Article Le Méridional

du 24 avril 1965

464 spectateurs (!) ont assisté à la victoire

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Tous les records d'indifférences ont été battus hier au Stade Vélodrome, pour un match de l'OM en championnat. 464 spectateurs payants. Moins de 1.500 francs de recette. Et avec cela une prime de match gagné à payer aux onze joueurs marseillais victorieux. C'est une soirée qui coûtera à l'O.M. !

De la partie, peu à dire, sinon qu'elle fut loin d'être attrayante, malgré les trois buts marqués par l'équipe marseillaise, fait assez rare pour être relevé.

La vérité oblige à dire que c'est cinq fois plus de buts que les avants marseillais auraient pu réussir, et Joseph et Robinet, principalement, n'avaient pas été d'une maladresse indigne et si Cassar n'avait pas gaspillé quantité de balles.

Car, tout bien compté, un seul but à mettre à l'actif des avants, celui de Bordone, les deux autres ayant été réussis par Tassone et Markiewicz.

Disons encore que l'OM eut à faire à une formation fortement handicapée par l'élimination de Schwinn, victime d'une entorse à la cheville gauche en disputant le ballon à Roig.

Donc, à partir de la 37e minute, Forbach dut opérer à dix. Jusqu'à là, quoique dominé, il avait donné pas mal de souci à l'OM.

Alors que les Olympiens avaient ouvert la marque à la suite d'un centre de Joseph, repris en pleine course par Bordone (13'), les Lorrains avaient trouvé Escale à la parade sur action similaire, menée par Sinnes avec Salladare à la conclusion (19e).

Deux autres occasions s'offrirent aux visiteurs, d'abord une échappée à deux, Gricar et Sinnes, enrayée "in extremis" par Lopez, alors que le but par acquis (30e), ensuite sur une reprise de la tête de Salladare, qui passa de peu à coté (43e).

Apres la pause, l'OM mit longtemps à s'organiser pour tirer profit de son avantage numérique.

IL y eut quantité de loupés magistraux, de passes à l'adversaire, de piétinement de la part des Marseillais.

IL y eut aussi un tir de Joseph percutant un poteau (53e), et plus rien de valable jusqu'à la 75e minute, ou Tassone, porté en avant, tenta sa chance d'une trentaine de mètres et fusilla Closines d'un maître shot.

Cinq minutes plus tard, c'est Markiewicz qui rabattait de la tête un coup franc de Cassar, au fond du but lorrain.

Dans ce match bien pauvre, aucun acteur n'est à retenir. On peut, toutefois, citer Bordone, Julien, Sejnera comme ayant commis le moins d'erreur.

Dans l'équipe lorraine, l'énervement fit place, sur la fin, au courage de Bieganski, bétonneur, Hiegel, Salladare ont été distingués dans un ensemble bien faible.

André-R. BARATAUD

Résumé Le Provencal

du 24 avril 1965

HIER SOIR AU STADE VELODROME

au cours d'une seule rencontre

Deux records battus hier soir au stade vélodrome :

Celui du plus petit nombre de spectateurs, pour une rencontre de l'équipe première de l'O.M. à Marseille : 434 personnes payantes, tres exactement, pour une recette de 1.590 F. nouveaux...

...Et ceci, plus sympathique, du nombre de buts marqués par les Olympiens, en championnat, depuis un certain temps : 3 à 0 contre Forbach.

Le premier record expliquerait-il le second, les joueurs marseillais s'étant toujours plaint de leur public, trop sévère pour son équipe, nous a-t-on dit, maintes fois ?

Qui sait. En tout cas les faits sont là : faisant preuve de ce que l'on appelle l'esprit de l'escalier, les Olympiens ont toujours trouvé le chemin des buts de l'adversaire, alors que la chose n'a vraiment plus grande importance.

Nous avons bien écrit : les Olympiens, et non les avants olympiens, car deux buts sur trois furent marqués l'un par Tassone, l'autre par Markiewicz au cours de phases de jeu n'ayant nullement mis en lumière les mérites de l'attaque locale.

Mais revenons en arrière.

Alors que les projecteurs faisaient double emploi avec la dernière clarté du jour, Salladare, le Sud-Américain de Forbach ratait la cage vide de l'O.M., la défense marseillaise ayant plus cafouillé que les avants lorrains, n'avaient bien joué. Nous en étions à la 10me minute d'une rencontre placée sous le signe d'une certaine vitesse.

Trois minutes plus tard, Joseph passait sur la gauche et centrer en retrait.

Bordone reprenait le ballon de plein fouet, marquant ainsi un fort joli but.

O.M. 1 - FORBACH 0.

Cette réussite n'eut pas de suite immédiate et ce sont les visiteurs qui, jusqu'à la mi-temps, eurent les meilleures occasions de buts.

Mais ils les ratèrent toutes, avec une bonne volonté désarmante et le seul exploit d'Escale fut un arrêt, ou plutôt un renvoi, sur un tir à bout portant d'Atamaniuk.

En fin de mi-temps, Roig blessa sans doute involontairement, le demi de Forbach Schwin. Ce dernier devait quitter effectivement le terrain laissant ainsi ses camarades terminés la rencontre à dix.

La première mi-temps, sans atteindre les sommets, avait somme toute été assez bonne.

La seconde par contre, sombra dans une grande médiocrité.

À la 31me minute de cette mi-temps, nous ne n'avions noté qu'une bonne percée de Joseph terminée par un tir sur le poteau et le fait que la plupart des joueurs abusaient des chandelles, sans doute pour suppléer un éclairage légèrement déficient.

C'est alors que Tassone, monté à l'attaque, décocha de 25 mètres environ un tir qui, pour avoir un certain effet, ne paraissait pas imparable. Clausius, sans doute surpris, le laissa pourtant passé.

O.M. 2 - FORBACH 0.

Quatre ou cinq minutes plus tard, pour faute sur Joseph, Cassar tirait un coup franc de la gauche. Markiewicz sautait et, comme à la parade, logeait le ballon dans la cage visiteuse d'un fort bon coup de tête.

O.M. 3 - FORBACH 0.

Et la partie se terminait au petit train, sur cette dernière note offensive. D'une offensive venue de l'arrière.

On s'étendra assez peu sur cette rencontre qui n'ajoutera rien à la gloire du football, si peu professionnel, de Deuxième Division.

L'O.M. l'a nettement emportée et nous en sommes heureux pour ses joueurs. Des joueurs qui, dans des conditions très difficiles, dont ils ne sont nullement responsables, ont toujours joué avec une conviction louable.

Escale a réussi un petit exploit en première mi-temps, Bordone à marquer un excellent but et Joseph a paru en grande forme physique.

Les arrières ont commis pas mal de faute, surtout l'impulsivité, mais comme adversaire n'en profita pas glissons...

Markiewicz et Tassone, qui pourtant avaient souvent mieux joué qu'hier soir, méritent les honneurs du communiqué. Tant mieux pour eux qui, sur l'ensemble de la saison, avaient bien droit à cette récompense.

De Forbach, il est vrai réduit à dix, on a assez peu appris.

Défense lourde au centre et manquant de métier aux ailes.

En attaque, Sinnes, Gricar et Atamaniuck eurent de bons moments, surtout en première mi-temps.

Hiegel n'a pas assez de finesse pour jouer à un poste aussi avancé que le sien.

Quant au gardien remplaçant Clausius, il avait été irréprochable, à peu ne coûte, il est vrai jusqu'au but de Tassone.

Ajoutons que l'éclairage du stade devait, lui aussi, être réformé.

Maurice FABREGUETTES