Résumé Le Provencal

du 05 octobre 1964

Un O.M. - MONTPELLIER ne rappelant en rien

Rarement avions-nous vu, sous l'étiquette professionnelle, une rencontre ou le métier des joueurs des deux camps apparut aussi peu.

Pourtant étions-nous pleins d'indulgence pour ces aimables jeunes gens qui représentent Marseille et pour cette équipe du S.O. Montpellier si vivante et si plaisante à voir jouer, il n'y a pas si longtemps...

Plus grande aura été notre déception !

L'O.M. a marqué son deuxième but et prit son deuxième point de la saison, le S.O.M. vient de gagner un point précieux en déplacement, c'est à peu près tout ce que l'on puisse écrire sans être désagréable pour les uns et pour les autres.

A deux pas de la Foire-exposition, on ne pouvait souhaiter plus piteuse exposition des faiblesses des deux équipes dont le glorieux passé ne méritait pas une telle chute.

L'O.M., si brillant paraît-il, à Paris, est retombé devant son fidèle public, au-dessous du niveau de la mer.

Sans doute à Saint-Ouen, où ils n'avaient rien à prouver, ses jeunes et ses demi-vieux ont-ils joué en complète décontraction.

Au stade vélodrome, le problème était différent. Contre un adversaire forcément prudent, c'est à ceux qu'incombait le devoir de faire le jeu.

Ils n'en montrèrent - croyez bien que nous le déplorons ! - absolument incapables.

Ce qui n'explique tout de même pas autant de loupés de, de passes à adversaire, d'erreurs de placement... et ce manque du plus élémentaire sang-froid qui empêche de traduire en buts les cinq ou six occasions de conclure généralement fourni par la défense montpelliéraine.

À tous les échelons de l'équipe, exception faite d'Escale très peu sollicitée, ce fut le fiasco presque complet.

Même Baulu qui se perdit dans des dribbles inextricables !

On croit deviner que Pucci et Hodoul ont de la casse en puissance... mais hier il fallait une loupe pour s'en apercevoir.

Le S.O. Montpellier parait un tout petit peu supérieur à son rival d'hier, sans atteindre pour autant les sommets.

Sa vieille défense se complique souvent inutilement la vie alors qu'elle fut rarement prise en défaut.

Au centre du terrain, Couronne et Calmette jouèrent nettement au-dessus de leur valeur.

Archimbeau réussit l'exploit de la partie d'un tir irrésistible de 25 mètres ; Durand blessé aux chevilles, fit quelques bonnes choses, le meilleur dans l'ensemble semble être Senglat.

Une bonne excuse : le rude Mandaron pivot de l'équipe, fut pris d'un malaise subit en seconde mi-temps, laissant ses partenaires terminés à 10.

La rencontre terminée, on ne savait pas encore quelle était la cause exacte de ce malaise. Coup de soleil peut-être, mais rien n'est moins sûr...

Pour la petite histoire, disons que le but de Montpellier fut marqué par Archimbeau (30me mn) d'un remarquable tir du gauche.

L'O.M. égalisa à la 76me mn grâce à Hodoul qui, au centre d'un cafouillage, reprit une passe de Baulu donner sur coup franc.

Lequel coup franc avait été accordé pour le plus grand régulier des coups d'épaule (de Moska sur Baulu) que nous ayons vus sur un stade depuis trente ans au moins.

Maurice FABREGUETTES

O.M. deuxième but

...et deuxième point...

O.M. : 1 - Montpellier : 1

Il fut ouvert par les visiteurs à la 28e minute. Une magnifique ouverture à ras de terre de Couronne dans l'axe du terrain. Un départ de Archimbeau qui marqua d'un tir splendide d'une vingtaine de mètres. Un but remarquable. L'O.M. égalisa la 75e minute.

Baulu bénéficia d'un coup franc en dehors de la surface, sur la droite. Il le donna à ras de terre à Hodoul profita du cafouillage qui s'ensuivit pour marquer de près.

Les faits marquants

Il n'y eut guère, mais citerons cependant : un coup de tête de Durand sur corner de Archimbeau (5e). Un tir de Baulu lâché par Dessons (8e). Sur centre de Pucci, Barellas, seul au point de penalty, tire sur le poteau (28e). Sejnera est à deux doigts de marquer contre son camp (40e). Couronne a successivement deux occasions de marquer (66e et 73e). Baulu contraints Dessons à un bel essai (74e). Sur coup franc bien donné par Baulu, Markiewicz, de la tête, plaça la balle sur la barre (85e). Enfin à deux minutes de la fin, Pucci semble avoir le but au bout du pied. Mais il tergiverse et se laisse rejoindre.

Il fut d'une affligeante médiocrité. Pas plus que l'O.M. que Montpellier ne peuvent passer pour des équipes professionnelles. Les deux formations firent à peu près jeu égal, puis l'O.M. marqua un certain avantage au cours des 20 dernières minutes, alors que le S.O.M. jouait à 10.

En effet alors qu'on rentrait dans la dernière demi-heure de la partie, on vit le capitaine visiteur Mandaron venir se faire soigner sur la touche puis reprendre sa place et la quitter définitivement sur injonction de l'arbitre.

Mandaron fut victime d'un malaise d'origine indéterminée.

Longtemps, les vétérans languedociens, Mandaron, irréprochable Aubert et Mesas n'eurent aucun mal à faire la loi. Dessons se montra souple et audacieux dans la cage. Archimbeau marqua un but splendide et les ailiers Durand et Senglat empoisonnèrent constamment Tassone et Julien.

L'O.M. se montra méconnaissable par rapport à sa bonne sortie du dimanche précédent.

La défense nous apparut à nouveau incertaine et l'attaque ne fut un tantinet dangereuse que sur les coups francs de Baulu et après le départ de Mandaron. Un après-midi à oublier très vite. Tous les Marseillais les plus en vue depuis le début de la saison : Tassone, Sejnera et même Baulu, opérèrent un ton au-dessous. On ne peut juger Escale.

4.958 spectateurs, malgré la concurrence de la foire et un temps splendide (recette 19.187 frs) lesquels ne purent croire un seul instant que l'O.M. avait fait huit jours auparavant, largement jeu égal avec le Red-Star à Saint-Ouen.

Etait M. Kitabdjan, international.

Montpellier : Dessons (1), Aubert (2), Mesas (3), Marc (4), Mandaron (5), Mosca (6), Durand (7), Calmattes (8), Archimbeau (9), Couronne (10), Senglat (11)

O.M. : Escale (1), Tassone (2), Jullien (3), Sejnera (4), Lopez (5), Markiewicz (6), Baulu (7), Bordere (8), Pucci (9), Hodoul (10), Barellas (11)

Louis DUPIC