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Résumé Le Provencal

du 06 janvier 1964

Devant 13.000 spectateurs pas leurs yeux qui n'en crurent

Un point noir : Ignace WOGNIN

Dans la défense de l'O.M.

Et LIMOGES obtient un nul inespéré (3-3)

La fête continue, Vive Monsieur l'Oème !

Encore un point de perdu par les nouveaux "diables rouges" sur la pelouse du Stade Vélodrome.

Tout ayant été dit, depuis six mois que dure la plaisanterie : terrain "maudit", mauvais public, béton de l'adversaire, malchance persistante..., influence néfaste de l'arbitre, on voit mal quoi ajouter.

Par contre, nous n'hésiterons pas une seconde à retrancher le "mauvais public" de cette liste noire.

Un public apportant 5 millions 200 mille francs, mêmes anciens, doit être considéré comme excellent. Surtout par ceux qui passent à la caisse le 31 du mois.

Le très bon début de l'O.M.

Pourtant pendant les 83 premières minutes de la rencontre, O.M. avait joué parfaitement bien.

Bonne circulation de la balle, combinaisons offensives rapides autant que précises..., domination de l'adversaire dans tous les domaines et multiples occasions de but.

Tellement bien jouait l'O.M. devant une équipe limougeaude paraissant surclassée que l'on se prenait à penser :

"Ils (sous-entendez les Marseillais) vont nous gâcher le spectacle en "flanquant" une pile "retentissante" à cet infortuné F.C. de Limoges.

Nous en étions là de nos réflexions optimistes quand, en trois minutes, ces infortunés limougeauds, voués à la destruction, frappèrent deux fois par Mouilleron et Wognin.

Deux à zéro ! Le public n'en croyait pas ses yeux.

Un exploit de Wognin

On s'aperçut alors qu'il y avait un point noir dans la défense de l'O.M. Un point noir, nommé Wognin.

Le but de l'Ivoirien fut, en parenthèse, un chef-d'oeuvre de vitesse, de vivacité et d'adresse.

Sur une balle en profondeur de l'un de ses partenaires, ledit Wognin laissa sur place ses adversaires, tira au but violemment, et Escale ayant repoussé la balle, il réussit à reprendre pour marquer acrobatiquement sous un angle très ferme.

Chapeau !

Des huées, adressées aux joueurs marseillais, saluèrent cette fois.

La partie est relancée

Il ne fallut qu'une dizaine de minutes à l'O.M. pour rehausser la situation.

Un but en force, sur corner, signé Keller, et un deuxième, oeuvre de Milazzo.

Ce dernier fut précédé d'un exploit technique de Dogliani. Un amorti de la tête qui trompa Maurelet, suivi d'un centre ras de terre dirigé au millimètre vers le pied de Milazzo.

Re-chapeau !

La partie était relancée... et le versatile public d'encourager, de nouveau, de la voix et du geste, les siens.

Nous étions à la mi-temps, la cause paraissait déjà entendue.

Sans doute la défense de l'O.M. avait-elle donné des sueurs froides à ses supporters ; mais compte tenu de la faiblesse des arrières limougeauds et des bonnes dispositions de l'attaque marseillaise, on pouvait s'attendre à un succès.

Un penalty indiscutable

mais stupide

Ce succès attendu se fit attendre.

L'O.M. dominait, Limoges se défendait tant bien que mal, laissant le seul Wognin en pointe. Celui-ci curieusement marqué par Markiewicz dont la vitesse n'a jamais été le point fort, tandis que le rapide Moulon jouait l'interception avec un relatif bonheur.

"Enfin, tout cela est sans grande importance, ce Wognin est vraiment trop seul" se disait-on en voyant Dogliani transformer en but un penalty aussi indiscutable que stupide. Une main de Desrumeaux, ou plutôt un mauvais réflexe qui fit dire un peu plus tard à cet excellent garçon :

"Je devrais me couper les mains".

À Wognin le mot de la fin

Bon ! Un but acquis, même sur une faute grossière de l'adversaire, est toujours une excellente chose, surtout quand il est celui de la victoire.

