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Résumé Le Provencal

du 01 février 1965

 

MATCH HONORABLE AU STADE VELODROME

ACCESSIT POUR L'O.M.

Prix de l'artisanat pour METZ

...et victoire des MESSINS (2-1)

Bien sûr cette rencontre souffrit de la comparaison avec Nice-Nîmes. L'engagement, le maniement et la vitesse de circulation de ballon, la richesse des combinaisons... n'étaient pas les mêmes. On pouvait d'ailleurs s'en douter.

Cependant cette réserve faite l'O.M. et Metz nous ont offert dans le cadre de la deuxième division, un spectacle qui ne manqua pas d'intérêt.

Il ne faut pas demander l'impossible et, compte tenu de leurs possibilités, Messins et Marseillais ont fait ce que l'on pouvait leur demander.

Metz : du sérieux et du solide

Le F.C. de Metz candidat à la montée ou au moins au barrage, se présente sous la formation de l'équipe solidement charpentée, très artisanale au meilleur sens du mot.

Le génie n'y abonde pas, il y est même invisible à l'oeil nu, mais les frères Heinrich, Zwunka les Husson, Kouado et autres Masucci savent ce que jouer le dire et l'on comprend aisément, à les voir évoluer, qu'ils ne soient pas très faciles à battre surtout sur leur terrain de l'île Saint-Symphorien.

En bref une bonne équipe de deuxième division qui ne doit pas décevoir souvent, si elle paraît incapable d'enthousiasmer un quelconque public.

Le professeur Ujlaky

"Kiki", Ujlaky présenté comme une attraction, montra, très épisodiquement la différence séparant un footballeur de classe internationale d'un lot de bons joueurs.

En première mi-temps, de l'aile droite, notre malin Ujlaky réussit une reprise au bond qui fut le grand exploit technique de la rencontre.

Un "contre-ut", digne de l'opéra de Paris, poussé, par hasard et par miracle, sur la scène de l'Opéra de Cucuron.

En deuxième mi-temps, Ujlaky se tint sur une prudente réserve, ce qui ne l'empêcha pas de "lober" fort astucieusement Escale et de transformer, de pied de maître, le penalty consécutif à cette action.

Sans doute l'ex-racigman de Nice, Nîmes et Sète, n'est-il plus qu'un professeur de ballon, mais un professeur dans les trop rares leçons sont encore profitables.

L'O.M. a laissé passer sa chance

L'O.M. a surtout a été battu pour avoir raté, malchance ou maladresses, ses meilleures occasions de buts.

C'est ainsi, entre autres bonnes choses que l'on vit Cassar et Baulu, seul devant le gardien messin, tiré droit sur lui et Joseph manquait la cage vide, à la suite d'un mauvais contrôle de Heinrich.

Pour être aidé de par le ciel, il faut d'abord céder soi-même, on le sait.

Et quand on laisse passer ses meilleures chances, il est presque normal que l'adversaire lui, profite des siennes.

C'est exactement ce qui s'est passé et, aux nombreux loupés des avants de l'O.M., répondirent un tir heureux de Tirelli (premier but) et l'astuce d'Ujlaky déjà cité (deuxième but).

Quand Cassar, enfin trompa Heinrich, d'un puissant tir du gauche, il ne reste plus que trois minutes à jouer.

L'honneur était sauf, ce qui, somme toute, nous apparut très mérité.

Quelques mentions assez bien

Donc, bien que défait une nouvelle fois sur son Stade-Vélodrome, l'O.M. a fait l'un de ses bons matches de cette saison.

En première mi-temps, plus particulièrement, Markiewicz, Cassar et Baulu furent à l'origine de quelques mouvements forts bien conduits. L'un d'eux terminé par une tête de Joseph, le ballon heurtant la transversale avant de venir échouer dans les mains de Heinrich, fut le sommet collectif de la rencontre.

Menés au score en deuxième mi-temps, les oémistes commirent l'erreur de s'énerver et leur jeu surtout celui de Cassar, y perdit en précision.

Enfin, ne soyons pas plus royaliste que le roi, ce qui nous permettra d'accorder à la sympathique équipe marseillaise un accessit, à défaut d'un prix.

Avec Markiewicz, Cassar, Baulu déjà cités, on peut encore féliciter Lopez, Joseph, Tassone et Roig.

Quant au jeune Paccini, involontairement oublier à l'aile gauche, il n'eut que de rares occasions de se faire voir.

Maurice FABREGUETTES

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Un coup de patte de M. JOSEPH

C'est à la surprise générale que l'ailier droit lorrain Masucci, ouvrit la marque à la 41e minute. D'une dizaine de mètres, il plaça un tir du gauche qui passa entre de nombreuses jambes pour échouer dans le coin du but de l'Escale, masqués et surpris.

