Résumé Le Provencal du 24 janvier 1965 |
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BAULU et MARKIEWICZ assommèrent le RACING |
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PARIS - moins de 2.500 spectateurs - 2.362 très exactement - ont assisté à un nouvel échec du Racing Club de Paris hier après-midi au Parc des Princes devant l'Olympique de Marseille (3-1). Juste retour des choses puisque le R.C.P. avait battu l'O.M. au stade vélodrome (1-0). Mais aujourd'hui la situation s'est tellement dégradée au Racing Club de Paris qui restait rappelons-le sur une lourde défaite en Coupe de France devant Rouen (5-0), le dimanche précédent, au Havre, qui ne se trouva personne pour siffler comme ils l'auraient mérité les Racingmen à leur retour aux vestiaires. Les matches du Racing sont placés sous le signe de la l'indifférence et c'est cela qui est grave. Mais la faute en incombant aux joueurs du Racing et à eux seuls nous ne nous ferons pas leurs avocats. Ce match, Marseille voulait le remporter et cela explique l'application et l'enthousiasme que montrèrent les joueurs de Mario Zatelli dès le début du match. Et à la cinquième minute de la rencontre, ce fut la première défaillance du Racing, une défaillance offensive bien sûr, comme on y est habitué depuis de longues années déjà. Roig lança après habilement Joseph dans le grand espace libre que les défenseurs parisiens avaient pris garde de surveiller. Varini tenta bien de s'interposer mais il ne put détourner complètement le tir de l'avant-centre noir marseillais. L'on menait 1-0. Il y eut quelques mouvements parmi la "foule" des ricanements surtout... Appliqués, précis et adroits dans leurs passes, les Méridionaux offraient un spectacle honnête et acceptable, alors que R.C.P... Passons. Daniel Varini eut encore à intervenir, cette fois avec bonheur sur les essais de Joseph (10) et Pucci (13). L'on nota aussi la première réaction du R.C.P. à la 15e minute. La balle circula dangereusement devant le but d'Escale qui, finalement, parvint à s'en saisir. |
Logiquement, Marseille aurait dû augmenter son avance durant la première mi-temps, mais les Marseillais n'y parvinrent pas. En raison de leurs maladresses, Cassar (20e) et Baulu (27e), seul devant Daniel Varini, ratèrent leur tir. Aussi parce qu'ils furent souvent hors-jeu. Dès le début de la seconde mi-temps, une nouvelle occasion fut offerte à l'O.M. d'aggraver le score, mais Joseph (50e) qu'il venait encore de brûler la politesse à ses gardes du corps poussa trop loin la balle et le gardien parisien put intervenir. Le jeu alors tourna à l'avantage du Racing. Barellas commença par dégager sur sa ligne de but une balle centrait par Bruet dont le contrôle avait totalement échappé à Escale, puis sur un tir de Van Sam frôle le poteau gauche (58e). Enfin à la 67e minute devant les Marseillais interdits la balle envoyée de loin par Kula fut reprise de la tête par Henri Biancheri et termina sa course au fond du but marseillais. Tout était à refaire, mais minute d'espoir pour le Racing allaient se compter sur les doigts d'une main. À la 77e minute, Jean-Claude Baulu, servi par Pucci, brûlait la politesse à tout son monde. Il détalait si vite sur son aile, qu'aucun Racingmen ne pouvait le suivre et dans sa courte foulée, décochait un tir que Daniel Varini suivait des yeux jusque dans son propre but (77e). Enfin à la 85e minute, Baulu centrait pour Markiewicz dont la reprise de volée faisait mouche. Le Racing était bel et bien battu. Mais le public du Parc des Princes est totalement habitué à ce qu'il en soit ainsi, que c'est dans le silence que la formation de Paul Baron s'engouffra dans le tunnel qui conduit aux vestiaires... Robert BUREAU |
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SEJNERA : "Quel drôle de but" |
Dans les vestiaires marseillais, l'atmosphère était joyeuse, faut-il le préciser. Pourtant les joueurs de l'O.M. pestaient quelque peu mais sans s'apesantir sur le but quelque peu idiot qu'ils avaient encaissé. Sejnera nous explique : "Le ballon centré par Kula avait un effet extraordinaire. Le cuir qui tourbillonnait fit une trajectoire qui nous trompa tous et Escale retrouvant ce ballon fantastique au fond de ses filets sans savoir comment il était arrivé". Escale était sans doute, le plus expansif après la rencontre. Sa joie démonstrative lui faisait embrasser toutes les personnes qu'ils rencontraient. Il est bon de préciser encore que le gardien de l'O.M. fit un excellent match. Cela dit, laissons parler Escale : "Enfin un succès. Il était temps, car notre moral en a pris un bon coup ces derniers mois. Les Marseillais ne vont pas vouloir croire que nous aurions pu marquer deux ou trois buts supplémentaires". Puis Escale ajoute : "Dites donc ce Maravic il a un drôle de shoot. Il m'a envoyé quelques pralines qui ne me sont pas passées inaperçues." L'entraîneur Mario Zatelli très entouré, commentait : "Notre succès fut normal étant donné la physionomie de cette partie. Toute l'équipe a serré les dents en donnant tout ce qu'elle pouvait. Je suis satisfait et j'espère que ce succès sera suivi d'autres victoires. |
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Henri BIANCHERI : "Dieu qu'on est mauvais" |
Henri Biancheri est effondré sur son banc. La tête basse, ancienne vedette Monaco se montre un peu plus loquace que ses équipiers. "C'est une catastrophe. On n'a pas de droit d'être aussi mauvais. Oh Marseille n'est pas très fort. Mais nous, on est dix fois plus mauvaises encore, estime-t-il sans méchanceté. On ne réagit pas. On ne combat pas. On n'a aucun amour-propre. |
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Paul BARON : "Je ne pense rien" |
Les joueurs du Racing s'engouffrant dans leur vestiaire, sans souffler mot. Marcel Galey allume sa traditionnelle cigarette. Il n'a même pas le courage, ou peut-être juge-t-il que c'est inutile, de s'entretenir avec les joueurs. Paul Baron, lui, refuse toute discussion avec les journalistes. Je ne pense rien. Je n'ai rien à penser dit-il d'une voix lasse, presque inaudible, sans chaleur. Les commentaires si j'en ai, je les garde pour moi. Merci M. Baron. Et vous M. Galey, que pensez-vous de ce match et de la défaite du Racing ? Moi, la même chose que vous. |