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Résumé Le Provencal

du 23 septembre 1963

 

FIASCO COMPLET, FAILLITE GENERALE

L'O.M ne pouvait vaincre FORBACH (0-2)

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

FORBACH - Il est 17h. Nous voilà à nouveau avec nos feuilles de papier blanc et prêt à tenter d'expliquer une nouvelle défaite de l'O.M., une situation qui nous est, hélas, depuis des saisons devenue familière.

Dans les vestiaires, des gars la tête basse, Moulon qui commence à grommeler et auquel Jean Robin dit gentiment : "Ce n'est pas le moment Dédé".

À 15 h., Jeannot était, sinon confiant et décontracté, du moins assez tranquille. Pour la première fois depuis le début de la saison, il alignait une équipe à peu près complète. Et c'est, de loin, celle qui nous a laissé l'impression, plus pénible. Allez donc y comprend quelque chose !

Entendons-nous bien. L'O.M. pouvait évident éviter cette défaite. Les deux buts qu'il a encaissés sont dus à de grossières erreurs de défense. De celles que l'on se doit de ne jamais commettre. Mais la défense adverse eût-elle accumulé les fausses, nous ne demandons si la ligne d'attaque marseillaise aurait été capable d'en profiter. Nous en doutons fort.

Devant un vrai solide et alerte, l'O.M. ne put jamais trouver la distance et, à vrai dire, ne sut se créer qu'une seule occasion de but digne de ce nom, que Viaene ne put concrétiser. C'est peu, c'est nettement insuffisant. Et cela fait tomber à plat toutes les tentatives d'excuse que l'on pourrait être enclin à trouver à nos représentants qui furent, à notre sens tout au moins, dominés dans tous les compartiments du jeu.

Pressée par les entreprenants attaquants adverses, la défense donna souvent de la bande et para au plus pressé. Escale commit son erreur hebdomadaire en s'éloignant de son but alors que cela ne s'imposait pas. Il eut la malchance que le centre anodin qu'il alla rater à quinze mètres de sa cage tombe juste sur la tête de Housselstein.

Nous allions écrire que Tassone aurait été bon et cela aurait été vrai, s'il n'avait fait cette véritable passe à Salladare. Tout cela pour dire, paradoxalement, en apparence, que la défense aurait été la partie la moins critiquable de l'équipe si elle n'avait commis des erreurs fatales.

On voit quelle sortes de lauriers nous en somme réduit à décerner aujourd'hui.

Le plus grave, c'est que l'attaque, la ligne de demis, qui paraissait renforcée, ne put réussir qu'un seul mouvement valable sans mal jouer. Bordere et Makowski furent battus au milieu du terrain par le jeune Koch et l'ancien Konrady, ils ont une meilleure frappe de balle, s'ils ne sont pas plus actifs.

Peu ou mal servis, les ailiers Peretti et Viaene eurent un rendement insignifiant. On sait que Viaene, la seule fois où il fut mis en position ne réussit pas à redresser la situation. Enfin, le tandem Keller Dogliani accumula les tentatives de "une-deux", puisque c'est le terme à la mode mais échoua par manque total de précision. C'est ainsi que Dogliani qui, hier après-midi, pendant 1h30, plus de passes à l'adversaire qu'au cours de toute sa jeune carrière.

En somme, fiasco complet, faillite générale.

Forbach, dès le début de la rencontre, attaqua la balle et le but adverse sans génie, mais avec vigueur, il ne desserra jamais son étreinte, étouffant littéralement un O.M. maladif. Nous n'avons pas vu le gardien Bachortz toucher la balle autrement que pour remettre quelquefois en jeu.

A Forbach, il n'y a pas d'artistes, mais des artistes plus valables, à première vue, que ceux de l'O.M. L'équipe est fortement charpentée. Autour des anciens Kowal, Bieganski et Konrady, auxquels les jeunes Koch, l'excellent technicien, et Gricar, très rapide et adroit de ses deux pieds, donnent un sérieux coup de main.

Pour une fois, Moulon a trouvé en la personne de Housselstein un homme qui va au moins aussi vite que lui.

À l'O.M., donnons malgré certaines erreurs, un satisfecit à la défense : Tassone, Moulon, Sejnera, Boucher qui, en raison de la carence offensive, vit souvent la balle revenir vers elle. Enfin Makowski semble à première vue, constituer une bonne recrue.

3.000 spectateurs environ. Arbitre : M. Suszeek.

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ESCALE et TASSONE :

deux erreurs qui coûtent cher

FORBACH - Stade du Schlossberg, très beau temps ensoleillé, bonne pelouse.

