Résumé Le Provencal du 28 septembre 1964 |
L'histoire d'un match où l'OM eut plusieurs occasions de marquer (De notre correspondant Marcel SERRES-SUBE) |
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PARIS - L'après-midi est estivale à Saint-Ouen pour la rencontre Red-Star - O.M. Près de 9.000 personnes (8.777 spectateurs pour une recette de 32.364,10 F), sont venues voir jouer avant tous les leaders du championnat et - accessoirement - l'O.M. Et pourtant, ne craignant pas de manier le paradoxe, c'est l'Olympique de Marseille qui, à la mi-temps, avait eu le plus occasion, en même temps que la formation provençale jouait un meilleur football que le Red-Star. Un soupçon de réussite un peu plus de maturité chez ses jeunes avants et Marseille menait par trois buts à deux. Mais revenons aux faits de ce match nul (0-0). D'entrée l'O.M. est dangereux. Après avoir donne le coup d'envoi les Marseillais se ruent immédiatement à l'attaque et dès la 60e seconde Guidi bien lancé par Markiewicz est à un doigt de marquer. Seule une sortie désespérée du gardien Guissepin écarte ce grand danger. Puis c'est Markiewicz, lui-même, qui tente sa chance de loin. Moins de six minutes plus tard, Baulu engouffre dans un espace libre glisse le ballon à Markiewicz qui le donne à Guidi. L'avant-centre marseillais tire avec puissance mais légèrement à côté des buts adverses. Seule entracte en faveur de l'O.M., en ce début de partie, le Red-Star obtient un corner à la 9e minute. Baulu au-dessus Les Marseillais insistent dans leurs intentions offensives et Baulu tire un ballon passant à quelques centimètres de la barre transversale. Ce n'est qu'à la 11e minute que le Red-Star par l'intermédiaire de l'ailier gauche Moy déclenche un scot vers Escale. Ce même Escale doit sortir de ses buts une minute plus tard pour enrayer une offensive d'Oriet. La réplique marseillaise échoit à Bordere et le premier quart d'heure s'achève à l'avantage de Marseille qui va continuer à bousculer les leaders visiblement étonnés du comportement des Provençaux. Une infiltration au centre de Baulu se termine par un tir de l'ailier droit que Guissepin qui repousse sans pouvoir l'arrêter. Incidents et... tirs A la 20e minute un shoot du demi de Novarro est dévié en corner par Escale. Puis un incident oppose avant-centre du Red Star Grochuski au demi-centre marseillais Lopez. On se bouscule un peu, Segnera intervient en médiateur. Les Parisiens se vengent en "descendant" Hodoul. Deux corners sont alternativement concédés par l'O.M., puis par le Red Star. À la 32e minute, voilà la deuxième occasion de marquer pour les Marseillais. Un tir sensationnel de Baulu - qui avait reçu le ballon de Pucci - est émis difficultueusement en corner par Guissepin. Troisième occasion pour l'O.M. Guidi est ensuite abattu dans la surface de réparation sans action aucune pour Simon le fautif. Puis l'arrière Poirier, peu sur, met lui-même ses buts en péril. |
Et voilà la troisième occasion de marquer pour l'O.M. La 40e minute est entamée lorsque Baulu (encore lui) sème l'affolement dans la défense. Baulu déclenche un tir dans sa foulée. Guissepin repousse ce "boulet". Pucci bien placé, reprend le ballon et trop pressé d'aboutir manque les buts parisiens vides de défenseur. Deux minutes plus tard ce sont les buts marseillais qui sont sérieusement menacés à la suite d'un corner Pucci, replié, veut dégager son camp, le ballon dévié par le pied de l'arrière Jecker est renvoyé par le poteau droit alors qu'Escale semblait battu. Une seconde mi-temps assez confuse La seconde mi-temps sera plus confuse. Nous en parlerons de façon beaucoup plus lapidaire. Disons d'abord que Pucci commença cette deuxième période du jeu au poste d'avant-centre permutant avec Guidi. Baulu rageur et décidé mène de nombreux raids en camp adverse. C'est pourtant Grochulski qui sera le plus dangereux à la 51e minute stoppé à l'ultime seconde par Lopez. Encore Baulu 56e minute : après avoir dribblé deux adversaires, Baulu termine par un centre parfait. Pucci manque cette nouvelle occasion. 58e minute : Moy est touché et transporté sur la touche. L'O.M. concède ensuite deux corners. 66e minute : le Red-Star manqua à son tour une très belle occasion de marquer. Grochulski et Dalla Ciecca bien placés regardent passer un ballon propulsé par Taillepierre. 70e minute : tête de Taillepierre arrêté par Escale. Geridi marque 72e minute : Guidi lancé par Bordere marque un but annulé pour un hors-jeu discuté. 75e minute : corner contre le Red-Star qui menace davantage O.M. qu'en première mi-temps. 78e minute : contre-attaque menée par Tassone, puis Baulu ne peut exploiter l'ouverture. 85e et 86e minute : corner pour l'O.M. 87e minute : tir de Guidi. 88e minute : arrêt de l'Escale. Hodoul, victime de crampes s'écroule sur le terrain. C'est le dernier incident notable de ce match qui se termine par le score nul et négative de 0 à 0. Les spectateurs sifflent la sortie du Red-Star et applaudissent celle de O.M. Le paradoxe du sport a joué. |
