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Résumé Le Provencal

du 23 septembre 1965

 

Une victoire archi-méritée de l'O.M. à MONTPELLIER

Mais Escale dut arrêter un penalty (93e mn)

Pour assurer le succès de son équipe (1-0)

(D'un de nos envoyés spéciaux : Maurice FABREGUETTES)

MONTPELLIER - La dernière image que nous avons gardée de cette jusque là paisible rencontre et celle d'Escale dansant une sorte de danse du scalp au milieu de ses partenaires olympiens.

Trente secondes avant cette scène pittoresque, qui se situe entre la 91e et la 93e minutes, c'était Marc, le No 5 de Montpellier, qui sautait de joie, embrassé par ses camarades.

Que s'est-il passé ? Alors que l'on jouait les arrêts de jeu et que l'O.M. savourait déjà une victoire amplement méritée, l'arbitre M. Mouton avait sifflé un penalty extrêmement discutable pour charge de Hatchi sur corner.

Marc, une première fois, l'avait tiré sur le poteau gauche, le ballon entrant dans le but marseillais sur ricochet. Mais l'arbitre estimant que Aubert avait un pied dans la surface de réparation, le fit retirer.

Vous imaginez sans y être les hurlements des supporters du SO Montpellier à ce moment.

Marc recommença donc vers la droite... et cette fois Escale put dévier le ballon avant de s'en saisir.

Les Montpelliérains nous ont dit un peu plus tard aux vestiaires qu'Escale ayant bougé, ce penalty aurait dû être retiré une troisième fois.

Mais l'arbitre s'en tint là et, comme le temps de jeu était largement écoulé, il ne restait plus aux joueurs des deux équipes qu'à aller se rhabiller.

L'excellente première mi-temps

de l'O.M.

Sans parti pris aucun, disons qu'il eut été dommage et injuste que l'O.M. perdit les deux points de la victoire sur ce coup douteux.

En effet, s'il est un match que les Marseillais méritaient de gagner, c'est bien celui-là.

La vérité sort, dit-on de la bouche des enfants. À la mi-temps nous avons entendu un gamin de dix ans tout au plus dire à l'un de ses petits camarades, Montpelliérains comme lui : "Ces Marseillais, ils sont les plus forts !"

C'était, surtout à ce moment une évidence.

Les Olympiens venait de faire une première mi-temps offensive et exemplaire. La meilleure que nous leur ayons vu jouer depuis le début de la saison, sans discussion aucune.

Sous la conduite d'un Hatchi régnant en maître au milieu du terrain, avec l'aide précieuse de son ami Gauthier, ils avaient mené le jeu à leur guise. Le seul reproche qu'on aurait pu leur adresser et de n'avoir concrétisé cet avantage fort net que par un seul but, d'ailleurs fort beau, marqué par Erhardt sur centre de Casolari.

À Montpellier

la deuxième mi-temps

En deuxième mi-temps, les choses se gâtèrent un peu pour les Marseillais, quelques-uns de leurs joueurs accusant une certaine fatigue et les Montpelliérains jouant leur va-tout avec plus de conviction que de précision, l'avantage de l'occupation du terrain revint aux locaux.

Avantage tout théorique, car même durant cette période, les meilleures occasions de marquer revinrent encore aux Marseillais en conclusion des quelques contre-attaques qu'ils menèrent.

Mieux même, à la fin de cette deuxième mi-temps, un placage de rugbyman de Dessons sur Erhardt, que l'arbitre ne remarqua même pas, valait le penalty absolument indiscutable de cette partie.

Et c'est au moment ou tout paraissait réglé et bien réglé, alors que la plupart des spectateurs se dirigeaient vers la sortie, que l'arbitre, M. Mouton, décidait de nous accorder un supplément de spectacle dont il a été question en début de cet article.

À HATCHI le numéro un

L'O.M. donc, après avoir joué une première mi-temps en "leader", a dû subir la pression de l'adversaire en deuxième mi-temps, mais sans dommage et sans jamais avoir été vraiment en danger.

L'équipe marseillaise, comme nous le pensions d'ailleurs, est plus faite pour jouer dans un climat reposant et sur une bonne pelouse que dans la fièvre et les hurlements.

Son excellente base technique en est la cause et la raison.

Hier, en première mi-temps le milieu de terrain, avec Hatchi No 1, et Gauthier assura la remarquable tenue de l'ensemble. Escale fit parfaitement le peu qu'il eut à faire et Trusas pour ses débuts en championnat a joué avec sobriété et efficacité.

Bon match également de Béranger et de Sejnera.

En attaque, si Brottons fut moins en vue que dimanche dernier, encore qu'il n'ait pas démérité, Erhardt marqua un but excellent, tandis que Casolari, s'il rata en première mi-temps un but que lui avait offert Hatchi, lutta de bout en bout avec beaucoup de conviction.

Viaene, dans le jeu collectif l'attaque en première mi-temps, et comme arrière en seconde (Lopez étant touché) fit une rentrée encourageante.

LIMOUZY : un véritable espoir

A Montpellier, nous avons surtout remarqué un joueur de classe : l'arrière gauche Limouzy.

