On ne va pas tuer le veau gras pour autant, mais ça fait tout de même plaisir.
1.835 spectateurs payants pour une fois "encagnardés" au soleil des places populaires plutôt qu'à l'ombre fraîche des grandes tribunes ont donc vu leur O.M. dominer presque de bout en bout, jouer de façon plaisante et finalement battre le Nîmes-Olympique par 2 à 0.
Sans doute ce brillant résultat appelle-t-il quelques réserves. La saison dernière, au moment le plus pénible de sa carrière, l'O.M. n'avait-il pas de, de la même manière, triomphé de Monaco et de Lens ? En août dernier la Coupe de la Ligue, soeur cadette de la Coupe Drago, s'était traduite par une série de victoire marseillaise sans lendemain.
Cependant cela écrit, nous ne bouderons pas davantage ce succès qui aura eu le mérite de prouver que l'actuelle équipe de l'O.M. valait beaucoup mieux que son catastrophique classement en championnat.
Pour elle, nous l'avons d'ailleurs déjà dit, pas plus tard que lundi dernier, l'essentiel serait d'y croire.
Nous verrons bien, le dimanche 21 février contre le Red-Star, s'il s'agit d'un feu de paille ou d'une flamme durable.
Le dernier pétard éclate
La rencontre fut presque à sens unique.
L'O.M., grâce à l'excellent travail au centre du terrain de Sejnera, Bordere, Roig et Cassar, ce dernier beaucoup plus actif qu'à Boulogne, domina dès le début.
À la 26e minute, servi par Cassar, Baulu se débarrasse en finesse de Bacconnier et de Garnier avant de tromper Landi d'un tir ras de terre du pied droit.
Deuxième événement notable de cette mi-temps : une passe de Marcellin à Chilan suivie d'un tir en direction de la "lucarne" du Martiniquais. Détente d'Escale, coup de poing en plein vol et mise en corner. Bravo !
À la 35e minute Baulu, redevenu le feu follet de V.A., Saint-Étienne et autres lieux, offrait à Bordere le deuxième but olympien.
C'est alors qu'un pétard, sans doute oublié dans la poche d'un supporter depuis l'époque d'Otto Gloria, éclata quelque part sur les gradins.
Enthousiasme pas mort.
Un "Croc" passe à Valls à quelques centimètres de la surface de réparation, et c'était la mi-temps.
Pas de chance Asinari
En deuxième mi-temps, l'O.M. toujours en verve poursuivit sa domination.
Mais les meilleures occasions de conclure échurent au brave Joseph qui, lui, n'était pas dans son jeudi d'efficacité. |
Cependant sur corner pour l'O.M. tiré en deux temps, Baulu - Bordere, le "coup de boule" de Joseph permit à Landi de réussir un arrêt-miracle. Re-bravo ! payer chèreemnt son entrée dans l'équipe. La rencontre de la tête basse et du pied levé de Garnier lui valurent de quitter le terrain sur une civière, le visage ensanglanté.
Mais ou était le médecin de service ? Il faudrait y penser avant, c'est sérieux, non ?
Le jeune Scotti remplaça son camarade... et le match se termina le mieux du monde pour l'O.M.
Nîmes "sur la pointe
des pieds"
N'accablons pas les Nîmois qui, ces derniers temps - victoire sur Saint-Étienne et match nul à Sochaux - ont bien mérité de leur petite patrie gardoise.
Leur classement en championnat de 1re Division situe d'ailleurs exactement leur mérite.
Hier, totalement déconcentrés ils ont essay éde gagner en jouant "sur la pointe des pieds". Seule une très grande équipe, comptant dans ses rangs plusieurs joueurs d'exception, peut se le permettre.
Ce n'est pas encore le cas du Nîmes olympique.
Dernière remarque : il semble que Charles Alfred sera difficile à remplacer.
Le jeudi de fête de Baulu
L'O.M. mérite des félicitations générales.
Même si l'on tient compte du petit match des Crocodiles, de leur manque de mordant, de façon dont les Marseillais conduisirent leur affaire était la bonne.
Pour Baulu ce fut le jeudi de fête.
On le vit se jouer de ses opposants, passer, feinter, crocheter... comme aux plus beaux jours.
Dans un genre très différent, Markiewicz se montra également sous un jour très favorable.
Toujours pour les notes les plus élevées, citons Roig, Sejnera, Cassar et Barellas qui ne laissa aucune chance à Gomez.
Quant à Escale, il fu tégal à lui-même.
La rencontre terminée, dans les vestiaires, les gamins de 8 à 10 ans tout au plus, arrivés jusque-là malgré un important service de police, hurlaient à tue-tête :
"Non, non, non, l'O.M. ne périra pas..."
Bien sympathique, même si l'harmonie faisait défaut.
Maurice FABREGUETTES |