Résumé Le Provencal du 07 octobre 1963 |
AVANTAGE A LA DEFENSE Trop timides les attaquants de l'O.M. et de LILLE (0-0) ! |
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Tout étant relatif, on peut dire de l'O.M. qui est invaincu sur son terrain, ou qui n'a pas gagné une rencontre chez lui. La première formule réservée aux grands supporters du club marseillais : la seconde à l'usage des plus tièdes de ses amis. Quant aux simples spectateurs ils ont généralement trouvé la rencontre un peu triste. Sans grands éclats, malgré le soleil revenu et le beau vert d'une pelouse arrosée, cette saison comme elle ne le fût jamais. Deux équipes appliquées également routinières, accrochées à leur 4-2-4 comme la moule à son rocher, ne pouvaient offrir qu'un assez ordinaire spectacle de Deuxième division, dont le résultat final (0 à 0) est dans l'ordre logique des choses. À la mi-temps, déjà, on pouvait deviner que la victoire irait au plus heureux... et qu'un match nul couronnerait le tout, si nul hasard ne venait troubler le cours monotone du jeu. En fait, chaque équipe eut sa grande chance Bigot put croire au but quand Bourbotte ayant passé la défense de l'O.M., Escale compris, rata la cage largement ouverte devant lui. Robin y cru aussi, au moment ou un tir de Joseph, ce dernier démarqué par une bonne attaque marseillaise, fut dévié en corner par Samoy. Le reste : des tirs (très rares) ou des centres ne pouvant tromper un gardien simplement moyen. Conclusion : un match nul très équitable, bien qu'avantageant Lille, le visiteur. Le football ressemblant au rugby Pourtant, de notre position idéale, il nous a semblé que les deux équipes étaient également vulnérables. En première mi-temps, les quatre arrières lillois se tenaient sur une seule ligne, au centre du terrain. Entre eux et leur gardien une zone absolument libre, une cinquantaine de mètres de profondeur, sur toute la largeur du terrain. On devine le parti qu'auraient pu tirer de ces "espaces libres" les attaquants de pointe prompt à démarrer, servis dans de bonnes conditions. La réciproque étant vraie, on peut s'étonner que des footballeurs de métier soient incapables, perdus dans leurs petits calculs, leurs petites passes et leur jeu compliqué, de voir ce qui crève les yeux. À force de porter le ballon, de cela passait, de se le repasser, avec d'ailleurs une finesse et une précision assez relative, d'oublier que le terrain à 75 mètres environ de large, on finit par favoriser le regroupement des défenses. D'où ce football par vagues ressemblants assez bien, vu d'un peu haut, a du rugby. Une défense (de l'O.M.) presque au point Les équipes étant ce qu'elles sont et les arbitres de plus en plus tolérants, à quoi servirait-il de se montrer difficile. |
L'O.M. donc, apparu en légers progrès, par rapport à ses dernières rencontres. Au niveau de l'actuelle Division, l'équipe marseillais possède une défense solide et homogène. Escale, assez peu sollicitée, n'a rien à se reprocher. Boucher fut égal à lui-même, Moulon et Tassone trop impulsifs, certes, mais efficaces, et Markiewicz a confirmé ses qualités de bon artisan du football. Au centre du terrain, Makowsky a généralement plu par son activité et sa clairvoyance. Dogliani, peu à l'aise en le combat de près, mit à son actif quelques-uns des rares exploits du match. Nous ne pensons pas que cette position centrale soit, encore, celle lui convenant le mieux. L'attaque se cherche encore L'attaque, par contre, reste à trouver et ses titulaires à se trouver. Au centre, Peretti et Keller, dans la bonne volonté saute aux yeux, semblent assez peu complémentaire. Aux ailes, Joseph et Viaene ont fait ce qu'ils ont pu, avec beaucoup de courage mais de façon trop désordonnée pour être régulièrement payante. Bref, l'O.M., nous paraît capables, en Deuxième division, de suivre plus qu'honorablement le train ; mais incapable du moins pour le moment, de ces accélérations qui donnent la victoire. Le L.O.S.C. du solide Le L.O.S.C. forme un ensemble solide, c'est le moins qu'on puisse dire. Ses vedettes : Samoy, Adamzyck, Gauthier, Clauws et Bourbotte lui assurent un équilibre certain. Nous voulons croire que cette équipe saura grappiller un nombre assez élevé de points en déplacement. N'en perdra-t-elle pas trop chez elle ? Tout le problème lillois et là. Maurice FABREGUETTES |
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Jean ROBIN : "TROP DE MALADRESSE" Dans le camp des Marseillais, entraîneur Jean Robin nous a dit : "Bon match, compte tenu de l'adversaire que nous avions en face ! Malheureusement, ça ne veut pas rentrer, sans doute par maladresse, par précipitation ! Si la tête de Peretti avait été un peu plus à droite !" Le président Luciani nous a confié en s'efforçant de sourire : "Le match nul est avantageux pour nous. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais certains de nos éléments sont en progrès." Tandis que le masseur Édouard Moreni s'occupait de Tassone qui reçu un coup à la jambe droite, celui-ci nous a déclaré : "Je crois que pour moi ça revient bien..." Keller s'est exclamé de son côté : "Ce fut une rencontre dure, mais nous aurions dû gagner !" Cet avis était partagé par Dogliani : "Nous n'avons pas eu de chance et surtout pas de réussite..." Moulon voulait être optimisme : "Ca partira peut-être de là ! Nous avons eu deux ou trois bonnes occasions !" |
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Jules BIGOT : "Un point c'est toujours bon !" Devant l'entrée des vestiaires lillois, entraîneur Jules Bigot très affable, nous donna son point de vue sur la rencontre. "Ce fut un match trop lent ! Vraiment trop lent ! Nous sommes bien contents d'avoir pris un point. Mais nous n'avons pas connu l'intensité du jeu ! Celui-ci était décomposé, sans flamme, sans doute la température était en partie responsable. Nous avons eu deux bonnes occasions en première mi-temps, notamment grâce à Bourbotte. Ce fut le tournant du match. Si ce tournant avait eu une autre conclusion, les Marseillais auraient moins cru à leur chance ! Matériellement pour nous un point, c'est très appréciable. "Mercredi nous discuterons à Lille, notre partie en retard contre Forbach et dimanche nous recevrons Toulon ! Notre attaque a été trop statique est certainement la rentrée de Levandowski qui a du tempérament, doit lui apporter quelque chose !" Alain DELCROIX |
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