Résumé Le Provencal du 14 avril 1963 |
L'O.M. ECRASE A LENS (8-1) |
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Lens (C.P.) - Après une minute de jeu de ce match qui ressembla plutôt à une séance d'entraînement qu'à une rencontre de compétition, le sort des Marseillais était réglé. Lens menait déjà 1 à 0. Ce but avait été marqué après 20 secondes par le puissant avant-centre Oudjani. On présentait déjà cette défaite marseillaise bien avant le coup d'envoi, car le moral ne semblait pas plus habiter les Phocéens qui se présentèrent avec une équipe handicapée par l'absence de plusieurs titulaires. Pendant 20 secondes, ce qui est fort peu, les visiteurs firent quelque peu illusion au centre du terrain, mais les événements se précipitèrent. Après le premier but lensois, il n'y eut plus pratiquement qu'une seule équipe sur le terrain : celle de Lens. À la 10e minute, Kosso signait le numéro deux aux dépens d'une défense marseillaise comme pétrifié. Dix minutes plus tard, Deloffre, lancé par l'international Wisnieski, marquait le troisième but. De mémoire de Lensois, cette saison, on n'avait jamais vu ça ! Il est vrai que la tâche de Lensois était tellement facile, qu'il ne convenait guère de leur tresser des lauriers. Il fallut attendre la 26me minute pour noter le premier tir marseillais, oeuvre de Pavon. Encore ce tir était-il trop mou pour inquiéter le portier lensois. Deux minutes plus tard, Joseph l'avant-centre marseillais, plaçait à côté. À la 33me minute, Oudjani obtenait, avec une facilité dérisoire, le 4me but pour son équipe. Les lacunes marseillaises éclataient au grand jour : pas de marquage, aucune combativité, aucun jeu direct. Les intéressés semblaient jouer parce qu'ils devaient jouer. Le tableau d'affichage continua à augmenter de deux buts avant la pause. À la 32me minute, Oudjani frappait le poteau : le ballon revenait pour Kosso qui reprenait victorieusement. Les marseillais sauvèrent néanmoins ce qu'il est convenu d'appeler l'honneur grâce à une ouverture de Rial pour Aygoui. Oudjani heurta violemment le gardien qui lâcha le ballon. Joseph survint et logea le cuir dans la cage abandonnée. La réaction lensoise fut brutale. À la 39me minute, Sowinski lançait le jeune Margottin qui après un coude à coude de plusieurs dizaines de mètres et Knayer trompait Moreira. Le martyr des Marseillais se poursuivit à la reprise. Plus exactement, cinq minutes après le retour sur le terrain de 10 joueurs marseillais, l'arrière Barellas, blessé, étant demeuré aux vestiaires. Sur une action menée par le demi Deloffre, Kosso signa le 7me but pour les Nordistes. Marseille donnait tellement de la bande, qu'on eût l'impression que la douzaine serait atteinte. Il n'en fut rien. À 10, les visiteurs profitèrent d'un certain relâchement des Lensois pour faire illusion au milieu du terrain, car sur le plan efficacité ils n'étaient guère convaincants. La partie se déroula ainsi avec des alternatives diverses. Parfois, les Lensois donnaient un petit coup d'accélérateur et inquiétaient la défense marseillaise ; parfois, ils laissaient flotter les rubans, et les Marseillais amorçaient quelques percées vite annihilées par les défenseurs nordistes. On s'ennuyait ferme dans les tribunes, et alors que les Marseillais étaient réduits bientôt à 9, l'ailier Aygoui qui avait été l'un des rares éléments marseillais à se mettre en vedette se blessa à son tour... Oudjani paracheva la victoire nordiste par un huitième but marqué à la 82e minute. Le match était terminé depuis belle lurette, plus exactement à la 20ème seconde, on l'a dit, Marseille n'avait délégué dans le Nord qu'un fantôme d'équipe. C'est bien dommage pour ce club. Il est difficile de noter les meilleurs marseillais. Dans une équipe sans âme, seul Bruneton, et à un degré moindre Aygoui se distinguèrent et tentèrent de mettre un peu d'ordre dans un vaisseau faisant eau de toute part. |