Metz 1 - O.M. 0

A la 65e minute, Ujlaki suivit une balle en profondeur et loba Escale venu à sa rencontre. Tassone survint en vitesse et écarta la balle de la main. Penalty logique transformé de l'intérieur du pied par Ujlaki. Beaucoup de spectateurs avaient vu M. Joseph hors-jeu et nous avons cru voir bouger le drapeau du juge de touche.

Metz 2 - O.M. 0o.

Il ne restait que trois minutes à jouer lorsque Cassar après travail de Baulu et Joseph marqua du gauche un très joli but.

Metz 2 - O.M. 1

Les faits marquants

10' : Départ et tir de Cassar bien arrêté par Heinrich.

10' : Dribble et tir de Roig, à côté.

11' : Lancé par Roig, Joseph tire à côté.

14' : Sur centre de Vagnem, remarquable reprise de volée de Ujlaki, arrêté par Escale.

18' : Sur centre de Baulu, reprise de la tête par Joseph. La balle frappe sous la barre et rebondit sur la ligne.

24' : Escale arrête un tir tendu de Tirelli.

36' : Paggini force Heinrich à concéder un corner.

44' : Centre tir de Roig qui inquiète Heinrich.

45' : Joseph charge Heinrich qui écroule sur la ligne. Coup franc.

56' : Cassar arrive seul devant Heinrich et tire en plein sur lui.

68' : Baulu se rabat et tire ; Heinrich plonge et arrête.

86' : Joseph catapulte à côté une balle lâchée par Heinrich.

Le jeu

Tout au long de la partie, il fut rapide, animé et fort plaisant. Metz ne se comporta pas en équipe du cherché un point, et l'on sait que c'est l'attitude qui convient le mieux à l'O.M.

Les deux équipes firent sensiblement jeu égal, mais l'O.M. eut beaucoup plus d'occasions de buts que son adversaire ; malheureusement pour lui ratées par Cassar et Joseph. On peut considérer que ce dernier fut marqué en une occasion au moins, par une noire déveine. Les deux buts de Metz furent marqués de façon plutôt inattendue et un match nul eut été beaucoup plus équitable.

Les joueurs

Les deux équipes ayant fait un bon match, nombreux furent les joueurs qui se signalèrent. Metz présenta une formation très homogène. Le gardien Heinrich ne commit aucune faute. Les frères Zwunka, Husson, Masucci, sont de bons joueurs de clubs, athlétiques et travailleurs.

La patte de Joseph Ujlaki, est toujours susceptible de faire des ravages. C'est finalement elle qui fit la décision.

À l'O.M. bonne tenue d'ensemble, Baulu, Cassar, Markiewicz furent à la base de bons mouvements, surtout en première mi-temps et en fin de partie.

Tassone manifeste toujours un talent digne d'éloges, à l'image de Joseph en excellente forme physique, mais auquel il manque hélas la précision dans la phase terminale. Debouzy débuta honorablement.

L'arbitrage

Le public reprocha à M. Carité de ne pas avoir vu Ujlaki hors-jeu au moment ou il loba Escale. Nous étions vraiment trop mal placés pour en juger.

Le public

4.766 spectateurs payants (recette 18.000 fr.) qui se retirèrent satisfaits de la rencontre, mais ulcérés de la malchance des Marseillais.

Louis DUPIC

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ZATELLI : "On ne méritait pas de perdre"

Dans le camp messin la satisfaction était générale. L'entraîneur Jacques Fabre nous a dit : "Si nous voulions nous maintenir, nous avions besoin de prendre deux points à l'extérieur ! C'est étrange l'O.M. donne l'impression de ne pas avoir confiance en ses moyens, et il s'est réveillé lorsque nous avons marqué notre second but !"

Ujlaki constatait avec plaisir : "Quand j'ai lobé Escale, la balle allait entrer sûrement à l'intérieur de la cage, si Tassone n'était pas intervenu de la main".

Jean-Louis Heinrich a soupiré : "Nous sommes ravis d'avoir gagné deux points à l'extérieur, c'est toujours très bon".

Michel Heinrich était mécontent : "Regardez mon cou, Joseph m'a donné des coups de crampons".

Chez les olympiens, réclamations sur tous les tons.

L'entraîneur Mario Zatelli explosait : "Vraiment on ne méritait pas de perdre ce match ! Nous avons eu plus d'occasions que les Messins !"

Le président Luciani s'exclamait : "Dommage, nous avons demeuré trop tard, arbitre était franchement contre nous !"

M. Neumann soulignait : "L'arbitrage a été au-dessus de tout".

Markiewicz ajoutait : "Ces arbitres exagèrent.

Joseph remarquait : "Quand je suis tombé avec le goal derrière la ligne blanche, le but était valable ! L'arbitre aurait dû nous l'accorder".

Tassone s'emportait : "C'est un scandale ces arbitres !"

Alain DELCROIX

   

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