Résumé Le Provencal du 08 septembre 1963 |
A la Cavée Verte, devant près de 10.000 spectateurs enthousiastes L'O.M, battu 1 à 0 au HAVRE Méritait au moins le "nul" Excellents débuts de Keller et Markiewicz (De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES) |
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LE HAVRE - À quelques détails géographiques près, d'ailleurs atténués aujourd'hui par la présence agissante du soleil, le stade de la Cavée Verte évoque l'Huveaune : même vétusté des installations, même chaleur due à la proximité du public et même impression générale : celle d'une vieille maison ayant trop vécu sur sa gloire passée. Rien ne valant une victoire, comme celle du Havre à Montpellier par 3 à 0 le dimanche précédent, pour attirer le public celui-ci était venu nombreux. Plus de 8.000 personnes nous a affirmé un de nos voisins, mais quelle O.M. allons-nous voir cet après-midi ? Sa formation à son entrée sur le terrain ne manquait pas de surprendre : Barellas portait le numéro 8 et Miretto le 9 : Keller jouant en théorie au poste d'inter gauche. Excellent début de l'O.M. et de Keller Et bien ! Cet O.M. là a surpris agréablement le public et nous-mêmes en se montrant à son avantage durant la première demi-heure. C'est lui qui conduisit le jeu, qui est maître du ballon et de l'offensive, soumettant la défense havraise à de rudes épreuves. On put voir Keller tirer sur l'arête intérieure de la transversale alors que Lamia était archi battu, le même Keller marquer un but de la tête, but refusé pour des raisons assez mystérieuses, et Miretto distribuer le jeu avec l'aisance et le calme du vieux grognard. D'autre part, la défense, au centre de laquelle le chauve Markiewicz apporte calmer et métier, faisait preuve d'une sûreté rassurante tandis que les jeunes Sejnera et Barellas se battaient sur toutes les balles. Pourtant, après une excellente première demi-heure, il avait accusé une certaine baisse de régime durant le dernier quart d'heure de la première mi-temps et concédé un but assez bête. Sur un centre - ou plutôt un tir raté de Février - Pillard avait été assez heureux pour pousser la balle du bout du pied dans la cage d'Escale. Il s'agissait en l'occurrence du premier tir dangereux des Havrais, si l'on excepte une passe trop violente de Tassone à son gardien. Domination écrasante des Marseillais On pouvait redouter que la deuxième mi-temps ne fut pénible pour l'O.M. Il n'en fut rien, sauf durant les dix premières minutes de cette deuxième mi-temps. Tout au contraire, on devait assister à de fin de rencontre complètement à l'avantage des Marseillais. Que l'O.M. n'ait pas alors égalisé, au moins, et pur miracle. Rarement vit-on les visiteurs dominer aussi nettement les visités. La cause de cette inefficacité La cause de cette inefficacité n'est pas tellement simple. Elle réside pour une part dans l'excès de précipitation des joueurs olympiens mais aussi dans le fait qu'ils négligèrent, ou ne furent pas capables, de passer par les ailes. |
Il est bon d'ajouter aussi qu'une équipe dominée, et par suite massée devant ses buts, est toujours difficile à battre. Et c'est au moment ou l'arbitre se préparait à siffler la fin de que Markiewicz, victime d'une chute collective devait être sortie du terrain par ses partenaires son entraîneur Robin. L'O.M. vraiment ne méritait pas ce dernier coup du sort. À la suite de cette rencontre glorieusement perdue, on peut affirmer qu'après quelques retouches, il faudra compter sur lui en deuxième division. C'est presque une certitude. Des recrues de choix Première impression encourageante : l'O.M. cette saison, n'a pas raté son recrutement. Boucher, une fois encore, a été le meilleur de son équipe, Keller et Markiewicz sont des recrues de choix. Keller, s'il manque encore un peu de compétition, ne nous a pas paru atteint par la limite d'âge et sa première mi-temps fut digne du bon avant-centre de première division que nous connaissions déjà. Quant à Markiewicz, solide artisan du football, il sera très vite adopté à Marseille, si toutefois sa blessure ne retarde pas trop ses débuts au stade vélodrome. Un très bon Miretto Avec des fortunes diverses, les autres joueurs marseillais de l'O.M. ont beaucoup mieux joué que dimanche dernier contre Sochaux. Nous pensons surtout a Miretto, dont la finesse, le sens du jeu et le travail du ballon nous ont particulièrement plu. Quant à Moulon, il a joué comme s'il n'avait jamais souffert d'un quelconque muscle. Il semble que l'O.M. ait cette saison une défense nettement améliorée par rapport à la saison dernière. Quant à son attaque, un comptera en Keller un meneur de jeu et un buteur dont nous serions étonnés qu'il ne soit pas regretté par Valenciennes. L'équipe du Havre valut surtout par son sympathique et puissant avant-centre Barrou que nos lecteurs marseillais connaissent au demeurant très bien. Cependant, cette équipe ne nous a pas paru être un leader très solide. |
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ROBIN : "Nous aurions pu gagner facilement" "Avec un peu plus de précision et en jouant davantage sur les ailes, nous aurions dû gagner facilement nous a confié Jean Robin. C'est râlant de perdre une pareille rencontre qui était nettement à notre portée". M. Martinelli, qui accompagnait l'équipe devait ajouter : "Nous avons beaucoup mieux joué que dimanche dernier contre Sochaux. Quand Peretti et Dogliani seront là, ça ne manquera pas d'aller beaucoup mieux. "Je crois qu'il faudra compter avec l'O.M. cette saison. Quand a Devroedt, l'entraineur hollandais du Havre, il nous a confié ses impressions sur l'équipe marseillaise : "Cette victoire est très heureuse pour nous. Un match qui nous aurait déjà favorisés sur l'ensemble de la rencontre. "L'O.M. que je viens de voir m'a paru très nettement supérieur à Montpellier et au Red Star que nous avons déjà rencontrés depuis le début de la saison". Dans les vestiaires Markiewicz souffrait le martyre Toucher dans un choc avec son partenaire Moulon et Albertas à trois minutes de la fin le pourtant rude Markiewicz étendu sur la table de massage grimaçait de douleur pendant que le remplaçant Rué, masseur diplômé, lui tâtait la jambe. "Ça me fait mal jusqu'à la pointe du pied, nous disait-il, les yeux rougis par la douleur". Là-dessus intervint le médecin de service dont le diagnostic fut assez vague. "Sans doute une profonde déchirure musculaire, mais un examen plus approfondi s'impose". Et c'est sur le dos du solide Boucher que l'infortuné Markiewicz rejoignit l'autocar avant de prendre sans souffler et presque sans manger le train pour Paris et Marseille ensuite. Quelle nuit pénible en perspective pour le nouvel olympien dont les débuts ont été excellents. M.F. |
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