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Résumé Le Provencal

du 07 décembre 1964

 

BON MATCH HIER AU STADE VELODROME

J.C. SCOTTI frappa deux fois

permettant à l'O.M. d'espérer jusqu'au bout

Vainqueur (3-2) NICE a joué en "leader"

La partie débuta comme un rêve en blanc. Dès la troisième minute, Baulu passa à Scotti. On vit le ballon rouler sur la ligne des 18 yards et juste avant devant le pied gauche du cadet olympien.

Le reste, entre le moment où J.-C. Scotti frappa, le plus simplement du monde, et celui où les filets niçois tremblèrent, de prit qu'un quart de seconde environ.

Nous venions de prendre une excellente leçon de frappe directe et d'assister au troisième but marqué, en trois rencontres au stade-vélodrome, par le plus doué des actuels "fils à papa" du football.

Il est certain que J.-C. Scotti, à la manière des grands boxeurs, ne laisse jamais passer l'ouverture, quand elle se présente.

La frappe hongroise

On n'ose pas, quand il s'agit d'un joueur aussi jeunes, de faire des comparaisons pouvant être dangereuses pour son tour de tête.

Cependant, nous ne pouvions résister à l'envie d'écrire que le jeu de Scotti s'apparente davantage à celui de Puskas qu'à celui de son père.

La fameuse "frappe hongroise", il l'a en puissance.

Il devait, d'ailleurs, nous en administrer la preuve une nouvelle fois, à la 26me minute.

Centre de Bait, rebond du ballon devant Joseph... et tir raté de ce dernier. Raté, mais tellement tire-bouchonné que Ferry, le gardien niçois, ne put réussir son contrôle.

Manque de chance, le ballon, après avoir échappé aux mains de Ferry, vint tomber devant J.-C. Scotti.

Lequel, sans plus attendre, toujours dans la foulée, fit mouche une deuxième fois.

Deux buts de l'O.M., deux buts du même J.-C. Scotti qui, sans avoir l'air d'y toucher et sans toucher beaucoup de ballons en 90 minutes, a tout de même marqué la rencontre de son pied gauche, sinon de son empreinte.

Ces deux buts ont permis à l'O.M. de faire figure plus qu'honorable devant le premier du championnat, de le menacer même en fin de rencontre, au point de passer très près du match nul.

Les trois buts de NICE

Mais nous n'en sommes pas encore au dernier quart d'heure qui vit l'O.M., porté par son public, se ruer à l'assaut des buts de Nice.

Entre-temps, les Niçois avaient marqué 5 buts dont 2 refusés par l'arbitre : l'un pour hors-jeu, assez discutable, de Serrus, l'autre pour main, assez peu discutable, de Casolari.

Les trois venus s'inscrire au tableau d'affichage furent l'oeuvre de Maison, de Rustichelli et de Casolari.

Maison (7me), profita d'un coup franc indirect pourrissait miraculeusement le ballon dans la cage d'Escale.

Rustichelli (27me) marqua sous un angle tellement fermé que l'on se demande encore comment il a pu réussir ce but.

Casolari (74me) fit la décision pratiquement seule, au bénéfice d'une vivacité supérieure à celle de ses opposants olympiens.

Honnêtement, nous nous devons d'ajouter que sans le brio d'Escale et de chance certaine, les attaquants niçois eussent salé l'addition.

Mais encore, un bon quart d'heure de la fin, Nice ne menait que par 3 à 2 et c'est alors que les Olympiens prirent conscience que l'égalisation était à leur portée.

D'autant plus que les Niçois, devenus conservateurs, commirent l'erreur de vouloir jouer la défensive.

Il s'en suivit une série de mêlées épiques devant la cage de Ferry, de l'énervement, des coups, des irrégularités multiples, et, peut-être, un penalty pour l'O.M., que l'arbitre ne voulut pas voir.