1re minute : Tir lointain, mais très dur de Housselstein, qui rata de peu la lucarne.

5me : Mésentente Sejnera - Tassone ; Housselstein enlève trop sa balle.

7me : Bonne passe de Konrady vers Salladare. Escale sort et contrôle de justesse.

15me : Tir de volée de Sinnes dans les bras d'Escale.

17me : Escale plonge sur un centre dangereux de Konrady. On attend toujours le premier tir marseillais.

20me : Enfin Viaene est bien placée, mais Urbaniak le retient du bras. Le coup franc ne donnera rien.

23me : Premier corner de la partie obtenu par Dogliani.

Un but pour Forbach

25me : Sur un centre très aérien de Sinnes, Escale se précipite et sort jusqu'au point de penalty ou il y a pourtant bon nombre de joueurs marseillais. Il rata balle qui tombe juste sur la tête de Housselstein.

Forbach 1 - O.M. 0.

26me : Boucher est touché au genou, mais ne quitte pas son poste.

28me : Echange dangereuse Dogliani - Keller. Ce dernier et contrer in extremis.

30me : Tir tendu mais trop lointain de Peretti.

33me : Escale lâche un tir rebondissant et à effet de Gricar. Heureusement pour lui Housselstein qui a suivi et hors-jeu.

40me : Bon départ Keller - Dogliani. Personne à l'arrivée !

42me : A la suite d'un coup franc Peretti tire nettement au-dessus.

43me : Servi par Gricar, Housselstein s'en va malgré Moulon. Il veut dribbler Escale et ne parvient pas.

L'O.M. revient de loin. D'autant plus, qu'immédiatement après, le même Housselstein rate une balle loupée par défense marseillaise.

À la mi-temps : Forbach, 1 - O.M., 0.

47me : Moulon doit mettre encore en corner devant Housselstein.

50me : Viaene part bien sur une passe de Keller, mais il est (soi-disant) hors-jeu.

51me : Sur centre de Gricar, Sinnes met au-dessus.

Balle de match ?

57me : Enfin, une occasion pour l'O.M., Dogliani met Viaene en position idéale, mais ce dernier ce fait rejoindre par Urbaniak. Hélas, trois fois hélas !

58me : Housselstein et Konrady percent et Sejnera, en voulant dégager touche Konrady au visage. Plus de peur que de mal, heureusement.

60me : Escale sort devant Housselstein. La balle, elle, sort au ras du montant. Ouf !

Nouvelle erreur de défense

68me : Sur une longue transversale de Konrady vers Salladare. Tassone est maître de la balle. Mais au lieu de passer nettement à Escale, il lance littéralement Salladare qui marque facilement.

Forbach, 2 - O.M., 0.

70me : Escale va percuter Gricar à la limite des 18 mètres. Il est sauvé par miracle.

71me : Moulon stoppe Housselstein in extremis.

85me : Ultime réaction marseillaise. Le gardien local enlève du point de justesse, la balle, sur la tête de Keller.

90me : C'est fini. Forbach remportait sa première victoire, l'O.M. subit, sans gloire, sa seconde défaite.

Louis DUPIC

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Peretti avant-centre ?

Jean-Pierre Dogliani ayant connu un "off-day" total, (il semble toujours affaibli par son angine), nous pensions qu'à la mi-temps il aurait pu permuter avec Peretti, dont on dit qu'il est plus à l'aise au centre qu'à l'aile. Cela ne se fit pas. Précision que nous n'avions l'intention de critiquer personne et que nous sommes sûrs que ce changement n'aurait rien changé au problème.

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Jean Robin : "Une occasion, c'est mince"

Répondant à Mario Zatelli, Jean Robin expliqua : "Je ne suis pas de ton avis. Des fautes de défense comme les nôtres ne pardonnent pas. Ce qui ne pardonne pas non plus, c'est de n'avoir eu qu'une occasion au cours du match. Comment pourrait-on espérer gagner de cette façon ?

Et M. Haond qui accompagnait l'équipe ajouta : "Notre défaite est logique. Pour marquer des buts il faut s'engager et chez nous on ne s'engage pas !"

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Mario ZATELLI : "L'O.M. aurait dû égalise"

Mario Zatelli était venu de Nancy voir son ami Jean Robin et son ancien club, il a été gentil pour l'O.M. :

"Vous étiez supérieurs en football pur et vous auriez dû égaliser par Viaene en début de seconde mi-temps. Cela aurait tout changé".

Certes, mais le gentil Mario n'a convaincu personne, et surtout pas Jean Robin.

 

 

 

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