OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 02 décembre 1963

Devant 12.000 spectateurs enfin satisfaits

Vainqueur de METZ (2-1)

l'O.M. méritait mieux

Pour la première fois depuis le début du championnat, les supporters marseillais, ils étaient environ 12.000, ont quitté le stade vélodrome satisfaits de leur équipe.

Pendant la victoire de l'O.M., fut contesté jusqu'au bout par les énergiques Messins, et il fallut un penalty pour que la rencontre ne se terminât pas sur un nouveau match nul.

Mais en toute chose compte la manière. Or, celle des joueurs marseillais, hier au stade vélodrome, à défaut d'avoir complètement convaincu le gardien messin Heinrich, était de celles qui plaisent indiscutablement à un public.

De plus, résultat de 2 à 1 reflète assez mal la physionomie d'une partie toute à l'avantage de l'O.M.

Première mi-temps :

l'O.M. se déchaîne

C'est surtout en première mi-temps que l'O.M. méritait mieux que son petit but d'avance, quand M. Becret renvoya les deux équipes aux vestiaires pour la pause citron.

Désireux on le devine sans peine, de s'imposer enfin sur leur terrain, les joueurs marseillais donnèrent impression de vouloir "bouffer du messin".

Toujours les premiers sur la balle, multipliant les offensives, il acculèrent l'adversaire sur son but.

Domination tellement nette, tellement évidente, que le gardien de l'O.M., Escale, durant ces 45 premières minutes, ne toucha le ballon que sur des passes de ses partenaires.

À l'opposé, "ça chauffait dur" devant la cave d'Heinrich. Dégagements en chandelle, en corner, en touche... toute la gamme y passa de la part des défenseurs messins.

Le haut fait, au double sens du terme, de cette période euphorie de l'O.M., fut, sur centre de Viaene, un impressionnant bond collectif de Keller, Joseph... et d'autant de Messins, au coin de la cage du petit Heinrich.

"On se serait cru, nous a confié M. Gascard à la mi-temps, sur un terrain anglais".

Les buts refusés

C'est sur l'un des multiples corners obtenus par l'O.M., tous tirés par Viaene, que Keller réussit, enfin, à percer en force le mur messin.

En deuxième mi-temps, avec l'appoint du vent, il est vrai, les joueurs du F..C. de Metz commencèrent à prouver que leur valeur n'était pas seulement défensive.

L'O.M. jouant ainsi sur un rythme moins élevé, la partie devint un peu plus équilibrée.

Sans doute les attaquants lorrains ne se comportèrent-t-il pas en foudre de guerre. Escale n'eut pas à se surpasser, mais Loefqvist et Sorensen, les deux danois de M. Herlory, n'en manquèrent-ils pas moins un but chacun. Buts refusés pour hors-jeu.

Il est bon d'ajouter que Keller se vit, à son tour, refuser un but pour des raisons extrêmement mystérieuses. Une main que personne ne vit, sauf l'arbitre de touche.

Un penalty peu discutable

Le temps passait, passait, l'O.M. ne menait toujours que par 1 à 0, ce qui ne manquait pas d'être dangereux, quant à la 86e minute, un penalty fut accordé aux Marseillais et transformés de pied de maître par Dogliani.

Mais cette fois, contrairement à ce qui s'était passé contre Grenoble, la faute commise sur Boucher, dans la surface de réparation, était assez peu contestable.

Alors que l'on espérait le dernier coup de sifflet de M. Becret, Muller sauva l'honneur de son équipe d'un tir d'assez près.

Le public, les dirigeants, l'entraîneur et les joueurs de l'O.M. n'eurent plus que quelques secondes à attendre pour libérer leur enthousiasme ou faire "ouf !"

Le stade qui n'est pas "maudit"

L'O.M., dont la victoire est indiscutable a joue hier en équipe ayant atteint condition physique optima.

Dans leur majorité, les joueurs marseillais ont manifesté une forme éclatante, une homogénéité et un esprit de corps encourageant.

On souhaite aussi qu'ils soient persuadés que le stade vélodrome n'est "un terrain maudit" que dans leur esprit.

Il est des légendes qu'il faut tuer dans l'oeuf.