Il faut reconnaître que pendant ce dernier quart d'heure, l'équipe niçoise, jusque-là bien organisée et occupant rationnellement le terrain, perdit le contrôle de ses nerfs et du jeu.

SCOTTI et ESCALE

D'une manière l'O.M. a fait, hier, son meilleur match au stade-vélodrome depuis le début de la saison.

Sans doute la défense olympienne souffrit-elle passablement devant la vive et vire-voltante attaque niçoise, mais en toute chose il faut tenir compte de la valeur de l'adversaire.

Entre Nice et Béziers, par exemple, il y a un monde et quelques classes d'écart.

Nous avons déjà longuement parlé de J.-C. Scotti, le plus utile des Olympiens. Accolons à son nom, à la rubrique "éloges" celui d'Escale.

Une fois de plus, le gardien olympien a confirmé sa valeur. On pourrait, toutefois lui tenir rigueur du but de Rustichelli.

Cassar et Baulu se rachetèrent, en partie, de leur match médiocre contre Béziers.

Tassone et Sejnera furent les plus efficaces en défense.

Les autres firent de leur mieux, dans des conditions pas toujours faciles.

NICE : un vrai premier

L'OGC de Nice, même sans Piantoni a déjà un pied en première division.

Une défense très solide avec au centre une paire jeune, mais déjà rude faite de Serrus et d'Isnard.

Au milieu du terrain, Giner et le petit Maison font ce que l'on appelle "le ménage" avec beaucoup de facilité.

En attaque, Rustichelli, Casolari, J.P. Thomas et Loubet, ce dernier en petite forme hier, sont difficiles à neutraliser. La défense de l'O.M. a pu s'en apercevoir, à peu de frais en définitive !

Le tout est homogène, assez bien organisé et l'on voit mal quelle autre équipe pourrait devancer l'O.G.C.. Nice dans la course à la Première division.

Maurice FABREGUETTES

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ZATELLI :

"Le troisième but est confus !"

Gonzales :

"Nous étions supérieurs"

Un peu de déception dans le vestiaire olympien.

L'entraîneur Mario Zatelli nous a confié : "A deux reprises nous avons été remonté il aurait fallu chaque fois tenir le coup ! Le 3ème but niçois est très confus.

Le président Luciani se montrait dubitatif : "Nous jouons avec nos moyens, c'est encore imparfait..."

Cassar remarquait : "Le troisième but des Niçois est hors-jeu. Nous n'avons pas eu de réussite".

Jean-Claude Scotti était souriant : "Ca fait quatre buts que je marque chez les professionnels. Dommage que nous n'ayons pas fait match nul !"

Escale était désenchanté : "J'ai encore pris un coup à la cheville gauche ! J'en ai marre."

M. Sicard déclara : "Nous nous sommes bien défendus ! "

M. Semeriva nous a dit : "Nous méritions le match nul".

M. Neumann s'exclamait : "Un arrière niçois a mit les mains, on aurait dû bénéficier d'un penalty !"

Enfin Joseph résumé ses impressions en ces termes : "L'arbitre n'était pas pour nous, mais nous aurions du gagné ce match !"

Dans le camp niçois, la satisfaction était mitigée. L'entraîneur Gonzales nous a dit : "Ce fut un match de prestige. Au point de vue volume de jeu nous fûmes un peu supérieurs ! Le résultat est logique ! Nous avons eu de nombreuses occasions de but, mais les Marseillais nous ont gênés en faisant le forcing".

Serrus nous a confié : "Ce fut une rencontre difficile".

Ferry a précisé : "Ce fut un bon match ! Les Marseillais ont bien joué".

Rustichelli s'est écrié : "L'O.M. c'est bien défendu ! Notre équipe ne marche pas trop mal..."

Casolari soupirait : "Nous aurions du nous affirmé plus nettement".

Maison constatait : "Ce ne fut pas facile ! Les olympien en ont mis un coup".

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