Résumé Le Provencal

du 12 novembre 1965

L'O.M. perd son capitaine

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

Angoulême - Une pluie fine, pénétrante, obstinée ; des tribunes et des gradins archicombles plus d'une heure avant le coup d'envoi ; une organisation dépassée par les événements. La venue de l'O.M. à Angoulême a provoqué une panique indescriptible.

Si le signataire de ces lignes a pu voir le match il le doit à la complaisance des dirigeants de l'O.M. qui lui permirent d'y assister du banc de touche.

Avant la rencontre Mario Zatelli ne dissimulait pas l'importance qu'elle revêtait située entre la défaite de Metz et la venue de Toulon. Il n'avait donné aucune consigne négative à ses hommes et nous affirmait : "Nous sommes venus pour essayer de gagner."

Mais cela arrive souvent les meilleures dispositions se trouvent contrariées par les événements. Le match disputé sous la pluie et sur un terrain boueux extrêmement lourd et glissant, tourna bien vite au drame pour l'O.M.

Toute expédition marseillaise ne put qu'échanger quelques regards consternés, lorsqu'à la 15e minute après avoir disputé la balle à Ladoux, le capitaine marseillais Gauthier arrêta son action en se frictionnant la cuisse droite. Il venait d'être victime d'un profond claquage.

Du coup l'O.M. Perdait deux hommes son capitaine Gauthier qui allait jouer le figurant à l'aile gauche et son ailier gauche Joseph qui s'efforça par la suite de se rendre utile en défense, sans pouvoir on s'en toute tenir le rôle d'animateur qui était dévolu à Gauthier.

On alla ainsi cabin-caba jusqu'à la pause.

Angoulême équipe très athlétique augmenta son emprise au fil des minutes. L'O.M. évidemment parvint à trouver une formule qui lui permette de limiter les dégâts, ce qui semble être pour lui le seul objectif raisonnable.

Au cours de cette période de flottement, deux jeunes mirent heureusement de l'ordre dans la maison : Escale qui ne commit aucune faute et Trusas, excellent jeu de la tête, très sur et toujours bien placé sur les longues ouvertures adverses.

Aux vestiaires, à la pause, Mario Zatelli demanda à sa défense de s'organiser entre autrement, Trusas jouant un rôle de bétonneurs derrière Tassone, Sejnera, Joseph et Lopez.

Cela eut pour conséquence directe de raffermir la défense mais aussi de limiter à deux le nombre des attaquants.

On pouvait espérer que l'O.M. avec un peu de chance, tiendrai le coup jusqu'au bout des 90 minutes. Mais comment Casolari et Erhardt, isolés et souvent contraints de revenir dans leur camp pour chercher le ballon pourraient-ils réussir à marquer un but ?

On se le demandait avec angoisse lorsque Landoux, à douze minutes de la fin parvint à ouvrir la marque à la suite d'un corner et d'une reprise qui frappa sous la barre chacun pensa que l'affaire était dans le sac !

Mais l'O.M. a dix et même à neuf et demi puisque Brotons après Gauthier avait été victime de Landoux, eut un sursaut comparable à celui qui lui avait valu le nul à Besançon.

Un tir de Brotons, quelques minutes plus tard, permettait aux marseillais de ramener de façon extrêmement méritoire un point de leur voyage.

Dans ces conditions, il est bien difficile d'analyser ce qui n'est pas analysable.

Placé dans des conditions très difficiles, l'O.M. a approuvé une fois de plus qu'il était pratiquement "increvable".

Nous dirons simplement que tout le monde fut extrêmement courageux avec une mention spéciale aux pilierde défense que furent Escales et Trusas.

Dans l'équipe d'Angoulême très athlétique, nous citerons l'arrière Legros, défenseur intraitable et attaquant redoutable et le demi Ladoux qui a le tort, cependant, de jouer trop dur.

Mais il est évident qu'une formation meilleure n'eut laissé aucune chance à l'O.M.

Les deux buts

ANGOULEME - 3me minute, Brotons répliqua à Ledoux.

10me minute : Hugues arrête en plongeant un très beau coup franc de Hatchi.

15me : en attaquant Ledoux, Gauthier se claque profondément à la cuisse droite.

26me : l'arrière Legros en attaque crochette et tir du gauche. Escale, bien placée, arrête.

27me : Trusas repousse en corner un tir terrible de Tikouré. Sur le corner, le même Tikouré tire à côté.

30me : Tassone et Trusas laissent filer Charpentier dont le tir est arrêté par Escale.

36me : Tir très dur de Kikouré qu'Escale arrête en s'agenouillant.

38me : sur corner, concédé par Sejnera une reprise de volée de Semper s'écrase sur la barre.

43me : Edom tire puissamment en coin. Escale se détend plonge et dévie en corner. Sur le corner, tir de volée de Ledoux au-dessus.

44me : montée de Ledoux. Tir qui ricoche sur des joueurs, touche poteau et sort.

À la mi-temps, 0-0.

55me : sur une passe Ehrardt, l'invade Gauthier et à deux doigts de battre Hugues.

57me : Legros tire au ras du poteau.

59me : très bon tir du même Legros, bien arrêté par Escale.

63me : une des rares actions offensives de l'O.M., Lopez donne a Casolari et Legros est assez heureux pour mettre en corner.

64me : nouvelle offensive de Legros. Nouvel arrêt d'Escale.

70me : Escale plonge dans les pieds de Charpentier.

78me : Escale met en corner un tir de Edom. Sur le corner, Joseph repousse trop faiblement dans les pieds de Ledoux. Ce dernier reprend et décoche un tir terrible qui heurte la transversale et rebondie dans les filets.

Angoulême 1 - O.M. 0

83me : offensive de l'O.M., Joseph arrive seul devant le but et nevoit pas Casolari démarqué à sa droite.

84me : Brotons reprend en demi volée une balle mal repoussée par la défense et bat Hugues, qui ne peut qu'accompagner la balle dans les filets.

Angoulême 1 - O.M. 1.

88me : nouvelle tentative de Brotons qui tire à côté.

Mario ZATELLI : "Nous nous en sortons bien"

"Il faut voir les choses en face nous dit Mario Zatelli, après la rencontre.

"Certes, nous avons l'excuse avons perdu Gauthier après un quart d'heure de jeu, mais nous ramenons un point d'une façon absolument inespérée.

"Je pense que nos hommes ont fait un match courageux, mais ce c'est bien tout ce qu'on peut dire. Une bonne équipe ne nous aurait laissé aucune chance.

"Si nous avions joué comme cela à Metz, nous aurions pris un véritable "carton".

Angelo Grisetti qui venait féliciter le Marseillais abonnait dans le sens son confrère et il ajoutait :

"Mon gardien Hugues vous a fait un véritable cadeau".