseillais devront récupérer sur les terrains adverses, s'ils veulent obtenir la moyenne.

Il ne faut pas se le dissimuler, la position de l'O.M. est encore plus critiques aujourd'hui, que dimanche matin.

L'Oscar du meilleur

esprit sportif

On nous a dit : "Oui, mais si nous jouons toujours comme cet après-midi, nous ne tarderons pas à regagner points et place".

Comme nous voudrions en avoir la certitude !

Malheureusement, à regarder attentivement cette rencontre, il ne nous est pas apparu très clairement que l'O.M., jouait mieux que d'habitude.

Pour ce qui est de la bonne volonté, du courage, du désir de s'imposer, de tout ce que l'on peut englober dans les qualités morales d'accord !

Tout à fait d'accord !

Il est même remarquable, qu'après une aussi longue série d'échecs, les joueurs marseillais ne soient pas davantage abattus.

S'il s'agissait de leur accorder l' "Oscar" du meilleur esprit sportif, nous serions prêts à voter des deux mains.

Ni équipe, ni méthode

Mais, pour se maintenir en Première Division, il faut autre chose que de bonnes intentions.

Il faut aussi et surtout, une équipe homogène, organisée et ayant au moins un semblant de méthode.

Hier, face à une équipe bordelaise sans doute pas géniale, mais sachant exactement ce qu'elle voulait, nous avons vu onze gentils garçons, dont certains ne manquent pas de classe, jouer comme s'ils étaient réunis sur le terrain pour la première fois de leur vie.

Au fait, cette équipe marseillaise, qui se battit courageusement contre celle des Girondins, est-elle la meilleure que l'on puisse aligner ?

Personne n'est capable de nous le dire.

En quatre bons mois, il a été impossible de dégager une équipe type.

Voilà assez exactement où est le mal.

Pas d'équipe, aucune méthode de jeu... et, ajouterons-nous, encore trop de traînard sur le terrain.

La chose était d'autant plus flagrante, hier, que les Girondins nous présentèrent onze joueurs accrochés à la balle comme un roquet aux basques d'un quelconque quidam.

Exemple d'Amara

Le football de Première Division, en 62-63, est trop dur, trop réaliste pour qu'une équipe, au demeurant assez limité, puisse se payer le luxe de jouer de joueurs ayant le soufflé et les jambes courts.

Il suffit de regarder jouer Amara, pour comprendre qu'une demi-douzaine de passe dans une partie ne constituent pas un appoint suffisant.

Il est grand temps - il n'est peut-être même plus temps - pour les responsables marseillais de regarder la vérité en face.

La faiblesse relative de leur équipe leur interdit de mettre à des postes de travail des footballeurs incapables de suivre, quatre-vingt-dix minutes durant, le rythme d'une partie ordinaire du Championnat de Division Nationale.

Un match nul logique

La partie a déjà été longuement décrite par ailleurs.

En résumé, l'O.M. aurait pu mener à la marque à la mi-temps, mais c'est miracle que Bordeaux n'est pas enlevé la décision au cours de la deuxième période.

Parmi les meilleures choses d'une première mi-temps, vivante et très enlevée, nous avons noté deux splendides reprises directes d'Amara et d'Aygoui.

Deux attaques collectives de l'O.M. conduites par Aygoui et surtout Dogliani... et l'écrasant labeur d'Amara bien complété par celui de Gori.

En deuxième mi-temps, l'O.M. ne réussit même pas à menacer Ranouilh, son attaque s'étant complètement désintégrée.

Donc, match nul assez logique.

Dogliani et Amara

A l'O.M., on s'est aperçu, une fois de plus, que Dogliani, dans ses meilleurs moments, était l'élément de classe de l'équipe.

À ses côtés, Aygoui fit une bonne première mi-temps, avant d'être étouffé en seconde par la rude défense bordelaise.

La défense, dans son ensemble, accusa un mieux sensible.

Escale ne pouvait rien sur le but de Bordeaux ; et Barellas plus par son culot et sa vivacité.

À Bordeaux, les joueurs les plus remarqués furent Rey, pivot de la défense, Amara, meilleur joueur sur le terrain, et Gori.

Mais les autres complètent assez remarquablement cette équipe de combat.

Maurice FABREGUETTES

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AMARA réplique

A VIAENE (1 à 1)

16e : Départ sur l'aile droite et débordement de Sansonetti dont le centre est intercepté par Ranouilh.

12e : Viaene lance Sansonetti en profondeur, Ranouilh sort et dégage du pied.

14e : Les Girondins obtiennent susceptible deux corners.

19e : Aygoui, Bruneton et Dogliani s'infiltrent par passes redoublées dans la défense bordelaise, mais il y a trop de monde devant le but de Ranouilh

Viaene ouvre la marque

21e : Aygoui donne à Dogliani qui effectue un véritable slalom à travers la défense visiteuse. Rey et ses camarades s'efforcent d'abattre Dogliani... et oublie la balle que Viaene, survenu, place dans les filets.