Avec lui on peut citer encore, dans une équipe au demeurant assez faible le bouillon Mosca, le jeune ailier droit Combes, Aubert le calme et à la rigueur Auge.

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Une extravagante

90e minute

(D'un de nos envoyés spéciaux : Louis DUPIC)

MONTPELLIER - L'équipe de Montpellier ne peut, cette saison, passer pour une terreur. Néanmoins, l'O.M. nous surprend agréablement en ce début de match, en jouant hardiment sa chance, ses hommes du milieu appuyant délibérément l'attaque.

Aussi, dès les premières minutes, Brotons, Erhardt, et Casolari échouent-ils d'un souffle, tandis que Montpellier se signale seulement par un tir au-dessus de Auge (8me).

Une belle occasion

A la 14me minute,, Hatchi fait le trou et démarque Casolari. Ce dernier, en bonne position, s'avance, mais croise trop son tir qui passe près du poteau. C'est une assez belle occasion manquée par les Marseillais.

Le jeu conserve la même physionomie : domination marseillaise entrecoupée de contre-attaques locales.

La récompense

L'O.M. va être récompensé de ses bonnes dispositions à la 27me minute. Sur un long centre de Casolari depuis l'aile gauche, Erhardt surgit au milieu des défenseurs montpelliérains figés, à l'image de son gardien Dessons, et ouvre le score de volée à vous pourtant.

Cette réussite marseillaise ne surprend à vrai dire personne, tant la domination de l'O.M. est nette.

À la 32me minute, Dessons doit plonger dans les pieds de Casolari pour éviter le pire, et rien de notables ne se produira jusqu'à la pause.

L'O.M. enlevant quelques peu le pied de l'accélérateur au cours d'une année quart d'heure, n'a-t-il pas laissé passer l'occasion de creuser l'écart de façon définitive ?

Maison repart tout d'abord suivant le même scénario, les arrières marseillais prenant solidement position à la ligne médiane. C'est pourtant Montpellier qui, à la suite d'un coup franc de Aubert et d'un dégagement au poing de Escale, ratait l'occasion d'égaliser. Mais Archimbeau, de volée, tire nettement au-dessus (51me).

Cette action redonne confiance aux joueurs du S.O.M. qui ne font d'autant plus pressants que Hatchi incontestablement numéro un marseillais est touché au mollet et beaucoup moins efficace. C'est au tour de l'O.M. d'être dominé et de tabler sur les contre attaque.

Penalty ou pas ?

L'O.M. n'est plus l'équipe dominatrice de la première mise demi-heure. Elle fait flèche de tout bois en défense, et lorsque Couronne est abattu à quelques mètres du but (68e) on croit quelques secondes au penalty. Mais l'O.M. s'en sort avec un corner.

Escale se tire ensuite d'affaire à plusieurs reprises de situations non pas très périlleuses, mais du moins assez délicate.

Lopez, handicapé par un claquage subi en première mi-temps, a permuté avec Viaene depuis un moment déjà. Avec deux joueurs "qui traînent la patte". La fin de match va être longue pour l'O.M. Bien qu'une balle de Hatchi ait roulé devant la cage locale, sans qu'un Marseillais ait pu la reprendre (80e minute).

L'O.M. frustré d'un penalty

Trois minutes plus tard, Erhardt réussit à percer, dribble Dessons ; alors qu'il va pousser la balle dans le but, son ultime adversaire lui empoigne solidement le pied.

Comment M. Mouton peut-il ne pas siffler un penalty, on se le demande ?

Les dernières minutes pour être dramatique.

La terrible 90e minute.

On attend le coup de sifflet final lorsque, à l'occasion d'une dernière attaque locale, le petit ailier Combes s'affale dans les pieds de Lopez. M. Mouton qui vient de refuser un penalty indiscutable à l'O.M. en accorde un à Montpellier.

Marc s'avance et tire à la droit d'Escale. Le poteau renvoi. L'O.M. est-il sauvait ? Non !

La balle arrive dans les pieds d'Aubert qui marque. L'arbitre refuse le but. Aubert ayant, selon lui pénétrer dans la surface de réparation avant le tir. Il fait recommencer Marc. Ce dernier tire cette fois de à la gauche d'Escale qui renvoie, puis s'assure la balle en plongeant.

Et M. Mouton siffla la fin, alors que le gardien marseillais et ses camarades sautent et dansent de joie.

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Chacun voit midi à sa porte

Après le match, aux vestiaires, les opinions étaient radicalement opposées au sujet des divers penalties sifflés ou pas, selon que l'on soit Montpelliérain ou Marseillais.

Pour les premiers, il y avait un penalty à la 68e minute, pas de penalty à la 83e, encore penalty à la 90e. Aubert n'était pas entré dans la surface et Escale avait bougé lors de la seconde tentative de Marc.

Pour les vainqueurs, c'était tout à fait le contraire.

Notre opinion personnelle est que la seule faute qui pouvait être sanctionnée d'un penalty fut celle commise par Dessons empoignant le pied de Erhadt qui l'avait dribblé et qui allait marquer dans la cage vide.

 

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