Résumé Le Provencal du 24 octobre 1963 |
L'O.M. s'incline à NANCY (3-4) très brillant au début du match le "onze" marseillais méritait le "nul" |
|||||
NANCY (C.P.) - Le 12 octobre dernier, arbitre avait été obligé d'interrompre la rencontre Nancy - Marseille, le brouillard s'étant abattu sur le terrain et rendant tout football impossible après 20 minutes de jeu. Instruits par l'expérience et désireux d'éviter semblable mésaventure, les dirigeants nancéiens ont fixé à 18 h. 45 le coup d'envoi de cette seconde édition du match entre les Lorrains et les Marseillais. Cette initiative semble avoir rencontré la faveur du public car les tribunes et les gradins sont assez bien garnis quand les équipes se présentent sur le terrain. Comme il y a dix jours, le début est rapide et deux minutes ne se sont pas écoulées qu'un coup de théâtre se produit. Sur un raté de Merschel, Joseph pousse la balle loin devant lui est devance Ferrero pour ouvrir la marque. Ce but paraît fouetter l'amour-propre des locaux, la défense marseillaise apparaît plus sure que celle d'en face, qui accumule les erreurs au point que c'est miracle si Peretti (7me minute) et Dogliani (8me minute), seuls devant Ferrero, ne réussissent pas des buts qui paraissaient immanquables. Si bien qu'à moins de dix minutes du départ, l'O.M. pourrait fort logiquement mener par 3 buts à 0. La foule conspue son équipe tandis que les Marseillais, de plus en plus rapides et décidés, paraissent faire la loi. A la 11me minute, tumulte sur le stade : à la suite d'un centre de Luczak, Gassert manifestement hors-jeu à trois mètres du gardien des visiteurs, égalise. Le juge de touche avait signalé le hors-jeu mais en dépit des protestations longues et véhémentes de Milazzo et de ses camarades, M. Dhumerelle accordé le but, à la stupéfaction du public, car rarement hors-jeu n'avait été aussi manifeste. Évidemment, le jeu dégénère. Les contacts deviennent rudes et Milazzo qui a abattu Valentez se fait rappeler à l'ordre et menacer d'expulsion. Ce but de "raccroc" a-t-il remis en selle le F.C. Nancy, surpris par le départ rapide de ses adversaires ? Toujours est-il que les actions des avants lorrains se font maintenant plus menaçantes, et ponctuées par des tirs mal dirigeaient. Petit à petit, les nerfs des joueurs se calment et le football reprend ses droits. Le jeu gagne en précision, notamment sous l'impulsion de Santier et de Chevalier d'une part, de Milazzo et de Makowski d'autre part. À la 24me minute, à la suite d'un coup franc, Joseph est bien près de rééditer son exploit du début du match, mais cette fois-ci Ferrero, plus prompt, lui plonge dans les jambes et lui subtilise le ballon. Cinq minutes plus tard, Escale doit effectuer un saut extrêmement spectaculaire pour s'opposer à un tir "dans la lucarne" expédié par Moy. Il récidive aussitôt après sur une reprise de la tête de Valentek. Le gardien marseillais a encore l'occasion de se distinguer en écartant d'un plongeon désespéré une reprise de volée de Luczak qui paraissait imparable. Une demi-minute plus tard, Dogliani, voulant effectuer, lui aussi une reprise de volée, rate complètement la balle et se blesse lui-même. Il boitille, reste sur le terrain, mais passe à l'aile droite. À la 39me minute, à la suite d'une action assez confuse, sur le but de Ferrero, Milazzo gâche une belle occasion en croisant trop son tir. |
Chevalier lui rend la politesse car il en fait autant presque aussi après en conclusion d'une rapide incursion de Luczak à l'aile droite. À la mi-temps : Nancy 1 - Marseille 1. Nancy donne impression, dès le début de la seconde période, de vouloir forcer la décision rapidement et une magnifique reprise acrobatique de Valentek ne doit qu'à la tête de Moulon de ne pas se faire mouche. Ce n'est que partie remise, car à la 52me minute Santier, qui se produit pour la première fois sur le terrain de Nancy, marque d'un tir extraordinaire de puissance, déclenché à 30 mètres. Sur ce bolide, Escale a été impuissant. Avec l'avantage d'un but, l'équipe lorraine joue désormais mieux, en attaque surtout. Ce qui n'empêche pas les visiteurs de se montrer dangereux dans leurs contre-attaques. Un centre au cordeau de Viaene se trouve malheureusement personne à la reprise. À cette maladresse répond une erreur identique Chevalier qui, seul face aux buts, manque l'encadrement. Mais à la 62me minute, sur une attaque volontaire de Viaene et plusieurs hésitations des défenseurs locaux, Joseph de près, égalise : Nancy 2 - Marseille 2. Le jeu devenu plus agréable et très spectaculaire provoque des émotions à chaque camp, successivement. Ainsi, par exemple, quand Escale plonge dans les pieds de Moy (65e minute), quand Ferrero stoppe in extremis un tir violent de Viaene (67me minute), quand Dogliani s'aide de la main pour marquer un but que l'arbitre refuse (69me minute) ou encore quand la minute d'après M. Dhumerelle refuse son tour un but à Gassert pour hors-jeu. Mais à la 70e minute, une fort belle descente de Santier à l'aile gauche suivie d'un centre précis se termine par un shot de Moy qui à bout portant inscrit un troisième but, cette fois parfaitement valable. L'instant d'après, Ferrero doit s'y reprendre à deux fois pour s'opposer à une tête de Joseph, décidément dangereux. À la 75me minute, coup dur pour Marseille : Viaene est blessé à la suite d'un tackle excessif et de Knayer. Il est emporté du terrain et l'O.M. joue à dix pendant que du côté nancéien Santier blessé lui aussi tient désormais un rôle de figurant, après avoir été le meilleur hors de son équipe. À la 82me minute, nouveau coup de théâtre : Gassert, aux prises avec Escale s'écroule et reste inanimé. L'arbitre siffle penalty contre le gardien phocéen, et Merschel transforme le coup de pied de pénalité tandis que Gassert est soigné hors du terrain, qu'il réintègre quelques minutes plus tard. Mené 4 à 2, accablé par le sort, l'O.M. est certes battu sans avoir démérité, et après s'être courageusement battu jusqu'au bout, puisque 30 secondes avant la fin, Milazzo inscrit un troisième but, qui ne change rien à la défaite de son équipe, mais qui met un peu de baume sur le coeur des hommes de Robin. |