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Résumé Le Provencal

du 03 février 1964

L'O.M. accélère après la pause

Et l'emporte sans discussion à CANNES (1-0)

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

CANNES - Il semble bien que l'O.M. se soit engagé sur la bonne voie... Après avoir écarté, dimanche dernier, l'assaut du Havre, son proche rival, il a su hier éviter un fort dangereux écueil.

À Cannes, sous l'ardent soleil (presque estival) des Hespérides, son succès fut celui du métier et de la classe sur l'enthousiasme un peu brouillon.

Nous n'avons certes pas assisté à un grand match, mais à une rencontre ardemment disputée par deux équipes également désireuses de vaincre, pour des raisons différentes.

On peut dire que les meilleurs ont gagné, puisque les Cannois pourtant très agressifs, ont nettement accusé le coup lorsque leur adversaire, au début de la seconde mi-temps, donnèrent un coup d'accélérateur décisif. Auparavant, O.M. avait inspiré, et à juste titre certaines craintes à ses nombreux supporters.

Tout au long de la première mi-temps, son attaque s'était avérée incapable d'inquiéter l'excellent Simeoni autrement que par de lointains essais de Dogliani. Mais pas le moindre mouvement d'envergure.

Il faut en trouver la raison dans la prudence excessive dont faisait preuve consciemment ou non, l'ensemble de l'équipe marseillaise. Milazzo, hésitant à s'éloigner de sa défense, toutes les actions offensives semblaient se dérouler sous le signe d'une certaine retenue, au plutôt d'une retenue certaine.

Celles des Cannois ne manquaient pas de tranchant mais il est bien certain que Yansane et Laugier, notamment, ne trouvaient pas chez Moyano les concours qu'ils trouvent d'ordinaire auprès de leur entraîneur Muro. Donc, de part et d'autre, on en resta aux velléités. Longtemps.

Après la pause, les Marseillais, sans aucun doute chapitrés par Jean Robin, appuyèrent beaucoup plus leurs actions et l'on vit notamment Joseph sortir de sa coquille. Le jeune Africain eut tout d'abord le but au bout du pied lorsque Simeoni, dans une parade désespérée, ne put que dévier vers lui un tir de Peretti.

Puis Joseph enleva trop sa balle. Imiter quelques minutes plus tard par "Fanfan" Milazzo servi tout près du but par Joseph.

À ce moment-là, les Marseillais pouvaient craindre que les occasions perdues ne se retrouvent pas... Mais après avoir raté le plus facile, ils allaient réussir le plus difficile, grâce à une reprise de volée acrobatique et victorieuse de Jean-Pierre Dogliani, marquée du sceau de la classe.

Après cette période de grande intensité, l'on vit revenir les Cannois à la surface, qui tentèrent de refaire le terrain perdu. Ils ne purent y parvenir, se heurtant à Escale, éblouissant et bien inspiré, les rares fois où Boucher, grand animateur de la défense, et le surprenant Sejnera, rois du tackle et de l'interception, leur permettaient d'arriver en bonne position.

Ajoutons à cela que la plus grande maturité des Marseillais leur assurait généralement la possession de la balle et l'on comprendra mieux qu'il soit reparti avec les deux points de la victoire.

À travers ces lignes, en aura trouvé quels furent les plus valables artisans de ce succès... Il faut ajouter que Bernard et Milazzo donnèrent à l'équipe sa stabilité habituelle au milieu du terrain, que, Tassone fut très satisfaisant, que Joseph apparut sous un bon jour après la pause et que les handicapés "Moulon, Peretti et Viaene" furent extrêmement courageux et utiles.

Chez les Cannois, le gardien Simeoni, n'eut rien à se reprocher derrière une défense qui ne nous impressionna par. Casties l'ancien girondin, dont le jeu absent apparent à celui de Milazzo, fut l'élément moteur de son équipe avec l'excellent Robert Laugier et notre vieille connaissance Abdou Yansane.

Gérard Moresco fut malheureux sur ses tirs, quant à l'Argentin Moyano, il ne se signala guère que par des crocs-en-jambe exécutés il est vrai avec maestria.

Nous sommes par honnêteté, contraint d'écrire que M. Barberan ne doit pas être un farouche porteur de l'O.M. qui, dans l'euphorie de la victoire, ne s'en souviendra pas longtemps.

 

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GRACE A UN EXPLOIT

DE J.P. DOGLIANI...

CANNES - Simeoni (1), Esteve (2), Moscadelli (3), Mistre (4), Mori (5), Casties (6), Gasparini (7), Yansane (8), Moyano (9), Laugier (10), Moresco (11).

O.M. : Escale (1), Tassone (2), Boucher (3), Sejnera (4), Moulon (5), Milazzo (6), Viaene (7), Bernard (8), Peretti (9), Dogliani (10), Joseph (11).

