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Résumé Le Provencal

du 18 février 1966

 

TROP TARD L'O.M. :

Dominés par Forbach en 1re mi-temps

les Marseillais auraient pu

égaliser sur la fin (2-1)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

FORBACH - Symphonie en gris sur une pelouse d'un vert tendre et en très bon état.

Depuis notre départ de Nancy, ce matin nous avons eu du brouillard de la puis fine mais à l'heure du coup d'envoi, la visibilité est assez bonne et les parapluies fermés.

Mario Zatelli aligne l'équipe annoncée hier, avec Hodoul, arrière central, Bérange à l'aile droite, Viaene restant sur la touche avec les éclopés, Erhardt, Casolari et Trusas.

Le public très clairsemé n'excède pas deux mille personnes. Il est vrai que Forbach est une ville ouvrière et qu'il doit faire si bon chez soi.

10e minute : un tir

terrible de Mateja

Alors que l'on s'attendait à une rencontre très défensive, la première mi-temps fut au contraire, ouvert, spectaculaire et fort bien jouée.

Le principal mérite en revient à Forbach qui mena presque constamment le jeu, grâce surtout à son remarquable demi, yougoslave Mateja, qui se créa d'assez nombreuses occasions de buts.

Dès la dixième minute, un tir - terrible - de Mateja de 25 mètres environ, venait percuter la transversale, rebondissait sur le dos d'Escale et entrait dans la cage.

Un à zéro pour Forbach.

14e minute : penalty :

Hatchi égalise

La réplique ne se faisait pas attendre. Abandonnant son béton initial, l'O.M. passait à l'attaque par Joseph qui réussissait un excellent centre en retrait sur Bérange. Ce dernier, dans la foulée tirait directement et le ballon heurtait le poteau de Verdie qui était battu.

De suite après (14e minute), Buron était fauché dans la surface de réparation par Urbaniak.

Penalty assez contesté par le public, Hatchi, en finesse, ne laissait aucune chance à Verdie.

Forbach : 1 - O.M. : 1.

38e minute : 2e but

d'Urbaniak

Pour l'O.M., au cours de cette mi-temps, ce ne fut qu'un feu de paille. Forbach reprenant nettement la direction du jeu, jusqu'à la mi-temps. Mais cette supériorité de se concrétisa que par un seul but, d'ailleurs fort joli.

Sur une attaque partie de la gauche, le ballon fut centré par Weldlandt vers la droite. Urbaniak arriva au sprint de son poste d'arrière, passa Lopez sur sa lancée et battit Escale d'un beau tir croisé (38e minute).

Forbach : 2 - O.M. : 1.

ESCALE

Touché à la face

Autre fait notable de cette mi-temps, un choc entre Escale et Atamaniuk, qui nécessita cinq minutes d'arrêt, le gardien marseillais ayant été blessé à la pommette par le pied de son adversaire.

Ajoutons que Atamaniuk et Stopyra ratèrent deux buts, qui paressaient acquis, en tirant à côté de la tête.

Deux à un pour Forbach à la mi-temps. C'était justifié et même pas très cher.

Forbach faiblit

La deuxième mi-temps fut exactement le contraire de la première.

Après que Forbach eut poursuivi sa domination pendant le premier quart d'heure et failli marquait deux fois, Hodoul et Escale ayant sauvé, le premier sur tête de Stopyra, et le second sur tir de Gricar, des situations un peu plus que délicate, l'O.M. ayant enfin trouvé la bonne distance, prit le match en main.

Il est bon d'ajouter que cette domination marseillaise fut favorisée par une blessure de Mateja, consécutive à un coup de Bérange, (70e minute), qui contraignit le brillant yougoslave à jouer un rôle de figurant à l'aile droite.

Pour cette raison et pour quelques autres dont la principale fut le désir des Forbachois de conserver leur mince avantage, les vingt dernières minutes se déroulèrent presque exclusivement devant le but de Verdie.

Mais comme cela se produit toujours en pareil cas, l'équipe qui domine trop s'embrouille, ses joueurs se gênent, et finalement rien ne se passe.

On crut cependant à la 71e minute, que l'O.M. allait égaliser, un tir surpuissant de Joseph écrasait la balle sur la transversale.

Ce fut la certainement le meilleur des cinq des six occasions que l'O.M. d'égaliser.

Mais, à quelques minutes de la fin, une contre-attaque Stopyra- Gricar faillit porter à trois le nombre des buts au passif de l'O.M.

Et quand M. Poncin siffla la fin, les deux mille spectateurs lancèrent sur la pelouse leurs derniers pétards. Car on lance aussi des pétards à Forbach comme à Bastia ou à Ajaccio. L'O.M. venaient de subir le même sort que Boulogne et Béziers sur ce même terrain.

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HODOUL et ESCALE

ont rempli leur contrat

FORBACH - Après avoir risqué une lourde défaite, l'O.M. eut, en fin de rencontre, la possible d'égaliser et qui sait, peut-être, de renverser le résultat.

