Résumé Le Provencal du 01 novembre 1965 |
PREMIERE DEFAITE APRES SOIXANTE DIX JOURS D'INVINCIBILITE L'O.M. tombe à METZ ...mais avec les honneurs de la guerre (1-0) (De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES) |
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METZ - Un temps et une pelouse qui donnent envie de jouer au football. Le gris et le green britanniques dans toute leur splendeur. Mario Zatelli, que nous venons de voir dans les vestiaires de l'O.M. et optimisme. Son collègue messin Favre aussi. Presque rien à signaler, les deux équipes vont se présenter dans les formations annoncées et Gauthier nous a dit ne plus se ressentir de sa légère contracture. Une minute de silence à la mémoire de l'ex-joueur du F.C. de Metz Burda récemment décédé et ça démarre. Deux équipes contractées Premier quart d'heure très disputé et assez égal entre deux équipes paraissant contractées. On note un coup de pied de Bérange sur le tibia de Niesser, une excellente infiltration de Hatchi, arrêtée in extremis par Molla, la présence constante de Casolari à la pointe de l'attaque olympienne et un centre très dangereux de Jules Zvunka ; plus, au moment où nous écrivons ces lignes, un croc en jambe de Molla sur Casolari. Le coup franc qui suit est tiré sans résultat par Hatchi. 0 à 0 c'est normal pour l'instant. JOSEPH applaudi Deuxième quart d'heure à l'avantage de Metz, mais avantage purement symbolique. Escale n'ayant eu à intervenir que sur un tir lointain de Masucci. Par contre, c'est Joseph qui se fait applaudir en subtilisant la balle à deux reprises et de la tête aux défenseurs messins. Les coups francs succèdent aux coups francs, le jeu se durcit sans pour autant s'améliorer et les supporters de l'O.M., groupés autour d'une banderole blanche tremble en voyant Tassone passer très imprudemment à son gardien. 0 à 0 encore et toujours, à une demi-heure du coup d'envoi. ESCALE se distingue Guerre de tranchée toujours, durant le dernier quart d'heure de cette première mi-temps. On se bat avec un louable acharnement pour la possession du ballon et sur tous les points du terrain. Mais il s'en sort rien de bien construit de part et d'autre. |
Les situations les plus critiques pour Metz sont venues de Joseph et Escale a dû arrêter avec un réel brio un tir de Niesser. Cette dernière occasion aura été la meilleure de toute la mi-temps. Metz a dominé, c'est certain, mais l'O.M. s'est défendu avec beaucoup de conviction. JOSEPH laisse passer sa chance Deuxième mi-temps à sens unique. Metz, très supérieur au centre du terrain ou Masucci et Jules Zwunka en particulier mène le jeu va dominer presque de bout en bout. Mais, curieusement, c'est l'O.M., étant réduit à la contre-attaque, qui va avoir la première occasion de conclure. Hatchi passe sur la gauche, dans son style coulé et centre admirablement sur Joseph démarqué au centre. Ce dernier veut reprendre directement de la tête et fait passer le ballon très nettement au-dessus la transversale. Mais peu après, l'O.M. va avoir très chaud. Trusas et Escale se mésentendent et Hess, seul à quelques centimètres de la ligne de but, expédie le ballon sur le poteau. Là-dessus, l'arbitre inflige un avertissement à Ehrardt pour une véritable peccadille ; le malheureux et inoffensif ailier droit olympien paie ainsi tous les pots cassés autour de lui. A HAUSSKNECHT le but du K.O. Portée par son public, Metz domine de plus en plus. L'O.M. plie mais ne rompt pas. Pas encore de loin. On croit déjà au match nul quand, à la 76me minute, après que Escale eut arrêté un très beau tir de Niesser, une attaque messine se développe sur la gauche. Centre, Hesse dévie la balle de la tête sur Haussknecht qui joue en position d'ailier droit. Toute la défense de l'O.M. est prise à contre-pied. Haussknecht reprend en drop et marque imparablement presque à bout portant. Metz : 1 - O.M. : 0 Ce sera le résultat final, malgré un nouveau but messin marqué par Hess est refusé pour hors-jeu, un dernier exploit d'Escale et un rush final de l'O.M. |
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La tête de Joseph a failli faire basculer la rencontre |