L'arbitre M. Barberan.

Cannes joue le soleil dans les yeux.

5me minute : sur attaque de Moyano, et contres de Milazzo, puis Sejnera, la balle semble toucher la main de ce dernier. Joueurs et public cannois réclame, en vain, un penalty.

8me minute : première tentative pour Dogliani, Simeoni arrête facilement.

9me minute : Très bonne ouverture de Dogliani vers Joseph. Simeoni sort et contrôle la balle.

10me minute : coup franc direct de Moresco. Très dur. Escale plonge et détourne. Plonge à nouveau devant Yansane. Finalement Boucher met en corner. Sur le coup de coin, c'est Joseph qui dégage.

13me minute : Bon tir de Dogliani : 50 cms à côté.

14me minute : Sur départ et centre de Bernard : excellente interception de Simeoni.

17me minute : Moresco reprend de la tête un centre de Yansane et place la balle au-dessus.

27me minute : Boucher, dispute la balle à Gasparini, le faucha. Yansane survient et place un bon tir que Escale arrête nettement en plongeant.

29me minute : Sur ouverture de Moresco, la défense marseillaise met Gasparini en nette position de hors-jeu. Ce n'est pas l'avis du juge de touche. Heureusement la sortie d'Escale et décisive.

35me minute : Coup franc direct et brossé de Casties. Au-dessus.

37me minute : Très bon tir de Yansane. Parade impeccable de Escale.

42me minute : Mauvais moment pour l'O.M. à la suite d'une grosse erreur de jugement d'un juge de touche. En effet le "perturbateur" Yansane et la balle était nettement sortis du terrain.

44me minute : Peretti se lance avec fougue sur une déviation de Dogliani et rate la balle d'un cheveu.

À la mi-temps

Cannes : 0 - O.M. 0

46me minute : Le public réclame un penalty contre Moulon.

47me minute : Bon tir de Yansane. Escale bien inspirée, dévie en corner.

48me minute : Faute de Tassone sur Moyano. Moresco enlève trop son coup franc.

Balle de match ?

57me minute : la première véritable occasion du match. Bernard lance Peretti qui, du bout du pied, dévie la balle en coin.

Remarquable parade de Simeoni qui, malheureusement pour lui, la détourne dans les pieds de Joseph. Ce dernier, seul la met, en force, nettement au-dessus.

Bis !

60me minute : A la suite d'un centre en retrait de Joseph, Milazzo tire une première fois sur Simeoni et, récupérant la balle, une seconde fois au-dessus. Ceci de près, mais, comme disent les "aficionados" entre les cornes du tout.

65me minute : Sur centre de Joseph, Viaene "caresse" la balle en direction de Simeoni.

Dogliani marque !

76me minute : Ce que Joseph et Milazzo avaient manqué, Dogliani allait le réussir dans des conditions bien plus difficiles.

Sur centre de Viaene, il plaça une reprise de volée acrobatique, la balle rebondissant sur le sol avant d'aller, rabattue violemment, se loger sous la transversale. Un exploit technique.

75me minute : Alors que Viaene boitille à l'aile droite, Escale dévie en corner un bon tir de Laugier. Sur le corner, tête de Laugier au-dessus.

80me minute : Sur départ de Yansane, tackle extraordinaire de Sejnera.

82me minute : Rush très volontaire de Moresco. Admirable envol de Escale.

85me minute : Joseph, serré de près, ne peut que passer littéralement la balle à Simeoni.

87me minute : Les Cannois tirent leur dernière cartouche. La balle va de Moresco à Gasparini, puis à Moyano. Escale se précipite et l'Argentin, de près, tire au-dessus...

 

 

Jean ROBIN : "Bravo Escale !

"Enfin tu te décides à sortir" disais Jean Robin à son gardien Escale. Aujourd'hui en allant au devant de la balle, tu nous as permis de gagner le match."

Un peu éberlué, Escale pensait plutôt que les dernières minutes avaient été longues et ne se privaient pas de dire.

"Nous avons sans doute joué un peu trop prudemment en première mi-temps... reprenait l'entraîneur. Mais à la pause nous avons rectifié le tir et joué de façon beaucoup plus offensive. Cela nous a réussi."

Milazzo, lui, se félicitait d'avoir en seconde mi-temps, sacrifié à l'attaque, Dogliani, victime de plusieurs fauchages, estimait que les Cannois avaient fait le match de leur vie.

Le président Luciani, lui, nous avouait avoir beaucoup appréhendé cette rencontre, dont le résultat le satisfait pleinement. D'autant plus que certains porteurs de transistors avançaient le succès de Besançon à Sochaux. On sait qu'il n'en était rien malheureusement pour l'O.M.

LD

 

 

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