Pour avoir vu jouer l'O.M., en déplacement, nous avons déjà écrit que cette équipe pouvait prétendre aux mêmes titres que tant d'autres, aux premiers rôles de ce championnat de Deuxième division.

Mais pour rattraper le retard déjà acquis (-1 au classement virtuel) il lui est indispensable de ne plus abandonner de points sur la pelouse du stade vélodrome.

Ce n'est tout de même pas impossible !

Tassone, Boucher, Keller, Viaene

Du bloc que formèrent hier les Marseillais, il est assez difficile d'extraire un joueur plutôt qu'un autre.

En partant de la défense, accordons une mention à l'énergique Tassone qui fit un de ses meilleurs matches de la saison, et au calme Boucher, bien que ce dernier ait concédé inutilement deux corners en voulant trop bien faire.

Moulon commit quelques erreurs de dégagement, tout en tenant bien son poste et Markiewicz paraît être sur le chemin de la forme.

En attaque, le N.1 revient à Keller et le N.2 à Viaene, qui jouera encore mur quand il comprendra que les critiques qui lui sont adressées le sont pour son bien.

Les autres joueurs marseillais n'ont pas, pour autant démérité.

Metz : "du jus" à revendre

Il ne faudra pas sous-estimer l'équipe du F.C. de Metz qui n'est pas encore éliminé de la course aux quatre premières places.

Outre le brillant arrière gauche Grimbert, elle possède dans ses rangs quelques joueurs tels Heinrich, Loefqvist, Husson, Helf... ne manque pas de qualités et de "jus".

L'arbitre, M. Becret, trahi il est vrai par ses deux arbitres de touche, ne s'applique pas assez à calmer les esprits.

Certaines de ses décisions, règlement en main défendable, parurent assez maladroites.

Maurice FABREGUETTES

   ------------------------

ROBIN :" 'La bétonite' quelle maladie !"

Dans les vestiaires, l'entraîneur Jean Robin a analysé le match en ces termes : "Il fut pénible, haché. En première mi-temps, les Messins ont tapé à tort et à travers. Ils ont bétonné de bout en bout mais nous les avons surpris en passant Milazzo sur le bétonneur. Dans l'ensemble, notre équipe a bien marché au point de vue collectif ! Mais quelle maladie, la bétonite...

Keller récriminait avec juste raison : "Quand j'ai marqué à la 64e minute, on ne sifflait contre moi une main. Je ne pouvais pas commettre une faute puisque j'étais réellement pris en sandwich !"

Boucher constatait : "J'ai été proprement fauché par Georges Zwunka ; je crois que le penalty était normal !"

J.P. Dogliani s'efforçait de conserver le sourire, malgré sa blessure : "Mon coude s'est déboîté une nouvelle fois mais Helf qui m'a marché dessus, ne me l'a pas fait exprès !"

Peretti soupirait : "Ce fut un choc sévère, très sévère. Il fallait aller à l'abordage..."

Viaene constatait : "Ce n'est pas facile de passer de Grimbert mais je crois que j'ai réussi à le faire souffrir".

Quant à Tassone, il nous montrait sa jambe droite, zébrée de coups. "Le numéro 11 des messins (c'est-à-dire Loefqvist) est un assassin. C'est lui qui a blessé tout le monde.

Favre : "Nous n'avons jamais été débordés"

Dans le camp messin, on éprouvait une certaine déception.

L'entraîneur Jacques Fabre nous a parlé avec beaucoup d'objectivité : "Quand Sorensen est parti tout seul et qu'on l'a sifflé hors-jeu, j'ai eu l'impression que Boucher le couvrait ! Nous nous sommes laissés emporter par la furia des Marseillais mais nos adversaires n'ont scoré que sur des phases de jeu arrêté : nous n'avons jamais été débordés. Enfin l'absence de Masucci et Bessonart nous ont handicapé".

Georges Zwunka constaté : "L'arbitre a été trop sévère en sifflant un penalty contre nous !"

Muller soulignait : "J'ai réduit la marque trop tard. Autrement, nous aurions pu obtenir le match nul car les Marseillais ont baissé en fin de partie !"

   ------------------------

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.