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METZ - "L'O.M. a perdu une bataille, mais pas la guerre du championnat". Ce n'est pas de nous, mais de Mario Zatelli. De Mario Zatelli qui avait conservé son sourire et son optimisme après cette première défaite en championnat de son équipe. Le mot de bataille convient d'ailleurs parfaitement, car nous venions d'assister à une très rude lutte de tous les instants entre deux équipes également acharnées à conquérir le ballon, mais aussi peu inspirées l'une que l'autre quant à la manière de s'en servir. Ce fut donc une rencontre âpre, indécise, mais assez confuse. Les mouvements collectifs, les tirs consécutifs à une passe ou à un centre précis peuvent se compter sur les doigts d'une seule main. Le désir de l'emporter était si évident des deux côtés que les joueurs, pensant trop au détail, en oublièrent l'ensemble. C'est d'ailleurs ce qui se produisit le plus souvent dans les matchesd'une telle importance. L'O.M. tenait à son invincibilité. Il s'y accrocha becs et ongles jusqu'à la 73me minute, avec un esprit de corps en tous points louables. Metz, lui, tenait à être le premier à tomber l'O.M. C'est pour arriver à ce résultat qu'il confondit trop souvent vitesse et précipitation. Compte tenu de ces circonstances qui obscurcirent passablement le débat, le pour et le contre bien pesés, on peut dire que nous avons vu hier deux des meilleures équipes de ce championnat. Il serait surprenant qu'en fin de saison l'O.M. et Metz ne soient pas parmi les "montants" d'office au parmi les "barragistes". Victoire messine méritée Bien que le résultat soit logique, Metz a dominé de bout en bout et a eu plus d'occasions de conclure que l'O.M., la victoire messine fut une question de pile ou face. Joseph, dès le début de la deuxième mi-temps, eut la possibilité de danner l'avantage à son équipe. Il rata son tir de la tête, et l'on ne sait pas ce qui se serait produit par la suite s'il avait réussi. Mais, en toute objectivité, répétons que les Messins n'ont pas volé leur succès, succès très mérité sur l'ensemble de la rencontre. Il n'est d'ailleurs pas déshonorant de perdre son premier match de la saison à Metz contre une équipe très complète, riche en joueurs de classe et qui, certainement, n'a pas dit son dernier mot. |
Escale sans reproche A l'O.M., dans un ensemble qui ne fit pas l'un des meilleurs matches, Escale une fois de plus, fut irréprochable. Deux de ses arrêts, tous deux sur des tirs de Niesser, furent les actions les plus applaudiesde la rencontre. La défense, très renforcé par Gauthier, Hatchi et quelquefois Brotons, plia mais ne rompit pas jusqu'à 76me minute. Béranger se montra avec beaucoup de sang-froid, l'homme des situations les plus critiques et longtemps Trusas, dans un rôle de bétonneur, se trouva avec bonheur sur le chemin des offensives messines. Tous commirent plus ou moins des fautes, mais ils furent tellement surchargés de besogne qu'on doit les en excuser. Au centre du terrain, quand il y eut un centre du terrain pour l'O.M., Hatchi, auteur de deux percées qui auraient pu être décisives, et Gauthier, essayèrent de mettre un peu d'ordre, mais sans grand succès, il faut bien l'avouer. Brotons, lui, surtout en première mi-temps, fut un peu dépassé par l'intensité du jeu et sa dureté. Ehrardt, isolé à l'aile droite, ne put presque jamais prendre en défaut Georges Zwunka. Casolari et Joseph enfin jouant plus ou moins en enfants perdus, se battirent et se débattirent avec énormément de courage mais sans grand résultat. Leur tâche, il est vrai, était presque impossible. Une consolation marseillaise : l'un des meilleurs Messins fut le Marseillais Molla, excellent de bout en bout et qui, apparemment, a été adopté par le public de Metz. Dans cette équipe très dynamique, on nota plus particulièrement les deux les hommes du milieu de terrain Jules Zwunka et Masucci. Une très bonne note aussi pour le jeune Niesser, dont ale talent éclata du commencement à la fin de la rencontre. |
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Mario ZATELLI : "Le jour des morts ne me réussit pas" |
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"Je savais que nous allons perdre aujourd'hui, nous a dit Mario Zatelli après la rencontre, car le jour des Morts ne me réussit jamais. Déjà... quand j'étais entraîneur de Nancy, c'est ce jour-là que nous avons subi notre première défaite. Mais il ne faut rien prendre au tragique. "Nice, l'année dernière a perdu six rencontres ; quand je suis monté avec le FC de Nancy, nous avons perdu six également. Or, pour l'instant, l'O.M. n'en a perdu qu'une, et encore sur le terrain de l'un de ses plus dangereux adversaires". Là-dessus adressant à ses joueurs qui se déshabillaient en silence, il leur dit : "Ne vous en faites pas surtout, les garçons. Vous avez fait votre possible aujourd'hui ; ça irait beaucoup mieux le 11 novembre à Angoulême". Casolari, lui, dans son coin, bougonnait : "C'est terrible ; ces gars là ne nous ont fait aucun cadeau. Qu'est-ce que j'ai pu prendre aujourd'hui. Regardez : mes tibias sont truffés de bleus. Si l'on jouait comme ça à Marseille qu'est-ce que l'on nous raconterait !". M. Leclerc a bien prit la première défaite de son équipe. M. LECLERC : "Ce fut une question de pile ou face." "Ce fut une question de pile ou face, nous dit-il. Si nous avions marqué les premiers - et Joseph a eu la possibilité de le faire - le résultat de la rencontre aurait pu être remis en question. Mais, très honnêtement, il faut reconnaître que la victoire de Metz est, dans l'ensemble mérité". |