Résumé Le Provencal du 06 septembre 1965 |
L'O.M. sans attaque, obtient à CHERBOURG un match nul mérité (0-0) (De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES) |
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CHERBOURG - Le mauvais temps presque général en France ces derniers jours ayant épargné le Cotentin la rencontre Cherbourg - O.M. va se jouer sur une pelouse en parfait état. Nous venons de la fouler en compagnie de M. Leclerc et de Mario Zatelli et pouvons vous certifier que les jardiniers du stade connaissent bien leur métier. "Ah ! nous a dit la Zatelli, si nous pouvions avoir la même à l'Huveaune !" Par ailleurs le ciel est gris, la température douce le public nombreux pour Cherbourg. Les deux équipes vont se présenter dans les formations annoncées. Léger avantage à Cherbourg. La partie a failli débuter par un coup de théâtre. Et la 30me seconde l'ailier gauche Cherbourg Poirier supposé à tord hors-jeu par les défenseurs de l'O.M. passe et décoche un tir redoutable sur l'extérieur des filets, heureusement pour Escale. Ce coup de tonnerre est aussitôt suivi par la pluie un. Allons-nous voir s'abîmer notre belle pelouse ? Pendant ce temps les deux équipes font agréablement jeu égal. Escale se fait remarquer en interceptant un centre de Jublot et Montes en dégageant à près de 80 mètres. Quel - jus - ce jeune Girondin ! Donc à la 20me minute on peut écrire que l'essentiel jusque-là s'est passé au centre du terrain avec un très léger avantage à Cherbourg, avantage concrétisé à ce moment même par un tir de la tête de Lehuraux sur la transversale à la suite d'un corner tiré par Coquen. L'O.M. joue bien mais trop lentement Et la pluie continue de tomber fine mais insistante. L'O.M. dans le la maîtrise au centre du terrain commence à s'imposer, joue mieux que dimanche dernier, bien sur un rythme encore un peu lent un. Comme d'autres par les plus impétueuses attaques de Cherbourg manque de précision à l'arrivée, le temps passe, et rien de concluant ne se passe. Enfin à 43e, après tir lointain de Julien, annonciateur de l'offensive voici la première action vraiment tranchant de l'O.M. Une passe très pertinente de Casolari à Erhart un départ de ces derniers vers les buts... un centre sur Hatchi et corner concéder in extremis par Montes. Ce qui fait 0 à 0 à la mi-temps. Cascade d'incidents Les 10 minutes de repos ont chassé la pluie ; c'est déjà un premier résultat mais l'O.M. sermonné par M. Leclerc, très mécontent de ses joueurs repart à une cadence un peu plus accélérée. Mais coup franc, un tir de Jubiot est difficilement contrôlé par Escale. Là-dessus encore, un tir fusant de celui-là de Lyon, qu'Escale ne peut repousser qu'avec la poitrine. |
Mais les accidents consécutifs viennent troubler le cours de la partie. Une première fois Julien pris en sandwich entre Globat et Lyon se roule au sol. Plus de peur que de mal heureusement. Et deuxième fois Lopez touchait au pied au cours d'un cafouillage devant la cage de l'O.M. est sorti du terrain. On va même chercher une civière mais il rentre aussitôt simplement choquer sans doute. Ce n'est pas fini, voilà maintenant Casolari au tapis. L'arbitre intervient menace sortir Rault, puis tout se calme et Casolari reprend sa place. Il semble qu'un Marseille comme jadis à Sète on meurt deux fois. Que ces incidents ou accidents ne nous trompent pas, la partie est dans l'ensemble très correcte. L'exploit de Casolari ! Mais nous n'avons pas tout vu à la 59me minute, Viaene s'infiltre sur la gauche et centre en retrait. Montes plonge le ballon lui passe sous le ventre et se dirige tout doucement vers Casolari seul de face à 50 centimètres de la ligne de but de Cherbourg et l'incroyable se produit, Casolari réussit l'exploit rarissime de tirer au-dessus. Le jeu est nettement moins bon quand 1re mi-temps, les deux équipes s'énervent un tantinet pour forcer la décision. Nous sommes arrivés à ce point où le sort d'une partie dépend d'un rien d'un petit coup de pouce du destin, à droite ou à gauche. Le métier supérieur de l'O.M. va-t-il faire pencher la balance ? On le croit à la 65me minute, car Hatchi à la suite d'un remarquable slalom voit son tir de près dévié en corner par Montes. Un 0 - 0 logique Le dernier quart d'heure ne nous à rien appris que nous ne sachions déjà. Plus de calme, plus de maîtrise à l'O.M. mais vivacité supérieure de la part de Cherbourg. Un long raid de Casolari, l'attaquant de pointe de plus en plus unique à mesure que le temps passe, vient amuser le tapis, tandis que le groupe des défenseurs de l'O.M. fait un sort aux offensives désordonnées de Cherbourg. Il reste 4 minutes à jouer, mais jusqu'au bout et encore possible puisque le soleil vient de revenir. Notre propos était optimiste, car c'est bien sûr 0 à 0 que l'arbitre siffle la fin de la rencontre. |
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HATCHI et la défense : un bon match |