Mais l'équipe marseillaise qui vient de marquer trois buts en cinq rencontres consécutives, le dernier d'ailleurs sur penalty semble avoir perdu essentiel de sa puissance offensive.

D'une désolante

première mi-temps

En première mi-temps, nous avons eu l'agréable surprise de découvrir une équipe de Forbach dont nous ne soupçonnions pas la valeur.

Dirigée de pied de maître par le Yougoslave Mateja, le petit ex-marseillais Stopyra, toujours aussi fin et Breitling, l'équipe lorraine joua avec un réel brio, marqua deux buts et se créa un nombre assez important d'occasions de buts fort nettes.

Devant cette équipe, il est vrai inspirée, menant constamment le jeu, l'O.M. ne fit pas tant s'en faut, figure de leader du championnat.

Les Marseillais parurent jouer au pas, surtout Gauthier, en très petite forme, et ils n'arrivaient pas à trouver la bonne distance.

Cette saison, nous avions rarement vu l'équipe marseillaise jouer d'aussi médiocre façon qu'au cours de ces quarante-cinq premières minutes.

Et puis, en deuxième mi-temps, changement de décor. C'est notre équipe marseillaise qui entra sur le terrain et qui, après un quart d'heure de tâtonnements se retrouva complètement.

S'il était déjà trop tard, et le trop grand désir d'égalisé engendrant le désordre, l'attaque marseillaise ne put arriver à placer le ballon dans la cage de Verdie.

Il n'en reste pas moins que pendant ces vingt dernières minutes nous avons retrouvé cette O.M. qui, grâce à l'ensemble de ses résultats, occupe encore la première place du classement.

Nous avons la faiblesse de croire qu'il s'agit donc que d'une contre-performance accidentelle et d'ailleurs limitée à une seule mi-temps.

Qu'est-il arrivé

à Gauthier ?

Si l'on veut bien tenir compte de l'ensemble de la partie, les meilleurs joueurs marseillais furent Escale, bien entendu, Hodoul, aussi sobre que sûr de bout en bout ; Lopez fit une entrée remarquée, Sejnera et à la rigueur Hatchi.

Tassone pourtant en parfaite forme fut parfois mis en difficulté par son ailier Wendland.

Gauthier se reprit heureusement en deuxième mi-temps, mais que lui était-il arrivé en première ? Nous ne l'avons jamais vu jouer aussi mal.

Bérange essaya et réussit parfois à se rendre utile, à une place ne lui convenant pas très bien. Il fut bien meilleur d'ailleurs en fin de partie quand il revint jouer au centre du terrain.

Joseph fit de gros efforts, ce qui ne surprendra personne, sans grand résultat. Et Buron se montra assez effacé à son aile gauche.

Mateja, le meilleur

A Forbach, répétons que l'équipe nous a produit une agréable surprise, surtout pendant les 50 premières minutes. Les meilleurs furent le Yougoslave Mateja, Stopyra, Breitling, Wendland et l'arrière droit et capitaine Urbaniak.

Quant à l'habituelle vedette de l'équipe Atamaniuk, elle passa complètement inaperçu.

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ZATELLI : Mais que faut-il faire !

FORBACH - Dans les vestiaires marseillais, après la défaite, nous avons trouvé un Mario Zatelli de fort méchante humeur.

"Mais, que faut-il faire, disait-il à ses joueurs, pour marquer un but ! Vous avez des occasions, vous n'en profitez jamais. Une fois c'est à côté, une fois c'est dessus, une fois c'est à droite, une autre fois à gauche. Enfin, je finirai par croire que vous êtes des "chèvres".

"N'oubliez pas qu'en cinq matches vous n'avez marqué que trois buts, dont un d'ailleurs aujourd'hui sur penalty. En première mi-temps, vous avez joué de façon catastrophique. Je n'ai pas reconnu mon équipe sur le terrain, et je ne me demandais ce qui expliquait cette très mauvaise performance. En seconde mi-temps, heureusement vous êtes revenus avec de meilleures dispositions, mais alors que le match était à votre portée, ou au moins l'égalisation, vous n'avez rien réussi..."

Et sur ce thème, le bon Mario Zatelli aurait pu continuer pendant quelques heures.

Escale nous a montré sa pommette. Il a reçu un coup de pied à bout portant de la part d'Atamaniuk, blessure plus spectaculaire que grave, rassurons ses amis.

Dans l'autre camp, Mateja, qui fut touchée par Bérange souffre d'un écrasement d'un muscle de la cuisse.

D'autre part, dans leurs vestiaires, les Forbachois nous ont dit que, s'ils avaient aussi mal joué en fin de rencontre et failli perdre le bénéfice de la victoire, c'est justement parce qu'ils étaient trop nerveux et voulaient protéger leur petite victoire.

 

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