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Résumé Le Provencal

du 06 avril 1964

VIAENE (3 buts), prouva à TOULON

que dominer n'est pas gagner

VICTOIRE DE L'O.M. : 3 à 1

On ne s'est pas ennuyé, hier après-midi, au stade vélodrome. Surtout en première mi-temps, les deux adversaires nous offrirent une bonne rencontre de Deuxième division.

Une rencontrée très ouverte, faite d'attaques et de contre-attaques rondement menées et longtemps indécise.

Le résultat de 3 à 1 pourrait faire croire à ceux qui n'étaient pas au stade vélodrome, que l'O.M. l'emporta facilement, remplissant une simple formalité dans sa marche vers la Première division.

Ce serait une erreur assez grossière, le Sporting de Toulon, jouant à merveille son rôle de "challenger", ayant poussé l'O.M. dans ses derniers retranchements.

Quand l'O.M. prit un avantage décisif (86me minute), ce troisième but de Viaene était celui de l'équipe largement dominée marquant sur contre-attaque, son adversaire s'étant découvert pour essayer d'égaliser.

En pareil cas, c'est assez classique ; l'équipe menée au tableau d'affichage se porte, parfois inconsidérément à l'attaque, ce qui se traduit de deux façons très différentes : l'égalisation ou un but supplémentaire, suivant la chance du jour.

Hier, le S.C. Toulon a été pris à ce piège, mais on peut dire que l'O.M. n'a fait figure de vainqueur indiscutable qu'à quelques minutes de la fin.

Le "coup du chapeau"

de Viaene

Marquer des buts étant la chose la plus difficile la seule décisive, en football, Viaene, auteur "du coup du chapeau" aura été l'homme de cette rencontre.

À la 16me minute, alors que Toulon avait marqué un but refusé pour pied en avant de Megiolaro, à la suite d'un tir sur la transversale de C. Oliver, et qu'Aparicio n'avait pas encore touché le ballon, Viaene marqua son premier but.

Coup franc, pour croc-en-jambe de Pompilius, sur le même Viaene, à la limite de la surface de réparation, sous un angle très ferme.

Viaene le tira à la perfection, avec effet... et Aparicio, pas très brillant en cette circonstance, ne put contrôler le ballon.

Deuxième but de Viaene (57me) : le ballon bondit et rebondit dans la surface de réparation de Toulon, et l'ailier droit de l'O.M., au nez et à la barbe des défenseurs adverses, marque d'un retourné acrobatique. Pauvre Aparicio qui aurait dû sortir et prendre la balle !

Troisième but de Viaene (86me) : Peretti sert Dogliani qui lance habilement son ailier droit jouant en position d'avant-centre.

Et c'est le débordement classique, terminé cette fois par un tir imparable.

Une histoire de penalty

La première mi-temps avait été surtout illustrée par une histoire de penalty.

L'O.M. donc menée par 1 à 0 quand (30me) Simian réussit à passer sur la droite et à centrer. Il en résulta un cafouillage et une chute de Favre, le jeune ailier gauche de Toulon.

Penalty, décréta M. Mouton. Un penalty qui, malgré de nombreuses discussions et les huées du public, fut transformé en but, de pied de maître par C. Oliver.

Il avait-il penalty ou pas ? De notre place, rien n'est moins aisé que de trancher ce cas épineux.

La rencontre terminée, nous avons demandé à cet excellent garçon et Sejnera ce qu'il en pensait, lui qui était l'auteur présumé de la faute.

Il nous répondit en toute franchise :

"Il n'y avait peut-être pas penalty, mais j'ai bien commis une faute sur Favre".

Enfin penalty ou pas, M. Mouton fit jouer ce qu'on appelle la loi des compensations en n'accordant pas à Toulon, juste avant la mi-temps un penalty assez peu discutable celui-là, pour placage aux jambes de Megiolaro par Escale.

Sejnera en vedette

On voit donc que ce précieux succès de l'O.M. n'a pas été acquis sans mal.

Le principal mérite de cette équipe olympienne, qui plia mais ne remplit jamais, et de s'être battue de bout en bout.

C'est l'opinion de Jean Robin, elle nous paraît bonne.

Contre une équipe de Toulon ayant justifié tout le bien que l'on pensait d'elle, l'O.M. le plus souvent dominé, incapable d'imposer franchement son jeu, lutta sur tous les fronts avec une louable énergie.

Si Viaene fut le précieux finisseur de l'équipe, la volonté olympienne ne saurait être mieux incarnée que par cet étonnant petit Sejnera, meilleur "stoppeur" et relanceur d'attaque du jour.

Escale, bien plus à l'ouvrage qu'Aparicio, arrêta quelques balles très dures, ne commettant, au surplus plus aucune faute.

Bon match également de Tassone et de Moulon.

En attaque, les actions de classe sont à porter à l'actif de Bernard et de Dogliani, ce qui ne surprendra personne.

Peretti, actif, décidé, mais isolé au centre, et Milazzo, encore pas complètement guéri, surent se rendre utile.

Bordere, à la place la plus ingrate de son équipe, se battit comme un lion ; tandis que Leonetti, s'il n'eut pas toujours le dessus sur Simian, se montra bon dans la partie offensive de son rôle.

Simian : un réel espoir

Ce qui manque le plus haut S.C. de Toulon et le sang-froid offensif.

La manoeuvre souvent bonne, mais la conclusion laisse à désirer. Péché de jeunesse.

Il est certain que cette sympathique équipe, avec un meilleur gardien et des avants de pointe moins "fou-fous", aurait pu causer une des surprises du jour.

Cela dit, si Simian est bien un espoir du football français à son poste, Megiolaro est pétri de qualités et les anciens Oliver, Robinet, Laffont, Borowski et Pompilius n'ont pas grand-chose à se reprocher.

L'arbitre, M. Mouton, il est vrai desservi par des auxiliaires à la vue basse, ne domina pas le sujet.

Maurice FABREGUETTES

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VIAENE : "Mon premier hat-trick !"

Visages rassérénés dans le camp olympien. L'entraîneur Jean Robin demeurait flegmatique... "Tout va bien, nous avons remporté un match difficile !"

Viaene été radieux : "C'est la première fois que je marque trois buts en championnat, vous pensez si cela ne fait plaisir !"

Moulon constatait très simplement : "Ce fut une rencontre fatigante, mais nous avons été récompensés".

Milazzo remarquait : "La victoire est bien dessinée en seconde mi-temps. On peut dire que les Toulonnais n'ont pas joué pour nous laisser gagner !"

Henri Leonetti s'exclamait : "On aurait dit la Coupe de France".

Bernard nous fit remarquer : "J'ai mal aux adducteurs, mais quelle empoignade !"

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Mirouze : "Le score est trop lourd"

Dans le camp toulonnais, le silence était de rigueur.

L'entraîneur Mirouze, arborait un sourire forcé : "Nous n'avons pas été gâtés. Nous ne méritions pas de perdre par trois buts à un ! C'est trop lourd ".

Célestin Oliver soupirait : "C'est dur un tel score. Mais quand nous avions pris le 3e but c'était déjà fini".

Pompilius nous dit avec une certaine amertume : "J'ai cru que Viaene était hors-jeu lorsqu'il a réussi le 3e but".

Vicot constatait d'un ton philosophe : "Evidemment cela ne changera rien au score final mais 2 à 1, c'était plus honorable que 3 à 1 !"

Borowski ajoutait : "Nous avions bien démarré, puis en deuxième mi-temps, Viaene nous a estoqué tout seul..."

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