Résumé Le Provencal du 23 décembre 1963 |
O.M. - AIX tout en gris Un derby comme les autres Un but VIAENE, un but CASOLARI égale 1 à 1 |
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ENFIN un derby ! De l'énervement, du mauvais jeu, de l'anti-jeu, un arbitre ne sachant plus où donner du sifflet, dès "Allez l'O.M. !", faisant écho à quelques timides "Allez Aix !" et, pour conclure, le traditionnel match nul. Avec un rien d'imagination on se serait cru reporter quelques années en arrière dans les rivalités sudistes nous valaient plusieurs fois la saison, maintes rencontres du même genre. Disons tout de suite et sans fard que les supporters aixois nous ont déçu. Pas d'organisation, nul petit drapeau, aucune banderole... rien de cette chaleur collective accompagnant une équipe en déplacement. Un déplacement de 30 kilomètres tout au plus ! Il est vrai que le mauvais temps avait dû retenant nombre de candidats spectateurs. Aixois et Marseillais, devant leur poste de T.V. Un match nul assez logique Dans de pareilles conditions nous ne vîmes le meilleur Aix que pendant une dizaine de minutes. Les dix premières de la deuxième mi-temps, et le meilleur O.M. presque jamais. L'A.S Aix, privée de deux de ses bons savants, Sene et Pin, pêcha par excès de timidité en attaque, tandis que la défense se montrait contractée à l'extrême. L'O.M. ayant perdu Tassone (claquage) dès le début de la deuxième mi-temps, ne fut pas harmoniser son jeu, à partir du centre du terrain, comme il l'avait fait précédemment. Une raison essentielle à cette carence : l'effacement de Dogliani et la subite baisse de Dogliani sur la subite baisse de forme de Milazzo qui n'eut pas son rayonnement habituel. Tant et si bien que, compte tenu des chances inexploitées par les uns et par les autres, des tirs ratés ou des tirs qu'un hasard miraculeux empêcha de faire mouche, il semble que le match nul soit assez logique. Viaene marque, Casolari égalise Le début de la partie avait pourtant été assez bien nettement l'avantage de l'O.M. Pendant un bon quart d'heure on put croire à une facile victoire des Marseillais. Impression confirmée par le but de Viaene à la 16me minute. Un but plutôt inhabituel. Sur coup franc pour l'O.M. à la limite de la surface de réparation, Viaene trompa Nagy alors que ce dernier se préoccupait de faire dresser "le mur" devant sa cage. But tout à fait indiscutable, l'arbitre ayant dit au capitaine aixois Piazza que le coup franc pouvait être tiré sans attendre. Mais tout devait être remis en question quant à la 29e minute, Casolari d'un tir magistral de 18 mètres environ, trompait Escale. Les 5 minutes d'Aix Au début de la seconde mi-temps se situe la grande période aixoise. En moins de cinq minutes, Casolari, prenant la défense de l'O.M. de vitesse, tira de peu à côté : un tir du jeune Veran, faisant suite à une excellente attaque d'Aix, la meilleure du match, rebondit sur le poteau ; et un dernier tir de Casolari vint heurter la transversale. Ouf ! pour l'O.M. Mais par la suite les Marseillais reprenaient la direction du jeu et Keller (7me) et Joseph (30me) sur un centre de l'arrière Viaene repassé à l'attaque, eurent le but de la victoire au bout du pied. Faisons constater, pour la petite histoire, que la première mi-temps dura 48 minutes et la seconde 43. Compensation. |