On eut alors l'impression que tout le monde se contentait de ce maigre succès, cependant mérité : le public, adversaire fatigué d'avoir beaucoup couru et les joueurs de l'O.M., qui entreprirent de conserver la balle, comme au basket.

Fatale erreur !

C'était compté sans le fameux point noir dont nous parlions plus haut.

Et, à quelques minutes de la fin, l'impossible, l'incroyable devenait réalité.

Un bon de chat de Wognin "endormi" chipant la balle de la tête devant le pied de Moulon..., un sprint, un tir amorti et le but du 3 à 3.

Bonne rentrée de Bernard

Que dire de plus.

L'O.M. bon au milieu du terrain, l'entrée de Bernard a été remarquée, assez maladroites en attaque - que de buts ratés ! - a été trahi par sa défense.

Ne cherchons pas de responsables, mais 3 buts contre Limoges, au Stade Vélodrome, c'est quand même beaucoup !

Il nous a semblé que cette défense, dans son ensemble, avait péché par excès de confiance. Trop de passes courtes qui échouèrent dans les pieds des limougeauds. Moulon s'étant fait prendre, plus que ses camarades, à ce petit jeu.

Répétons-le : un défenseur se doit d'être sombre.

Nourredine : un fin joueur

Dans la sympathique équipe de Limoges, le milieu est d'assez loin a été Wognin. On s'étonne que ce joueur, pourtant archi-connu, n'ait pas fait l'objet de l'un de ses nombreux transferts de la mi-saison.

Avec le précieux Ivoirien, on a noté Nourredine (le numéro 9), excellent dribbleur autant que fin joueur ; Mouilleron, Lafon, Richard pour sa vitesse un peu brouillonne... et, aussi le tout petit arrière Medbehi.

Arbitrage sans reprocha de M. Barde.

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Le président Luciani :

"Il faudra remanier l'équipe !"

Dans le camp marseillais, les visages étaient soucieux. Le président Luciani nous a déclaré avec fermeté : "Encore une fois nous somme déçus. C'est le neuvième points que nous perdons bêtement ! Certains joueurs n'ont pas eu un rendement normal ! Dans ces conditions nous apporterons les remaniements qui s'imposent !"

L'entraîneur Jean Robin nous a dit avec amertume : "Nous avons joué comme des pieds. Nous avons rattrapé des erreurs, mais combien de bêtise !"

Boucher soupirait : "Il n'y a pas moyen que nous fassions une bonne prestation à Marseille !"

Le masseur Édouard Moreni analysait le bilan de ce match : "Viaene souffre d'une petite entorse à la cheville. Keller, traîne une vieille contracture à la cuisse".

Keller faisait remarquer : "Il faudrait que je puisse me reposer pour guérir. Cette semaine j'avais la grippe, j'ai dû prendre des remèdes. Enfin malgré tout, je crois que je ne suis pas trop mal débrouillé !

BONDEL : "Nous avions gagné en 1re mi-temps"

L'entraîneur Blondel nous a dit gentiment : "Nous avions gagné en première mi-temps! Nous avons commis des fautes de défense incroyables en seconde mi-temps !

Le gardien Ferri a constaté avec clairvoyance : "On a fait un cadeau aux Marseillais avec un penalty inconcevable ! En définitive nous revenons de loin. Les Marseillais jouent mieux que nous. Ils ont encore un peu de style de la première division".

Mouilleron déclarait de son côté : "Les Marseillais jouent trop le hors-jeu ! Ils ont fait de lourdes erreurs de défense."

Tholon remarquait : "Le penalty était normal ! J'ai eu un réflexe idiot qui ne s'imposait pas".

Desremeaux a constaté avec dé-plaisir : "Depuis quelque temps ne terminons jamais un match à onze ! C'est réellement déplaisant !"

Ailier gauche Meinie, qui avait été touché à la gorge, avait de la difficulté à avaler . Il a été examiné par l'arbitre M. Bardes qui est aussi médecin et l'a rassuré.

Alain DELCROIX

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