Amara réplique

22e : La réponse bordelaise ne tarde pas. Sur corner, Escale dégage faiblement du poing. Amara surgit et place un tir terrible que Leonetti est assez heureux de dévier de la tête.

23e : Centre tir dangereux et Moy, Escale plonge et arrête.

Un cadeau de M. Poncin

26e : Sur la droite, Moy passe franchement Leonetti et fonce vers le but. Celui-ci le fauche délibérément à deux ou trois mètres à l'intérieur de la surface. M. Poncin laisse jouer. Le penalty était indiscutable.

Amara égalise

29e : Dans un coup de rein extraordinaire, Gori laisse Moulon et Leonetti sur place, part sur la droite et centre de façon parfaite. Amara reprend magnifiquement de volée et marque d'une douzaine de mettre face à la cage.

Viaene et "Sanso"

malheureux

32e : Sansonetti part sur la gauche et centre devant le but bordelais. Viaene arrive à toute allure, mais tire en plein sur Ranouilh. La balle revient à "Sanso" qui mais à côté.

36e : Dogliani, le long de la touche gauche, passe en finesse Rey et Navarro, mais Calleja le stoppe de justesse.

42e : Amara lance Robuschi qui marque en coin un but refusé pour hors-jeu.

45e : Un centre de Bruneton provisoirement ailier gauche, est très bien repris par Aygoui. Ranouilh plonge et sauve son camp.

À la mi-temps donc 1 à 1, score à peu prés équitable. L'O.M. et Bordeaux s'étant partagé les occasions de buts.

Multiples occasions

pour Bordeaux

En seconde mi-temps, Ranouilh n'aura pratiquement aucun tir à arrêter.

72e : Départ et tir tendu de Moy.

65e, : Coup franc donné par Calleja. Habile reprise de la tête par Amara. La balle frôle le montant.

67e : Corner de Amara. Toute la défense marseillaise est battue. Casties reçoit la balle à 5 m. des buts, mais rata sa frappe et donne le littéralement la balle à Escale.

77e : Le remarquable Gori réédite son coup de la 29e minute. Il passe en souplesse sur la gauche, Barellas et Knayer et donne au centre de l'extérieur du pied droit (exploit technique !), la balle lobe Escale et Moy survenu, la rate de 2 ou 3 centimètres, de la tête, avant d'aller buter dans les filets.

75e : Gori se blesse ; il boitera jusqu'à la fin de la rencontre.

76e : Rial rate son croc en jambe sur Robuschi qui s'en va, donne à Casties, reçoit à nouveau la balle et va au but ! Il est arrêté pour un hors-jeu douteux.

88e : Rial tente à nouveau un "croc" sur Robuschi qui lui rend la monnaie de la pièce, alors que l'arbitre a le dos tourné. Un peu auparavant, un incident avait opposé Rey à Viaene.

90e : Score définitif : 1 à 1.

Évidente bonne volonté de l'O.M. au jeu collectif inexistant et aux individualités inférieures à celles des Bordelais, Dogliani excepté.

Louis DUPIC

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PENVERNE :

"Nous aurions dû gagner en première mi-temps !"

Il y avait longtemps que nous n'avions pas vu les joueurs marseillais esquisser un sourire dans les vestiaires.

M. Zaraya constatait, non san une pointe d'amertume : "Si les Olympiens avait joué devant Strasbourg avec autant de volonté qu'en face de Bordeaux, il n'aurait jamais perdu !"

L'entraîneur Armand Penverne soupirait : "Nous aurions dû gagner le match en première mi-temps ! Le jeune Barellas a fait une partie remarquable !"

Barellas nous a confié son côté : "C'était mon premier match professionnel devant le public marseillais, j'étais impressionné par la réputation de Robuschi, mais cela a bien marché !"

Rial était détendu : "Je n'avais plus joué depuis un bon moment, je crois que ma condition physique est bien meilleure".

Pavon, qui a subi une grave opération (on lui a fait une greffe pour sa fracture de la clavicule) et Milazzo relevant de grippe, mais encore fatigué, étaient venus féliciter leurs coéquipiers qui n'avaient pas fini de championnat aller sur une fausse note.

Alain DELCROIX

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ARTIGAS :

"Les Marseillais devraient gagner souvent !"

Chez les Bordelais régnait un certain étonnement.

L'entraîneur Salvator Artigas nous confessa très naturellement : "Avant la rencontre, nous pensions l'emporter de façon très large, mais en définitive nous sommes contents d'avoir fait match nul. Nous sommes étonnés du mauvais classement des Marseillais. Si ces derniers jouent toutes leurs rencontres comme celles-ci, ils battront bien des équipes !"

Robuschi constatait : "Les olympiens ont opéré avec beaucoup de courage. Ils ne nous ont pas laissé manoeuvrer ! J'aimerais bien que l'O.M. se sorte de sa désastreuse position car pour ma part j'aime énormément venir jouer au Stade Vélodrome !"

Par contre Casties nous dit avec fermeté : "Les olympiens ont débordé d'énergie contre nous, même un peu trop ! Prenez le cas de Rial, il cisaille sans arrêt, lorsqu'il est passé !"

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