Résumé Le Provencal du 08 février 1965 |
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Erny SCHULTZ a dominé la rencontre de sa présence et de sa technique |
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BOULOGNE - La victoire de Boulogne est de celles qui ne se discutent pas. Boulogne possède une équipe dans son ensemble supérieure à la Marseillaise. Le classement d'ailleurs en fait foi. Le grand homme de la rencontre a été l'ex-Toulousain et Nancéen Erny Schultz, ce qui a donné à Mario Zatelli des regrets supplémentaires. Jouant au centre du terrain, Schultz dirigea son équipe de pied de maître, surtout en première mi-temps, et certains de ses exploits techniques rappelèrent que ce joueur avait eu, il n'y a pas si longtemps, la classe internationale. Avec lui, on remarqua plus particulièrement Hess encore un ex-Nancéen, Zapetta, très puissant, cette force de la nature qu'est l'arrière Kuba, encore inexpérimenté et le gardien Moine qui n'a rien perdu de ses qualités. Boulogne qui avaient à se faire pardonner sa récente défaite à Béziers à prouver que son équipe avait un rôle à jouer dans le sprint final pour se préparer en Deuxième division pour la montée et pour les barrages. L'O.M. n'a pas fait un mauvais match et ne fut jamais nettement dominé par son adversaire. Mais dans cette infortunée équipe, qui fait le complexe de la défaite, il y a toujours un petit rien qui cloche en attaque et en défense, de ces petits riens qui transforment victoire possible en défaite. C'est d'ailleurs en première mi-temps que tout se joua et durant cette période, l'O.M. eut presque autant d'occasions de conclure que Boulogne, mais il les rata toutes. |
Le meilleur olympien aura été une fois encore Escale qui, cette saison, s'est montré l'égal des meilleurs gardiens français par sa classe et sa régularité. On accordera également la mention bien au petit Sejnera en très bonne forme et à Lopez qui, lui, gagne chaque dimanche en assurance. Au centre du terrain Roig travailla beaucoup et parfois avec bonheur, encore qu'il est pris quelques risques inutiles en défense. Tassone, quoique toujours un peu impulsif, a fait également un assez bon match, ainsi que le consciencieux Markiewicz. Par contre, Cassar visiblement fatigué, regarda trop jouer ses camarades et Baulu se dispersa un peu trop, sans très grand résultat. Joseph se battit à son ordinaire avec, cependant un trop grand aveuglement, et Robinet, après cinq minutes prometteuses, s'éteignit complètement jusqu'au moment où il se fit expulser pour avoir donné à Bolton, un coup de pied idiot et visible de 50 mètres à l'oeil nu. Barellas enfin, fut un match honnête et courageux. |
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ZATELLI : "Nous ratons trop d'occasions" |
BOULOGNE - Mario Zatelli, maintenant habitué à la défaite, ne crie même plus après les rencontres. Que voulez-vous nous dit-il, nous ratons trop d'occasions de buts et nous en procurons à l'adversaire. Ainsi, c'est incroyable. Aujourd'hui, principalement en première mi-temps, notre équipe n'avait pas mal jouer du tout comme dimanche dernier contre Metz, et voyez le résultat deux bons matches, deux défaites. Ah, si on m'avait écouté en début de saison et si on avait engagé Erny Schultz. Markiewicz de son côté, se plaignait du trop de bavardage sur le terrain : "C'est incroyable, nous dit-il maintenant on se croirait à la Chambre des députés. Chaque fois que j'ai le ballon il y a au moins trois partenaires qui me crient "A moi, passe le", ou autre chose. Nous parlons beaucoup trop et nous ne jouons pas assez". |
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André Cheuva : "Nous avons mérité notre victoire" |
André Cheuva, l'ancien grand technicien du milieu d'avant-guerre, était dans les vestiaires de Boulogne, souriant et décontracté. Il nous a dit : "Nous avons mérité de gagner. Notre équipe a très bien joué en première mi-temps. L'O.M. pour sa part a fait un bon match. Je ne comprends pas que cette équipe soit aussi mal placée. Toutefois, en seconde mi-temps, certains de mes joueurs se sont un peu trop énervés et je déplore que Robinet ait donné à Bolton un coup de pied dans les jambes, alors que ce dernier était à terre et avait perdu le ballon depuis déjà quelques secondes. Erny Schultz, meilleur joueur du match, se plaignait également des coups donnés au cours de ces rencontres entre camarades professionnels. Un journaliste toulonnais lui ayant fait remarquer que tout le monde en faisait autant, ainsi bien les Boulonnais que les Marseillais, il se contenta de hausser les épaules. |