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L'OM a failli "tomber" le RED STAR (0-0) (De notre envoyé spécial Louis DUPIC) |
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PARIS (A.C.P.) - Le Red Star n'a point joué en leader. L'O.M. n'a pas joué en "lanterne rouge". Telle est la principe morale de la petite histoire que nous avons à vous raconter aujourd'hui. Nous supposons que les joueurs du Red Star ont opéré un ton au-dessous de leur valeur réelle. Sans cela, nous vous demanderions comment l'équipe audonienne en rien supérieur à celle de sa saison dernière, a pu s'attribuer la première place du championnat. L'O.M. lui joua son meilleur match de la saison. Les équipes de football en de ces mystères. L'O.M. avait peiné face à Boulogne qui n'est pas supérieur au Red Star, sans avoir reçu le moindre renfort. On ne peut, en effet considéré Hodoul et Pucci comme des joueurs confirmés. Son comportement fut radicalement différent. La défense incertaine, qui n'avait pu stopper Schultz ou Raspotnik huit jours avant, ne commit aucune faute. Elle avait pourtant à contenir Taillepierre, Groschulski, Dalla Cieca et Moy, qui ne sont pas les premiers venus. Mais Albert Sejnera, revenu à sa meilleure place, bien soutenu par un excellent Lopez, livra un furieux combat au buteur patenté qu'est Groschulski. Tassone mit Moy dans sa poche et le jeune Julien, très faible au milieu de terrain contre Boulogne, fit un très bonne partie au poste d'arrière gauche, qu'il tenait d'ailleurs la saison dernière à Gardanne. Markiewicz qui avait souvent déçu dans le passé à cette place fit un match sans reproche aux côtés d'un Bordere très actif et bien plus précis qu'à l'ordinaire et du fin Hodoul, encore un peu tendre, mais au jeu plein de promesses. Enfin Baulu, encouragé follement par le public, fut le meilleur attaquant sur le terrain et l'élément le plus spectaculaire de la rencontre. Il est dommage qui n'ait pas été mieux soutenu dans ses actions par Guidi et Pucci qui étaient, il est vrai, marqué par Simon et Jecker, les meilleurs joueurs parisiens. |
A eux deux ils eurent trois buts au bout du pied. Une réussite de leur part aurait logiquement concrétisé la magnifique tenue d'ensemble d'un O.M. que beaucoup, dans nous-mêmes, voyaient aller à Saint-Ouen comme à l'abattoir. À la pause, tous les gens du métier étaient d'accord pour estimer que l'O.M. méritait de mener à la marque, ses occasions de buts ayant été plus nettes que celles du Red Star. Après, ce fut un peu moins bon, les jeunes Marseillais ayant nettement marqué le coup... C'est alors que Escale, déjà remarquable en première mi-temps, préserva le match nul grâce à une production parfaite. Il est certain que le doux Jean-Paul, déjà remarqué ici la saison dernière, passe maintenant à Paris pour l'un des bons gardiens français, et cette réputation n'est pas usurpée. En face de lui, Guissepin passa pour un débutant peu doué. Poirier fut archi-dominé par Baulu qui ne savait plus comment prendre, et presque ridicule. Jecker, Simon et Manzann furent les meilleurs joueurs parisiens, tandis que Oriol et Navarro se montraient inférieurs à leurs vis-à-vis. Des attaquants parisiens nous avons déjà parlé, ils furent dévorés par les défenseurs marseillais. Répétons-le, il nous est im- Répétons-le, il nous est impossible de dire comment l'O.M. a pu se métamorphoser en huit jours. S'il continue dans cette voie, on regrettera que Baulu le vif-argent n'ait pas à ses côtés en attaque deux partenaires qui fassent le poids. Et, parodiant la formule familière, nous dirons en conclusion : dans le fond il n'y a que le premier point qui coûte... |
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Mario Zatelli : "C'est bien les petits" |
Mario Zatelli, qui a passé de bien tristes moments depuis le début du championnat rayonnait d'une joie très compréhensible. "Ils étaient 9.000, venus applaudir ce Red-Star qui devait nous dévorer. "Eh ! Bien, ils ont vu l'O.M... et se retournant vers ses hommes : "C'est bien, les petits, aujourd'hui, vous avez montré quelque chose. Ah ! si seulement vous m'aviez marqué un but"... |