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Une fois encore Casolari fut l'homme seul de l'attaque l'O.M. toujours invaincu vient de prendre un point précieux en déplacement. C'est déjà une bonne chose, d'autant que l'équipe de Cherbourg si elle n'atteint pas les sommets est tout de même d'assez bonne valeur. Mais il n'est pas moins certains - comme d'ailleurs le reconnaissaient objectivement les responsables de l'O.M., - que l'équipe marseillaise est assez loin d'avoir atteint sa vitesse de croisière. Une fois de plus - comme dimanche dernier - nous avons été frappés par l'extrême lenteur de manoeuvre de cette équipe qui semble sacrifier de façon trop visible la sécurité à l'offensive. Casolari trop seul A Cherbourg - comme à l'Huveaune - Casolari fut trop souvent l'homme seul à la pointe du combat tandis que loin derrière lui Hatchi, Gauthier, Hodoul se passèrent et se repassèrent la balle, sans autres effets que de permettre le regroupement de la défense de Cherbourg. D'ailleurs, les rares actions tranchantes de l'O.M. se produisirent quand Hatchi pu, ou voulut, se montrer en combat de près. Il ressort de cette rencontre à demi ratée ou à demi réussie, que le problème de l'attaque marseillaise et à revoir. Ajoutons, pour élargir le débat que Viaene fut peu à l'aise à l'aile gauche et Erhard plutôt effacé à l'aile droite. Cette importante réserve faite, on peut accorder un certain crédit à cette équipe de l'O.M. qui reposant sur une base technique sûre, devrait s'améliorer au fil du championnat. Mais gare à un certain dilettentisme et aussi à la prolifération des chefs sur le terrain. Du haut des tribunes, nous entendions tout le monde parler, conseiller, commander, ce qui n'est jamais une bonne façon de jouer. Mention à la défense et à Hatchi Cela écrit sur ce que nous avons vu à Cherbourg, le match nul est assez logique le 0-0 justifié par l'inefficacité des deux attaques. |
Notons en effet que les rares occasions de buts des deux côtés eurent essentiellement pour cause des fautes défense. À l'O.M., la défense bien protégée, il est vrai par les hommes du milieu du terrain, se tira bien à faire, surtout Sejnera et Tassone, excellents et même Jullien sur le compte duquel on pouvait nourrir quelques craintes. Quant à Escale, s'il a lâché quelque balle - comme d'ailleurs son vis-à-vis Montes - l'état du ballon en est le principal responsable. Au milieu du terrain ou Hodoul tint sa place honnêtement quoique timidement, Gauthier fut surtout défensif et Hatchi le meilleur dans le domaine de l'offensive. Dommage qu'ils ne soutiennent pas son attaque plus souvent. Érhardt semble de moins en moins être l'ailier de contre-attaque ; Casolari fit de son mieux et nous ne lui reprocherons pas son but raté d'autres plus célèbres que lui l'on fait aussi bien. Quant à Viaene, il revient petit à petit en force. Cherbourg : pas si mal L'équipe de Cherbourg, bien que très rajeunie, semble avoir conservé la valeur qui lui permit, la saison dernière, obtenir des résultats très honorables. Le gardien bordelais Montes est un bel athlète qui se ne manque ni de présence et de sûreté. Nous avons également remarqué que l'avant-centre Lehureaux prêté par Toulouse, qui semble avoir un assez bel avenir devant lui, aussi que le petit ailier gauche Poirier. Le nouvel ailier droit Coquen manque encore, tout comme Viaene d'ailleurs de constance. Sur cet ensemble, cette équipe devrait, cette saison, se classer au milieu du tableau. 12.975 fr. 40 de recette pour 2.874 spectateurs. |
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M. LECLERC : "Trop de dilettentisme chez les olympiens" |
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Mario ZATELLI - "Ca pourrait être mieux. Nous avons pris 1 point et sommes peut-être premiers ce soir. C'est très bien - a dit Mario Zatelli à ses hommes, - mais il faut honnêtement reconnaître que notre match n'a pas été bien. Nous savons garder le ballon, le passer, mais nos actions offensives manquent toujours de tranchant. Je vous répète que je suis content de cette partie, de la bonne volonté que vous avez pu mettre pour obtenir ici à Cherbourg, un point précieux, mais à l'avenir il faut essayer de faire mieux encore. Nous ne retrouvons pas toujours devant nous des adversaires aussi peu efficaces que le furent GRENOBLE, dimanche dernier et CHERBOURG aujourd'hui". M. LECLERC - "Il reste beaucoup à faire". À la mi-temps, M. LECLERC qui se trouvait à côté de nous était très mécontent du jeu de son équipe. Il se précipita aux vestiaires pour sermonner ses joueurs à la fin de la rencontre et, assez dépité, il nous confia : - Il y a encore beaucoup de travail à faire, il faut bien le dire, je voyais cette équipe meilleure qu'elle ne l'est. Pour l'instant, je trouve qu'elle a joué avec beaucoup trop de dilettentisme et j'ai entendu aussi trop de joueurs parler sur le terrain. Je ne dis pas que tout va mal, je pense même que tout ira bien dans l'avenir, mais pour l'instant c'est certain, des mesures s'imposent. Et, je le répète, je croyais que cette équipe - même dans le moment présent - pouvait jouer de façon à la fois plus vive et plus efficace. - Mais il ne faut pas désespérer, elle ne peut que s'améliorer avec le temps". |