.Article de om.net du 08 février 2015 |
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Le coup de froid Après avoir ouvert le score et oublié de tuer le match, les Olympiennes, dont le projet de jeu a été séduisant notamment en première mi-temps, ont encaissé trois buts en trois minutes et subi leur deuxième défaite de la saison. Il y a toujours une explication rationnelle pour expliquer une défaite. La qualité du contenu n'y change rien. Sous une température glaciale, les Olympiennes ont pris un méchant coup de froid dans un match perdu car elles n'ont pas voulu, ou su, le gagner. C'est la première leçon. Pendant une mi-temps, la première, la qualité de leur football a donné lieu à un match à sens unique. La variété de leurs combinaisons, la justesse des appels, la propreté technique, l'alternance de jeu à l'intérieur et sur les côtés, la disponibilité autour de la porteuse du ballon a rejeté Claix, dont l'animation était très défensive, dans sa surface. Il y a eu un réel plaisir à voir évoluer l'équipe de Christophe Parra, dans l'état d'esprit, dans la répétition des efforts, dans l'intention d'un football offensif à souhait, très adapté aux qualités de plusieurs joueuses. L'ouverture du score sur un corner direct d'Alicia Pourquies n'est rien en comparaison de la dizaine d'occasions procurées. Procurées et non converties. C'est la deuxième leçon. Car un match reste fragile. Voilà la troisième leçon. Malgré des décalages permanents, une répétition de centres, deux face à face perdus face à Jeanjean par manque de grinta dans le geste décisif, les Olympiennes ont goûté au revers de la médaille et reçu une bonne claque. On ne sait encore si elle sera salvatrice, on parle ici sur le court et moyen terme, ou si elle fera mal comme le temps additionnel de la première mi-temps l'a été. Deux ballons perdus au milieu et tout s'emballe. En deux minutes, les Olympiennes ont concédé un coup franc converti en penalty par l'arbitre assistant et un deuxième but sur le renvoi. Pire, en moins de 40 secondes en seconde période, un ballon dégagé à l'emporte-pièce et contré revient dans les pieds de Geirsson pour le troisième but. Un coup de massue. Claix a continué à appliquer son football : récupération et longs ballons, vers Jésus, positionnée seule en pointe. Les Olympiennes ont occupé le camp adverse mais en présentant moins de liant dans leur animation, en se précipitant, en ne bénéficiant pas toujours de décisions justes (on pense à Jeanjean repoussant le ballon des deux mains hors de sa surface pour une faute non sanctionnée) en n'adoptant pas toujours la passe pertinente pour revenir face à un bloc compact, venu essentiellement pour jouer le contre et récompensé sur son projet. Un dernier indice du gâchis de cet après-midi de février : Délia Moulin a eu un seul arrêt à accomplir, à la 89e minute ! Claix n'a jamais été dangereux mais terriblement efficace en profitant des erreurs. Si les Olympiennes avaient tué le match, elles n'auraient pas à verser de larmes sur ce nouveau temps perdu. Rageant car, dans le même temps, Nîmes a été battu au FA Marseille. Ce championnat sera un combat jusqu'au coup de sifflet final de la dernière journée. Autant conclure avec cette quatrième leçon... ______________________________________________ La réaction de Christophe Parra après OM 1-3 Claix - Saison 2014-15 - D2 féminine - Groupe C - 14e journée. "J'ai beaucoup de déception sur le plan humain. Le football est un jeu qui rassemble des athlètes, des sportifs, pour trouver une unité et essayer d'avancer dans le même sens, pour prendre du plaisir, en l'occurrence à travers un ballon. "Il y a des exigences et ces exigences sont tellement importantes. Le match d'aujourd'hui en est la preuve. On peut alterner 43 minutes de très grande qualité avec un jeu vraiment bien amené, des coordinations dans les déplacements, de l'intelligence dans la progression du jeu. Il nous a manqué, ce qui est trop souvent le cas, de l'efficacité. On a de très, très nombreuses situations pour arriver à 4 ou 5-0 à la mi-temps. On a vu une seule équipe sur le terrain et je ne m'attaque pas du tout à l'adversaire car je leur dis bravo pour leur succès : Claix a fait preuve de réalisme, d'efficacité et surtout de solidarité. "Avoir la maîtrise ne signifie pas enterrer l'adversaire ou gagner un match de football. Ce sont les aléas du jeu. La beauté du jeu revient à respecter certains principes et de rester concentré du début à la fin : c'est un paramètre clé et on l'a vu aujourd'hui. On manque de préparation, c'est une exigence du haut niveau et cela se paie cash. C'est riche d'enseignements pour nous, je l'espère pour les filles. "C'est un jeu, je le répète. On va se remettre en question, analyser les problèmes, mais on les connaît d'ores et déjà. On va essayer de se concentrer sur le prochain match de coupe de France. "Nîmes a été battu et nous perdons une occasion de nous rapprocher. Mais je reste fidèle à mes principes et je n'ai pas peur de le dire, ce n'est pas un manque d'ambition, mais ma façon d'aborder ce jeu merveilleux qu'est le football : mon intérêt est de prendre du plaisir à voir évoluer mon équipe, de l'organiser et de la préparer au mieux tant sur le plan sportif que sur le plan mental. J'ai beaucoup de satisfaction sur les 43 premières minutes, ensuite j'ai beaucoup d'aigreur. Un match se gagne, se perd, mais la priorité est de se concentrer sur le comment faire. On ne l'a pas fait, on le paie cash, ce n'est pas finalement une surprise. "Je ne sais pas si le match contre Saint-Etienne nous aidera pour la suite du championnat. On essaiera de le préparer du mieux possible pour porter haut les couleurs du club dans cette compétition et aller au bout de nos rêves. C'est quand même un huitième de finale."
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