L'homme du match : Casolari L'homme du match, pour des tas de raisons diverses fut Casolari. Le bouillon est enquiquinant - ô combien ! - avant-centre aixois marqua son non seulement un très joli but, mais encore donna un mal fou aux défenseurs de l'O.M. Ses multiples démêlés avec les arrières et demis marseillais soulevèrent les clameurs du public. Il est bien certain que Casolari - et c'est tout à son honneur - est un attaquant déroutant, hargneux et sachant parfaitement protéger sa balle. Il est non moins certain que ce jeune homme joue parfois à la limite de la régularité, ce qui a le don de provoquer l'ire de ses adversaires. Ceci dit, les coups qu'il reçut, de Moulon plus particulièrement, nous ont paru dépasser la mesure admise en pareil cas. Entre footballeurs syndiqués, on ne devrait jamais confondre virilité et méchanceté. Cassar, Plazza et Nagy Casolari mis à part, Aix n'a pas fait son match habituel, surtout sur le plan collectif, ou seul Plazza et Cassar mirent régulièrement de l'ordre. Verah, dont on connaît les qualités, ne se mit en valeur que très épisodiquement. Les deux ailiers remplaçants le plus utile aurait été Rossi. Les quatre arrières Planté, Richard, Gilles et Revelli n'ont pas fait preuve de leur autorité coutumière. Leur tendance au petit jeu précis ressembla trop souvent à de l'imprudence. Nagy, enfin, exception faite de sa distraction sur le but de Viaene, fut irréprochable. Viaene futur arrière ? Il reste peu de choses à dire de l'O.M., qui vient de perdre son huitième points sur son terrain. Escale n'a pas grand-chose à se reprocher. Le tir de Casolari, dans la lucarne, était difficilement arrêtable. En défense, ou Boucher et Markiewicz surent tirer leur épingle du jeu, Moulon eut le tort de s'énerver. Dogliani et Milazzo, répétons-le, furent inférieurs à leur réputation. En attaque, le meilleur a été Peretti, qui empoisonna constamment la défense aixoise. Keller n'eut que le tort de rater deux ou trois tirs apparemment faciles, faisant suite à des actions individuelles assez brillantes. Joseph fut Joseph, avec ses défauts et ses qualités. Quant à Viaene, il prouva à ceux qui pouvaient en douter qu'il finira, tôt ou tard, au poste d'arrière. Tassone, blessé ou plutôt claqué, s'est montré courageux, ce qui ne surprendra personne. |
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Le président LUCIANI : "Encore un point perdu..." Dans le camp marseillais, dirigeants et joueurs étaient soucieux. L'entraîneur Jean Robin soupirait : "Dans ces conditions on est obligé de jouer ! Les Aixois tapent n'importent où ! Ils sont irréguliers ! Nous devions prendre des rugbyman pour un tel match ! Le président Luciani constatait : "Les Aixois voulaient gagner, ils ne nous ont pas ménagés ! Voilà encore un point de perdu sur notre terrain !" Keller remarquait : "Pour franchir ce mur il aurait fallu un bulldozer ! L'arbitre s'est fichu de nous !" M. Haond disait : "Nous pouvons dire ce que nous voulons, il n'y a que le résultat qui compte !" Milazzo notait : "Finalement nous ne devons pas nous plaindre du résultat, l'arbitre les a favorisés !" Boucher répétait : "Nos adversaires ont joué au hand-ball ! En deuxième mi-temps les Aixois ont "bastonné" tant et plus ! Certains d'entre eux ne devraient pas être professionnels !" Le masseur Édouard Moreni nous annonça à son tour que Tassone avait été victime d'une élongation musculaire à la cuisse. HERCZEG : "Le nul c'est bien pour nous" Chez les Aixois, la satisfaction était générale. L'entraîneur Bela Herczeg, se montrait très flegmatique. "C'est bien pour nous d'avoir obtenu un point sur le terrain des Marseillais ! La victoire aurait pu sourire à l'un comme à l'autre camp." Richard déclarait à son tour : "Ce fut une partie très dure, très difficile". Plazza affirmait : "Les Marseillais n'ont as été très doux. Ils ne nous ont pas ménagés. C'est Joseph qui a mis le feu aux poudres en commençant à jouer dure !" Séné nous confia : "J'aurais bien aimé participer à ce choc ! Quelle empoignade ! Les deux équipes se sont livrées à fond." Casolari soupirait : "Je n'ai pas été ménagé. J'ai souvent été descendu alors que je trouvais en bonne position. Alain DELCROIX |
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