Résumé Le Provencal du 10 décembre 1962 |
L'OM : Lanterne rouge Savoir, pouvoir, vouloir... L'O.M., A NICE N'AVAIT QUE SA BONNE VOLONTE (De notre envoyé spécial : Louis DUPIC) |
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NICE (Par téléphone ) - Savoir, pouvoir, et vouloir ! On sait que Luis Miro, nouvel entraîneur de l'O.M., nous a précisé fort aimablement que de ces trois verbes, il avait fait la règle d'or de son jugement vis-à-vis des joueurs. Comment ne serions-nous pas d'accord avec le sympathique catalan ? Le joueur capable de concevoir (c'est-à-dire de savoir) de pouvoir... réaliser ce qu'il a conçu, et d'en avoir ardemment envie, c'est Alfredo Di Stefano entre 25 et 30 ans. Toujours Dogliani Si nous quittons le rêve pour la réalité, et la réalité d'hier au Stade du Ray, cela peut être Jean Pierre Dogliani, en ce qui concerne l'équipe qu'il a pour mission de sauver d'une nouvelle déchéance. Il a dû raisonnement et du coup d'oeil, il est parfaitement capable de réaliser balle au pied ce qu'il a conçu... à moins, car qu'un adversaire acharné à sa perte ne possède des moyens athlétiques remarquables. Enfin, il ne baisse pas les bras, et n'a pas peur des chocs, même s'il fait l'impossible pour les éviter ou les amortir. Moreira... et les autres Avec Dogliani, sa principale satisfaction viendra de l'excellente tenue de José Moreira, qui ne commit aucune faute, car tout le reste est terriblement sujet à caution. Bien qu'elle ait eut pendant 82 minutes la supériorité numérique, la défense marseillaise fut souvent inquiétée par les attaquants niçois survivants, qui étaient Rustichelli, Sekou et De Bourgoing, auxquels venaien tépisodiquement se joindre Giner, Dandru ou Maison. On ne peut dire qu'elle fut souveraine, puisque le seul Sekou eut quatre ou cinq fois le but ouvert devant lui. À ce sujet nous étions en train de penser que Barellas et Leonetti se tiraient parfaitement d'affaires, lorsque la sombre numéro onze piqua sa crise. Tout ce qu'on peut dire de Barellas ensuite, c'est qu'il dut s'accrocher pour ne pas être laissé sur place à chaque départ. Il le fit d'ailleurs très courageusement, et que pourrait-on lui reprocher, quand on a vu Rodzik aussi désarmé que lui ? Rustichelli attendit la seconde mi-temps pour causer de gros ennuis à son ami Henri qui imita Barellas et serra les dents. Au centre, Moulon contint à peu près De Bourgoing, isolé par le repli de ses inters. |
Attaquer immédiatement Au milieu du terrain, Bruneton et Knayer n'attaquèrent franchement qu'en fin de match. Nous pensons qu'ils auraient dû le faire dès le départ de Boragno, car, pendant la plus grande partie de la rencontre, les Marseillais occupèrent si mal le terrain que l'on ne s'aperçut guère de l'absence du demi azuréen. Rial joua normalement à son rythme, Milazzo, restant le plus souvent en pointe, ce qui n'est pas son "job" bien qu'il ait réussi deux bons tirs. Nous avons parlé de Dogliani. Sansonetti fut assez effacé et blessé avant la pause. Enfin, Aygoui "écrasa" ou rata tous ses tirs. On voit que ce bilan n'est pas brillant, l'O.M. laissant passer sa chance en attaquant pas comme la situation le lui permettait, et ceci dès le départ de Boragno. Les Niçois sans doute touchés par ce coup du sort reprirent peu à peu confiance au point de se créer autant d'occasions que leurs rivaux. Honneur aux aiglons Qu'ils aient gagné dans ces circonstances est tout à leur honneur et en particulier à celui de Lamia, très brillant. Cornu, viril, Maison, aussi adroit qu'infatigable, Sekou et Rustichelli, prouvant, comme si cela devait être prouvé que la vitesse est bien la véritable aristocratie du sport. Mais De Bourgoing, Dandru et Giner furent meilleurs que la grosse majorité des Marseillais... tandis que Van Mol et Cauvin faisaient leur avant. Ainsi, par manque d'habilité manoeuvrière et ce dans le domaine du tir, les Marseillais ont raté une belle occasion de prendre le meilleur. Mais, comme le dirait Luis Miro, il ne suffit pas de vouloir, il faut savoir et pouvoir ! |
L'O.M., battu 1 but à 0 à Nice n'a pas profité du départ de BORAGNO (8e minute) |
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Un intéressant lever de rideau avait opposé, au titre du Critérium du Sud-Est, les juniors de l'O.M. (Della Rocca, Joseph Ligero, Desdouits) à ceux de l'O.G.C.N. (Casolari, Serrus et le Cortenais Berfini). Rencontre très égale et dont on espérait qu'elle soit une préfiguration de la suivante, la plus importante, bien sûr, un nouveau match nul n'étend pas pour déplaire à l'O.M. Il faisait un temps couvert, mais très doux pour la saison, assez surprenant pour nous qui avions, quelques heures auparavant, traversé un Var glacial. L'assistance était honnête sans plus, 8 à 10 000 personnes environ. Sur la pelouse très souple, c'est l'O.M. qui mène la première attaque, pour la bonne raison qu'il a obtenu le coup d'envoi, mais immédiatement, Moulon concède un corner, raté nettement par Sekou. Boragno blessé La première alerte et pour Moreira, à deux doigts d'être battu sur un échange Giner - De Bourgoing. Mais il y a hors-jeu qu(4me). En fait le premier incident notable est une blessure de Boragno à la suite d'un contact violent avec Bruneton (8me). Le demi niçois est soigné