Résumé Le Provencal du 21 octobre 1963 |
Quatre buts corses au stade-vélodrome mais trois du Montpelliérain MARCIALIS Et voilà comment l'O.M. malgré JOSEPH et PERETTI S'est incliné à domicile (2-3) |
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Festival Corse, hier après-midi au stade vélodrome : 3 buts de Marcialis, 1 de Peretti sur les 5 marqués. À ce simple énoncé, on devinera de suite sans avoir assisté à la rencontre, que la véritable capitale métropolitaine de l'île de beauté n'était pas Marseille, mais Montpellier, en ce magnifique dimanche plus estival que le récent été. Donc l'O.M., de plus en plus "pôvre O.M.", vient de se faire battre, sur son terrain, par une équipe moyennement classée et de ce fait s'incruste dangereusement - pour sa réputation et pour ses finances - à la dernière place. Montpellier domine, Marseille égalise Pourtant, la partie avait débuté on ne peut mieux pour les Marseillais. Dès la 4me minute, Joseph, prenant sur Auber un avantage surtout athlétique, marquait le premier but pour son équipe. On buvait alors du petit lait dans le camp olympien. Mais assez rapidement, il fallut se rendre compte que le centre marseillais ne faisait pas de poids devant les demis et inters du Clapas. Sur l'impulsion, principalement, de Marcialis et des Calmette, les visiteurs maître du jeu et faisant courir agréablement la balle, prenez un net avantage. Deux fois Escale fut battu (par Calmette et Archimbeau) et deux fois l'arbitre annula les deux tentatives pour hors-jeu. Ouf ! Deux fois Archimbeau - que faisait donc la défense de l'O.M. ? - arriva seul devant Escale et rata. Re-ouf ! Marcialis, à son retour, fut stoppé, in extremis, par Escale. Ouf encore ! Mais les meilleures choses ayant une fin, Marcialis, dans un style très délié, égalisa d'abord, avant de donner un avantage mérité à son équipe. On n'en était là quand Peretti surpris acrobatiquement Mandaron et marqua le deuxième but de l'O.M., le quatrième depuis le début de la saison. L'O.M. domina, à son tour, Marcialis marque. En deuxième mi-temps, changement complet de décors. Devant un S.O. Montpellier devenu conservateur, l'O.M. se mit à dominer à outrance. Sans résultat, hélas pour ses supporters et les deux faits marquants de cette période furent une charge loyale mais violente de Boucher sur Archimbeau et une méchante ruade de N'Doumbe aux dépens de Pavon, ce qui fit un ailier boitillant de part et d'autre. On s'acheminait vers le match nul quand Joseph réussi à passer sur la droite. Dessons, très prudent, commis l'erreur de s'avancer loin sa cage, vers son noir adversaire. Ce dernier tenta le "lob", mais ne put qu'expédier la balle en camp. |
Sur la remise en jeu, les Montpelliérains attaquèrent sur la droite. Archimbeau, de son pied valide, passa à Durand, lequel dévia assez adroitement le ballon vers Marcialis... et ce fut le k.o. marseillais. On le voit, le sort de la rencontre se joue entre la fougue imprécise de Joseph et le flegme de Marcialis. Victoire donc de la technique sur la bonne volonté, ce qui n'est pas une surprise. L'O.M. pêcha par son centre Car, face à un adversaire point invincible, tant s'en faut, l'O.M. s'est battu lui-même. Le procès que l'on peut faire aux Marseillais est avant tout celui, non point de quelles individualités, mais d'une équipe. D'une équipe dont la dépense parut inorganisée le centre imprécis au possible et l'attaque courageuse autant que brouillonne. À notre avis, c'est principalement le centre qui se montra déficient, incapable qu'il était de garder la balle, d'orienter le jeu et même de s'imposer nettement dans les luttes homme contre hommes. Dogliani semblait absent. Pavon habile, astucieux, mais souvent dépassé, et Markiewicz peu à l'aise dans son rôle de demi offensif paraissant ne pas lui convenir. Tant et si bien que Milazzo pourtant en "rodage" fut encore le plus satisfaisant dans ce domaine. Quant au prix de consolation, nous les accorderons à Joseph, qui s'améliore au fil des matches, au combatif Peretti et à Boucher. Trois joueurs de classe Montpellier, dont la défense, à l'exception du seul Mesas, a pris un sérieux coup de vieux, nous présente cependant au moins trois footballeurs dignes de la Première division : Marcialis, grand homme du match, Calmette et, bien sûr N'Doumbé. Ce dernier apparemment claqué, n'en réussit pas moins en première mi-temps quelques actions de classe. On a aussi remarqué à Montpellier la solidité défensive du jeune Marc et la vivacité d'un autre jeune, Archimbeau. Quant à Durand, il manque encore de compétition. Maurice FABREGUETTES |
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MECONTENT APRES LA NOUVELLE DEFAITE DE L'O.M. Le président LUCIANI : "Pas assez d'énergie !" Le président Luciani était mécontent : "Nous avons titularisé trop vite des garçons qui ne sont pas en état de tenir leur place ! On peut avoir du talent, mais il faut le mériter sur le terrain ! Il convient tout d'abord de faire preuve d'énergie." M. Haond exclamait à son tour : "Il n'y avait que sept joueurs sur onze qui ont été convenables !" Milazzo soupirait : "Belle rentrée en vérité ! C'est une catastrophe ! J'aurais préféré ne pas faire mes débuts et qu'ils gagnent". Tassone, qui aurait reçu un coup au genou nous a dit : "Ce n'est pas possible de perdre un match comme ça". Pavon nous montra sa jambe zébrée de coups : "J'ai entendu un bruit qui a fait crac..." Le masseur Moreni nous confia en montrant le tibia de Pavon : "N'Doumbe aurait pu lui casser la jambe". Jean Robin baissait la tête en murmurant : "Le marquage a été trop large ! Nous n'avons pas les moyens de pratiquer l'offensive à outrance !" |
Favre : "Il nous fallait cette victoire Mesas constatait avec ironie : "Je ne suis pas une mascotte pour l'O.M. ! Néanmoins ce fut une rencontre dure." Durand remarquait : "En deuxième mi-temps c'était mieux pour moi." Aubert nous dit de son côté : 'L'an dernier nous avons été mal chanceux contre les Marseillais. Cette fois-ci nous avons eu beaucoup d'occasions. En 2me mi-temps nous nous sommes contentés de ne pas prendre de risques..." L'entraîneur Favre résumait la partie en ces termes : "On méritait un but de plus en première mi-temps. Il fallait que nous gagnions ce match. Nous avons besoin de nous rattraper de l'extérieur, car chez nous, nous ne sommes pas très brillants !" Le commissaire divisionnaire Trucchi, qui était en fonction à Montpellier, est venu féliciter les Somistes : "Je ne reconnais plus l'O.M. Je n'avais jamais vu Dogliani ! Il m'a déçu. |
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