sur la touche. Andoire fait signe que Boragno a le bras cassé, ou foulé, nous l'espérons pour lui, mais on l'emporte sur une civière. Cela a pour effet de déchaîner la foule, alors que les Marseillais ne sont tout de même pas responsables d'une chute malheureuse. Raison supplémentaire : M. Tricot refusa un corner à Nice, et Bruneton expédie la balle dans la figure de Dandru ! Crime de lèse-majesté. Et Giner est applaudi quand il descend Rial... Bien Milazzo ! Nous en étions à la 17me minute quand Milazzo, parti en profondeur crocheta Cornu, résista à son retour, et plaça un bon tir à ras de terre, bien arrêté par Lamia : la première action valable d'une partie acharnée et bien terne jusqu'alors. Occasions marseillaises A la 20me minute, un excellent appel de balle de Bruneton failli bien donnait un but à l'O.M. Milazzo donna à Sansonetti qui vit Bruneton s'engager vers la gauche. Une déviation de Dogliani, un centre de Régis, et Lamia stoppait de justesse devant Milazzo. Le temps de souffler, et un tir du même Milazzo contré par Cornu contraignait Lamia à une cueillette de balle acrobatique. L'O.M. continuait à dominer Nice réduit à 10, rappelons-le. À la 25me minute, un véritable bolide de Sansonetti passait devant la cage, puis c'était un tir trop lointain de Milazzo (27me). Niçois refait surface Un coup franc de Cornu suivi d'un mauvais contrôle de Bruneton permettait e Dandru de tirer... au-dessus. Immédiatement après, De Bourgoing donnait un nouveau coup franc en force, mais sur Moreira (30me). Supérieur en nombre, l'O.M. laisser Nice refaire dangereusement surface. Sur corner, une reprise de la tête de Giner allait de bien peu, au-dessus. Et Moreira se distinguent C'était fatal, Nice reprenait courage. À la 32e minute, Cornu lançait Sekou qui passait Barellas, évitait Moulon et tirait fort du gauche à ras de terre. Moreira sauvé d'une manchette... invraisemblable. La balle revenue en jeu était centrée et catapultée par la tête de Dandru, Moreira s'envolait et captait. Le temps de respirer, et Sekou passait à nouveau Barellas, évitait le tacle de Moulon, et son tir à ras de terre passait à toute allure... à quelques centimètres devant la cage. Nice venait de manquer une série d'occasions de prendre l'avantage, entre la 32me et 35me. |
Nouvelle panique peu avant la pause, sur départ en profondeur de Sekou (42me), stoppé par Moreira et le drapeau du juge de touche. À la mi-temps, score vierge. Étienne Sansonetti rentre au vestiaire emboîtant toucher à la cuisse gauche. Au retour sur le terrain, il porta un large emplâtre à la cuisse gauche et son adversaire direct Cauvin l'a à la cuisse droite. Tous les deux font donc clopiner face à face. À la 48e minute, Dogliani et Rial placent Aygoui en position idéale. Mais le fameux gauche part mollement. De Bourgoing marque Un échange de passe entre Rustichelli et Giner contraint Moulon à concéder un corner, donner par "Rusti". Sur celui-ci, se produit un cafouillage monstre. De Bourgoing jonglent, perd la balle, que Knayer paraît avoir à sa portée. Mais il glisse et tombe, et l'astucieux De Bourgoing prend habilement Moreira à contre-pied, d'une dizaine de mètres (49me). L'O.M. engagent rageusement et peu après 53me, Dogliani met encore Aygoui en position de tir. Nouvel échec, rendu évitable par un contrôle qui n'était pas indispensable et permet à Van mol de revenir. Ouf ! Deux minutes plus tard, De Bourgoing s'en va au centre..., malgré l'obstination de Moulon, il protège la balle, pour Sekou qui l'accompagne dans sa course, est très tir très fort, de très peu à côté. Nice vient de rater l'estocade définitive... et l'on attaque à nouveau, se bat devant le bas de Lamia, mais sans succès. L'O.M. attaque Le temps passe, Aygoui réussit un bon dribble, mais à le pied bloqué au moment du tir (62me). Une minute plus tard, Knayer et à 10 mètres du but balle au pied, et Maison le bloque également. Encore une minute, et Dogliani est fauché à la limite : Aygoui tire le coup franc sur le mur niçois. Tous les Marseillais sont à l'attaque. Aygoui donne à Dogliani en position idéale. La balle part, et Cornu la dévie involontairement... dans les mains de Lamia qui était peut-être battu, sans cette intervention providentielle, 65e minute. Encore Sekou Les deux équipes s'étaient enlisées dans un jeu obscur lorsque Sekou dribblant Barellas sur place expédia un nouveau tir du gauche, très appuyé que Moreira stoppa remarquablement (75me.) Quatre minutes plus tard, le même Sekou passa Barellas, centrer sur la tête de Dandru qui à bout portant met à côté (70e). Des spectateurs commençaient à quitter le stade dans le soir tombant. Ils ne virent pas Lamia arrêter une balle tendue de Dogliani (81e) sur passe de Rial. Ni une bouteille vide frôler Moreira à la suite d'un corner tiré par Sékou (83e). Les derniers efforts de l'O.M. étaient émouvants. Dogliani tirait encore et Lamia arrêtait. Mais Dandru et De Bourgoing fuyaient la réussite, eux aussi (84e). Barellas envoyait en corner devant Sekou déchaîné. Le blessé Sansonetti donnait à Milazzo dont le tir en coin était encore arrêté par un plongeon de Lamia (89e). Plus Knayer tentait sa chance ! Nouveau plongeon et nouveau corner. Le dernier espoir de l'O.M. venait de s'envoler. |